Dimanche 22 juin 2008

Eylie, ancien petit village de mineurs dans la vallée de Biros
Après 7h de route, Guy et Jean Paul, arrivent à Eylie, ancien petit village de mineurs dans la vallée de Biros (Ariège). Ce sont les premiers arrivés… Non, pas tout à fait : Doug, ressortissant néo-zélandais, est là depuis une semaine et a comme base arrière le centre naturiste de l’Églantière. Il a déjà sillonné toutes, ou presque, ces majestueuses montagnes qui nous entourent.

Nous sommes accueillis par le responsable du gite. Il nous précise que le gite est en deux parties. En haut du hameau, une maison qui fait office de restaurant et plus bas une autre destinée au couchage. Cette dernière est sur trois niveaux : douches et dortoir au rez-de-chaussée, cuisine et salle à manger au premier, autre dortoir au dernier étage. Comme dans tous les refuges, le confort est spartiate. Dans ces dortoirs, des matelas étroits étalés les uns à côté des autres.

Gite d’Eylie

Une maison qui fait office de restaurant

Petit à petit, tous nos nudiens arrivent des quatre coins de la France (et plus particulièrement de la région parisienne). Nous sommes au total treize naturistes inscrits à cette fabuleuse escapade transpyrénéenne. Nous côtoyons également avec sympathie d’autres randonneurs emmaillotés. Après le repas, autour d’un verre de génépi, nous préparons notre journée du lendemain.

Lundi 23 juin 2008

Départ à 8h30 du parking de Frechendech. Le chemin s’enfonce dans une forêt magnifique. A chaque pont qui enjambe la rivière, Sylvain pique une tête dans l’eau froide. Au bout de quelques kilomètres, le groupe se sépare : une partie passe par la chapelle de l’Isard ; Dominique, Jacques, Richard et Sylvie, passent par un chemin probablement plus facile.

Le caractère ludique des randonnées naturistes est omniprésent

Le sentier qui monte à la chapelle…

Nous avons rendez-vous à la cabane d’Illau. Le sentier qui monte à la chapelle est souvent traversé par l’eau des sources. Des petits ponts de bois qui ne tiennent plus guère que par un grand mystère et deux piquets tout droits… se succèdent tout le long du chemin.

La chapelle est magnifique !

Il y a une petite source avec une partie aménagée qui devait servir à célébrer les baptêmes. Nous repartons vers le lieu de rendez-vous et nous arrivons les premiers. Pas tout à fait, car il y a déjà plusieurs dizaines de vaches tout autour de la cabane. En attendant l’autre groupe, nous en profitons pour manger et faire une petite sieste (nous ne sommes pas loin de l’Espagne). A l’arrivée de nos amis nudiens, nous allons nous rafraîchir dans une cascade toute proche.
Nous voilà repartis.

Baignade vivifiante sous la cascade d’eau glacée

La montée est plus raide…

Jean-Paul propose à Sylvie de porter son sac à dos jusqu’au refuge d’Arraing. Nous sommes aux 2/3 de la montée ; il nous reste encore 400m de dénivelé à parcourir.

La montée est plus raide, avec beaucoup de grosses marches formées par les rochers. Sylvie, notre chère présidente, mettra plus de 8h pour monter jusqu’au refuge d’Arraing.

Malgré son handicap, elle conserve tout le temps le sourire. Un grand bonheur pour Sylvie d’avoir réussi cet exploit.

Nous sommes fiers de son courage et sa joie de vivre !

Non, ce n’est pas l’hélicoptère du ministre de la jeunesse et des sports nous apportant des médailles en chocolat. Simplement, ici, c’est le seul moyen de transport permettant d’amener les matériaux pour réparer le barrage situé sous le refuge.

Au repas, nous faisons découvrir notre manière de vivre notre « naturisme en liberté » aux randonneurs et randonneuses présents à la même table. Passée la surprise, l’ambiance est bonne enfant.

 De drôle d’alpinistes, ces nudiens !

Mardi 24 juin 2008

Au loin, le sommet du Pic de l’Har (2425m)
Réveil à 6h, le temps est magnifique, température idéale de 16°.

Pour échapper aux ronflements, Jacques et Doug sont allés passer la nuit à la belle étoile. Ils sont très résistants à la fraîcheur !

Le groupe « chamois » va gravir le sommet du Pic de l’Har (2425 m) par le col du Serre d’Arraing (2221 m).

L’autre groupe (Jacques, Laurent, Michèle, Richard et Sylvie) redescend tranquillement par le même chemin. Il s’arrête vers midi pour se reposer et s’alimenter en compagnie d’un sympathique troupeau de vaches joliment revêtues de leur cuir bicolore.

Explosion de joie en arrivant au sommet

Les « chamois » crapahutent. Le rythme est soutenu. Nous laissons les sacs à dos au niveau du col, puis nous suivons la crête par la droite jusqu’à une partie un peu étroite que nous contournons par la gauche, plus facile et moins escarpée.

Au sommet, six milans royaux décollent dès qu’ils nous aperçoivent. Sylvain parvient encore le premier au sommet juste au-dessus de la mer de nuages. Le temps que tout le monde arrive, le brouillard nous rejoint progressivement…

Lors de la descente, un Patou (Chien de montagne des Pyrénées) aboie après nous dans un premier temps. Puis, après avoir évalué le danger que l’on représente, nous ouvre le chemin à travers le troupeau, sans plus rien dire.

Traversée du troupeau sous l’œil vigilant du Patou

Contraste avec nos amis emmaillotés

De retour au col, nous retrouvons les quatre randonneuses qui ont passé la nuit au refuge avec nous. Le contact est vraiment très amical. Non seulement nous ne représentons plus aucune gène, mais elles nous vouent maintenant une certaine admiration. Et c’est ainsi que nous faisons une partie du chemin ensemble.

Le sentier passe par une ancienne mine de galène, puis devient de plus en plus raide, les genoux commencent à faire mal. Mais la descente est magnifique et nous commençons, comme Sylvain, à aimer nous baigner nus dans les ruisseaux d’eau glacée. L’arrivée à Eylie avec un dernier bain d’eau froide est un soulagement pour les muscles.

Les genoux commencent à faire mal…

Dominique et Idoia au refuge de Salardu

Nous passons l’après-midi à transférer les voitures sur Salardu et Boi en Espagne.

Le soir nous nous retrouvons tous au refuge de Salardu, tenu avec gentillesse et dévouement par Idoia et Marc. Des matelas à terre, certes, mais des douches chaudes et une restauration de qualité qui nous comblent de satisfaction.

Mercredi 25 juin 2008

Réveil à 7h. Idoia nous indique que l’on peut éviter de marcher sur la route à la sortie de la ville de Salardu. Il y a un raccourci longeant le golf par une petite route, puis au village de Tredos au premier pont, on rejoint la piste qui mène au Plan des Banhs.

A la sortie de la ville de Salardu

Banhs de Tredos : bel hôtel à mi-pente
Jacques monte en voiture jusqu’au parking pour nous soulager de nos sacs à dos. C’est donc très à l’aise que nous parcourons les huit kilomètres. A la hauteur du golf, nous nous mettons nus et nous le resterons jusqu’au refuge, sauf sur quelques centaines de mètres dans la traversée du village de Tredos. La route est fréquentée, mais aucun automobiliste ne nous fera de réflexion sur notre tenue. C’est chouette, l’Espagne. La marche est agréable, il y a beaucoup de fleurs, de feuillus puis de conifères. Vers 13h nous arrivons au Plan des Banhs.

A partir de là, c’est un étroit sentier qui serpente dans la forêt et qui enjambe de petits ruisseaux. C’est vers 14h que nous nous arrêtons pour manger un morceau près d’un de ces ruisseaux. L’eau est tellement claire que tout le monde s’y précipite. Même Michèle se laisse tenter par ce bain vivifiant. Le naturisme en liberté, c’est une première pour Michèle. Elle devra également vaincre son vertige sur un passage un peu raide juste en dessous du barrage.

L’eau est tellement claire…

nouveau refuge de Colomers,

Nous voilà au nouveau refuge de Colomers, le lac et les montagnes aux alentours sont magnifiques. Il nous reste encore un peu d’énergie pour aller voir une cascade de l’autre côté du lac. Après le repas, nous repartons (Jean-Paul, Pierre et Sylvain) vers le soleil qui éclaire encore la montagne.

En montant nous apercevons une marmotte sur son rocher. Sylvain, qui imite le chant de la marmotte, siffle une fois, la marmotte dans un premier temps, surprise, se ressaisit et cherche autour d’elle qui à bien pu siffler à sa place.

Pendant ce temps, Sylvie est restée se reposer avec Jacques et Richard. Ils sont allés à Artiés, à 2 Km de Salardu pour prendre un bain d’eau chaude à la source des anciens thermes.

Ensuite, ils ont filé à l’ouest dans la vallée de l’Artiga de Lin où se trouvent les impressionnantes cascades des sources de la Garonne.

Topoguide détaillé du parcours (http://www.montagne-cool.com/topos/detail_topo.php?numcourse=412&topoguide=oui&course=La Source de la Garonne, Espagne)

Cascades des sources de la Garonne

Jeudi 26 juin 2008

Une des cascades de Colomers

Nous avons rendez-vous avec Jacques, Richard et Sylvie vers 13h au barrage. Ils ont profité de la journée d’hier pour se reposer un peu et faire du tourisme. Mais auparavant, nous faisons le tour des lacs, puis descendons vers la cascade en face du refuge de Colomers, inaccessible depuis le bord du lac. Les cours d’eau sont difficiles à traverser et l’eau est glaciale.

Mais enfin nos efforts sont récompensés : nous sommes au pied de cette cascade magnifique. Je m’approche pour prendre une douche mais l’eau est trop gelée. Sylvain parvient évidement à rester plusieurs minutes dessous.

Sylvain le batracien plein d’entrain

Autre lac du cirque de Colomers

La balade se poursuit vers les autres lacs du cirque de Colomers. Arrivés à 14h au lieu de rendez-vous nous retrouvons Sylvie esseulée. Elle attend là depuis une heure. De retour au refuge nous pique-niquons ensemble, toujours en habit de peau. Les gens du refuge n’ont pas l’air gênés de nous voir ainsi. Jacques a même croisé deux gardes qui courtoisement ont fait un petit détour. L’après midi, c’est la sieste pour certains au pied de la falaise, protégés du soleil. Bernard, Dominique, Jacques et Sylvain repartent en randonue vers 16h. Ils rentreront sous un violent orage de pluie et de grêle qui se prolongera jusqu’au matin.

Vendredi 27 juin 2008

Nous avions prévu de rejoindre le refuge de Ventosa par le port de Caldes (2570 m). Mais le temps frais, humide et brumeux (sans parler de la neige) nous ont fait renoncer. Nous décidons de redescendre à Artiés pour prendre, nous aussi, un bain d’eau chaude à la source des anciens thermes en passant par le col de Ribereta. Le petit pont qui permet de traverser le torrent en crue n’est plus qu’une planche de quinze centimètres de large un peu branlante.

Ce petit pont de bois…

« Reserva Nacional de Caca »

Nous accompagnons donc Sylvie jusqu’au barrage.

Ensuite la petite équipe de parisiens redescend tranquillement à travers la « Reserva Nacional de Caca » jusqu’au Plan des Banhs ou la voiture les attend.

Après quoi ils repartent jusqu’au refuge de Salardu.

Le groupe des « chamois », lui, remonte au col…

Nous sommes tous en vêtements de pluie. Toutefois, dans la montée, nous commençons à avoir chaud, la pluie s’est arrêtée mais le brouillard est toujours présent. L’effeuillage commence donc. Passé le col, le brouillard se dissipe. Le sentier est presque plat le long des lacs puis devient très raide pour redescendre dans la vallée à travers une forêt splendide.

L’effeuillage commence donc…

Traversée d’Artiés

Nous revoilà sur la piste forestière sur quatre kilomètres puis, au passage d’un pont, elle se transforme en route goudronnée jusqu’à Artiés pendant encore quatre kilomètres. Par courtoisie, nous nous rhabillons un court instant le temps de traverser le village.

Encore un petit kilomètre et nous voila à la source d’eau chaude. Il y a déjà quelqu’un qui se baigne nu, et en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, tout le monde est dans le bain. L’eau est brûlante et dégage une odeur d’œuf pourri. Un « délice », car il paraît qu’elle a des vertus bienfaisantes.

Source chaude sulfureuse

A la terrasse du gite de Salardu

Avec Sylvain, nous nous rinçons à l’eau claire d’une fontaine sur la place du village. Nous sommes épuisés.

Heureusement, Jacques et Sylvie passent nous reprendre en voiture pour nous ramener à Salardu. Après une bonne douche, je redescends au bar savourer une bonne bière. Idoia accepte, bien volontiers, que l’on se mette nus sur la terrasse.

D’ailleurs, elle se rappelle même avoir entendu à la radio l’aventure de ce français, Jérôme, qui s’était promené tranquillement nu en plein Barcelone.

Jérôme à Barcelone : l’article sur « Vivre nu » (http://www.vivrenu.com/article.php?sid=596)

Samedi 28 juin 2008

Départ de Salardu. Bernard, Jean-Paul, Pierre et Jean-Pierre rentre directement. Le reste du groupe termine la semaine à l’Eglantière (http://www.leglantiere.com/) . Maurice, qui prend une adhésion à l’APNEL, invite Jacques et Sylvie à visiter, en 4×4, son grand domaine propice à la randonnée naturiste. Les autres nudiens profitent de la piscine et du sauna. Le soir, un repas d’adieu nous réunit une dernière fois. Rémi, le frère de Richard, nous rejoint et adhère également à l’association.

Centre naturiste de l’Eglantière

Dimanche 29 juin 2008

Jacques donne même sa chemise…
Avant de repartir, Jacques offre son tee-shirt, aux couleurs de l’APNEL, à Doug, notre vétéran, qui va fêter ses 80 printemps le 27 août 2008. Le naturisme en liberté, c’est probablement excellent pour la santé !

Puis chacun reprend la route, le cœur plein de souvenirs, de bonheur et d’espoir de voir disparaître la nudophobie.

Un grand merci à Dominique pour la préparation logistique Merci également à Jean-Paul, pour son compte rendu complété par Jacques et Sylvie. Merci enfin à tous ceux qui ont bien voulu participé à cette fabuleuse aventure et partager, avec tous, leurs œuvres photographiques.

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