Alors voici comment ça s’est déroulé.

Le 1er rendez-vous a lieu à Montmartre.

Les cahiers du « naturisme en liberté » :

Randonues transpyrénéennes
« de la France vers l’Espagne »
Du dimanche 22 au Dimanche 29 juin 2008

Dans le cadre de ses activités de promotion du « naturisme en liberté », l’APNEL propose la traversée des Pyrénées, de la France vers l’Espagne, de la répression institutionnelle française à la nudité libre et constitutionnelle espagnole.

Dimanche 22 juin 2008 :

Après 7h de route, nous voilà Guy et moi, Jean Paul, à Eylie, ancien petit village de mineurs dans la vallée de Biros (Ariège). Nous sommes les premiers arrivés… Non pas tout à fait, Doug est là depuis une semaine. Il a déjà sillonné toutes, ou presque, les majestueuses montagnes qui nous entourent.
Nous sommes accueillis par le responsable du gite. Il nous précise que le gite est en deux parties. Une maison qui fait office de restaurant et plus bas une autre pour dormir. Cette dernière est sur trois niveaux, douches et dortoir au rez-de-chaussée, cuisine et salle à manger au premier, un second dortoir au dernier étage. Comme dans tous les refuges, le confort est spartiate. Dans les dortoirs, des matelas étroits étalés les uns à côté des autres.
Gare aux ronfleurs et aux pieds qui « fument », la promiscuité et la règle !

Petit à petit, les nudiens arrivent des quatre coins de la France. Nous sommes au total treize naturistes inscrits à cette escapade transpyrénéenne mais heureusement, il y a aussi dans le gite d’autres randonneurs emmaillotés et donc nous ne serons heureusement pas treize à table !
Après le repas, autour d’un verre de génépi, nous préparons la journée du lendemain.

Lundi 23 juin 2008 :

Départ à 8h30 du parking de Frechendech. Le chemin s’enfonce dans une forêt magnifique. A chaque pont qui enjambe la rivière, Sylvain pique une tête dans l’eau froide. Au bout de quelques kilomètres le groupe se sépare, une partie passe par la chapelle de l’Isard. Dominique, Jacques, Richard et Sylvie, passent par un chemin plus facile.

Nous avons rendez-vous
à la cabane d’Illau. Le sentier qui monte à la chapelle est souvent traversé par l’eau des sources. Des petits ponts de bois qui ne tiennent plus guère que par un grand mystère et deux piquets tout droits… se succèdent tout le long du chemin.

La chapelle est magnifique !

Il y a une petite source avec une partie aménagée qui devait servir à célébrer les baptêmes. Nous repartons vers le lieu de rendez-vous et nous arrivons les premiers. Pas tout à fait, car il y a déjà plusieurs dizaines de vaches tout autour de la cabane. En attentant l’autre groupe, nous en profitons pour manger et faire une petite sieste (nous ne sommes pas loin de l’Espagne). A l’arrivée de nos amis nudiens, nous allons nous rafraichir dans une cascade toute proche.
Nous voilà repartis.
Je propose à Sylvie de porter son sac à dos jusqu’au refuge d’Arraing. Nous sommes aux 2/3 de la montée, et il nous reste encore 400m
de dénivelé à faire.
La montée est plus raide, avec beaucoup de marches formées par les rochers. Quel courage ! Malgré son handicap, Sylvie, notre chère présidente, a mis 8h pour monter jusqu’au refuge d’Arraing, avec le sourire et le bonheur d’avoir réussi cet exploit. Je crois que nous pouvons être fiers d’elle, de son courage et sa joie de vivre !

Au repas nous faisons découvrir notre manière de vivre notre naturisme en liberté aux randonneurs et randonneuses présents à notre table. L’ambiance est bonne enfant.

Mardi 24 juin 2008 :

Réveil à 6h, le temps est magnifique, température idéale 16°.
Pour éviter les ronflements, Jacques et Doug sont allés passer la nuit à la belle étoile.

Jacques, Laurent, Michèle, Richard et Sylvie redescendent par le même chemin. L’autre groupe, dont je fais partie, va gravir le sommet du Pic de l’Har (2425m) par le col du Serre d’Arraing (2221m). Le rythme est très soutenu. Nous laissons les sacs à dos au col, puis nous suivons la crête par la droite jusqu’à une partie un peu étroite que nous contournons par la gauche, plus facile et moins escarpée. Le reste de l’ascension est facile.

Au sommet, six milans royaux décollent dès qu’ils nous aperçoivent. Sylvain parvient encore le premier au sommet juste au-dessus de la mer de nuages. Le temps que tout le monde arrive, le sommet est envahi par le brouillard.
Lors de la descente, un Patou (Chien de montagne des Pyrénées) aboie après nous dans un premier temps. Puis, après avoir évalué le danger que l’on représente, nous ouvre le chemin à travers le troupeau, sans plus rien dire.
De retour au col, nous retrouvons les quatre randonneuses qui ont passé la nuit au refuge avec nous. Le contact est vraiment très amical et je pense qu’à leurs yeux, non seulement nous ne représentons plus aucune gène, mais elles ressentent plutôt une certaine admiration. Nous faisons une partie du chemin ensemble. La descente est magnifique et je commence, comme Sylvain, à aimer me baigner nu dans les ruisseaux d’eau glacée.

Le sentier passe par une ancienne mine de galène, puis devient de plus en plus raide, les genoux commencent à faire mal. L’arrivée à Eylie et un dernier bain d’eau froide est un soulagement pour les muscles.
L’après midi nous le passons pour transférer les voitures sur Salardu et Boi en Espagne.
Le soir nous nous retrouvons tous au refuge de Salardu tenu avec gentillesse et dévouement par Idoia et Marc. Des matelas à terre, certes, mais des douches chaudes et une restauration de qualité nous comblent de satisfaction.

Mercredi 25 juin 2008 :

Réveil à 7h. Idoia nous indique que l’on peut éviter de marcher sur la route à la sortie du village de Salardu. Il y a un raccourci en longeant le golf par une petite route, puis au village de Tredos au premier pont on rejoint la piste qui même au Plan des Banhs.

Jacques monte en voiture jusqu’au parking pour nous soulager de nos sacs à dos. C’est donc très à l’aise que nous parcourons les huit kilomètres. A la hauteur du golf, nous nous mettons nus et nous le resterons jusqu’au refuge, sauf sur quelques centaines de mètres dans la traversée du village de Tredos. La route est fréquentée, mais aucune automobiliste ne nous fera de réflexion sur notre tenue. C’est chouette l’Espagne. La marche est agréable, il y a beaucoup de fleurs, de feuillus puis de conifères.
Vers 13h nous arrivons au plan des Banhs.

A partir de là, c’est un petit sentier qui serpente dans la forêt et qui enjambe de petits ruisseaux. C’est vers 14h que l’on s’arrête pour manger un morceau près d’un de ces ruisseaux. L’eau est tellement claire que tout le monde s’y précipite. Même Michèle se laisse tenter par ce bain vivifiant. Le naturisme en liberté, c’est une première pour Michèle. Elle devra également vaincre son vertige sur un passage un peu raide juste en dessous du barrage.

Nous voilà au nouveau refuge de Colomers, le lac et les montagnes aux alentours sont magnifiques. Il nous reste encore un peu d’énergie pour aller voir une cascade de l’autre côté du lac. Après le repas nous repartons Pierre, Sylvain et moi vers le soleil qui éclaire encore la montagne. En montant nous apercevons une marmotte sur son rocher. Sylvain, qui arrive à imiter le chant de la marmotte, siffle une fois, la marmotte dans un premier temps surprise se ressaisit et cherche autour d’elle qui à bien pu siffler à sa place. La marmotte : « Je comprend pas ? C’est bien moi qui suis responsable du sifflet. Qui ose donc siffler à ma place ! »

Pendant ce temps, Sylvie est restée se reposer avec Jacques et Richard. Ils sont allés à Artiés, à 2 Km de Salardu pour prendre un bain d’eau chaude à la source des anciens thermes. Ensuite, ils ont filé à l’ouest dans la vallée de l’Artiga de Lin où se trouvent les impressionnantes cascades des sources de la Garonne.
http://www.montagne-cool.com/topos/detail_topo.php?numcourse=412&topoguide=oui&course=La%20Source%20de%20la%20Garonne,%20Espagne

Jeudi 26 juin 20008 :

Nous avons rendez-vous avec Jacques, Richard et Sylvie vers 13h au barrage. Ils ont profité de la journée d’hier pour se reposer un peu et faire du tourisme. Mais avant, nous faisons le tour des lacs, puis descendons vers la cascade en face du refuge de Colomers inaccessible depuis le bord du lac. Les cours d’eau sont difficiles à traverser et l’eau est glaciale.
Mais enfin nos efforts sont récompensés nous sommes au pied de cette cascade magnifique. Je m’approche pour prendre une douche mais l’eau est trop gelée. Sylvain arrive évidement à rester plusieurs minutes dessous.

La balade se poursuit vers les autres lacs du cirque de Colomers. Arrivés au lieu de rendez-vous nous retrouvons Sylvie esseulée. Elle attend là depuis une heure. De retour au refuge nous pique-niquons ensemble, toujours en habit de peau. Les gens n’ont pas l’air gêné de nous voir ainsi.
Jacques a même croisé deux gardes qui courtoisement ont fait un petit détour. L’après midi, c’est la sieste au pied de la falaise protégés du soleil. Bernard, Dominique, Jacques et Sylvain repartent en randonue vers 16h. Ils rentreront sous un violent orage de pluie et la grêle qui se prolongera jusqu’au matin.

Vendredi 27 juin 2008 :

Nous avions prévu de rejoindre le refuge de Ventosa par le port de Caldes (2570m). Mais le temps frais, humide et brumeux (sans parler de la neige) nous ont fait renoncer. Nous décidons de redescendre à Artiés pour prendre, nous aussi, un bain d’eau chaude à la source des anciens thermes en passant par le col de Ribereta. Le petit pont qui permet de passer sur la rivière en crue n’est plus qu’une planche de quinze centimètres de large un peu branlante.
Nous accompagnons donc Sylvie jusqu’au barrage, puis nous rejoignons le groupe qui monte au col. Il pleut légèrement et nous sommes tous abrités sous nos vêtements de pluie. Dans la montée, je commence à avoir chaud, la pluie s’est arrêtée mais le brouillard est toujours présent. Je ne résiste plus à me remettre nu. Arrivé au col, je suis le seul à être nu. J’ai même pris de vitesse Sylvain sur ce coup là. Passé le col, le brouillard se dissipe sur les lacs. Le sentier est presque plat le long des lacs puis devient très raide après le dernier lac pour descendre dans la vallée à travers une forêt splendide. Nous revoilà sur la piste forestière sur quatre kilomètres puis, au passage d’un pont, elle se transforme en route goudronnée jusqu’à Artiés pendant encore quatre kilomètres. Nous nous rhabillons un court instant le temps de passer dans le village. Encore un petit kilomètre et nous voila à la source d’eau chaude. Il y a déjà quelqu’un qui se baigne nu, en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, tout le monde est dans le bain. L’eau est brûlante et dégage une odeur d’œuf pourri. Mais il parait qu’elle a des vertus bienfaisantes. Avec Sylvain, nous nous rinçons à l’eau claire d’une fontaine sur la place du village. Nous sommes épuisés. Jacques et Sylvie passent nous reprendre en voiture. Après une bonne douche, je redescends au bar savourer une bonne bière. Idoia accepte, bien volontiers, que l’on se mettre nu sur la terrasse. Que du bonheur et nous voila nu sur la terrasse d’un gite, devant une bière, à deux pas de la route. Quelques clients arrivent et s’installent sans aucun signe de désapprobation. Certains d’entre nous reste nus jusqu’au repas du soir.
Pendant le repas, je demande à Idoia si elle accepte de faire une photo avec nous tous. Elle est d’accord mais ne veut toutefois pas se mettre nue. « C’est juste à la plage pour moi » dit-elle.

Nous avons donc passé une semaine de rêve, dans une ambiance extraordinaire. Nos rencontres avec les personnes emmaillotées se sont déroulées sans problème.
La coexistence bienveillante est donc tout à fait possible.

Samedi 28 juin 2008 :

Départ de Salardu. Bernard, Jean-Paul, Pierre et Jean-Pierre rentre directement. Le reste du groupe termine la semaine à l’Eglantière http://www.leglantiere.com/. Maurice, qui prend une adhésion à l’APNEL, invite Jacques et Sylvie à visiter, en 4×4, son grand domaine propice à la randonnée naturiste. Les autres nudiens profitent de la piscine et du sauna. Le soir, un repas d’adieu nous réunit une dernière fois. Rémi, le frère de Richard, nous a rejoint et a également adhéré à l’association.

Dimanche 29 juin 2008 :

Avant de repartir, Jacques offre son tee-shirt, aux couleurs de l’APNEL, à Doug, notre vétéran qui va fêter ses 80 printemps le 27 août prochain. Le naturisme en liberté, c’est donc excellent pour la santé !

Puis chacun reprend la route, le cœur plein de souvenirs, de bonheur et d’espoir.
Car nous sommes tous convaincu de pouvoir renouveler, très prochainement, ce type d’escapades conviviales et enjouées, dans notre belle tenue nature 🙂

Un grand merci à Dominique pour la préparation de cette extraordinaire aventure !

Paso – Espana cani.mid

Par Jean-Paul GUIDO, le lundi 30 juin 2008
Texte complété par Jacques et Sylvie, le dimanche 6 juillet 2008

Sûr que les courriels du jour seront « tu ne devineras pas ce que
j’ai vu à Montmartre aujourd’hui?! », avec photos à l’appui. Les
voilà célèbres au Japon, en Pologne, en Allemagne, en Italie, en
Espagne…

Vient ensuite le moment d’aller filmer la prise suivante, dans
un des escaliers qui par le côté montent au Sacré Cœur.
Beaucoup moins de monde, mais quelques personnes qui assisteront
à la prise de vue. Et qui se fait photographier et filmer? Votre
serviteur.

La scène suivante est beaucoup plus osée, un truc de fou : sur
les Champs-Elysées !
Dans le quartier de France à la plus forte densité de policiers
et gendarmes au m². Il y a là en effet le commissariat du 8ème
arrondissement, et en face, l’Elysée et l’Ambassade américaine.

Et où vont-elles (ce sera au tour des filles) se mettre ? En
plein milieu de la chaussée !
(Là, je mets en garde : à supposer que la nudité ne soit pas un
problème, il y aura les questions de sécurité : danger de créer
des télescopages).
Mais bon, le producteur est un risque tout, les filles sont
décidées à ne pas reculer (pourtant, vous lirez la suite, se
dénuder n’était nullement évident pour l’une d’entre elles).

Ce qui devait arriver arriva : à peine avaient-elles ôté leur
peignoir, passent deux motos de gendarmerie. Elles n’étaient pas
venues pour cela, mais passaient : il passe en continuité des
véhicules de police et de gendarmerie sur les Champs-Elysées.

Bon, que va-t-il advenir?
Sont embarqués les deux filles, le réalisateur et la régisseuse.

(Entre temps, la cassette des images a été mise à l’abri).
Mais les gendarmes (surtout paraît-il l’un des deux, plutôt
amusé; l’autre disait « mais, les enfants ? ») sont bonhommes. Il
n’y aura aucune suite, ni garde à vue ni amende ni même
convocation pour un rappel à la loi, juste un « bon, ne
recommencez pas! »
(Au commissariat un policier dira même : c’est vrai, quand on y
pense, dans ce pays, il y a de moins en moins de liberté).

Qu’on y songe, c’est quand même à noter !
Et je suis intimement persuadé que nous tenons là un exemple
flagrant d’inégalité de traitement entre les hommes et les
femmes.

Quand on a fait ça, on n’a plus rien à craindre.

Rendez-vous est pris pour la suite, où nous retrouvons Sylvie,
notre présidente, qui avec deux autres filles va poser sur une
passerelle enjambant le Canal Saint-Martin, juste en face de
l’Hôtel du Nord (« Atmosphère, atmosphère : mais est-ce que j’ai
une gueule d’atmosphère? »).

Déshabillage sur la passerelle, prise de vue, rhabillage.

La suite se termine au sous-sol d’une librairie, pour filmer en
intérieur (filmer la foule du concert, l’effet de masse sera
créé par multiplications d’images).

Et c’est là que je réalise qu’il y a diverses nudités et
diverses attitudes face à elle, car certaines des filles ou gars
qui ont posé en pleine foule ont alors des réticences. Eh oui,
sur les Champs, il y avait un côté « chiche que ! » qui n’existe
plus ici. La nudité pour un pari fou, oui, une nudité plus
banale, problème.

Qui peut le plus peut le moins? Eh bien non. Un peu comme si
vous plongiez de 20 m de haut, mais que vous aviez peur de
sauter depuis le bord de la piscine.



Une fois tout cela terminé, certains (dont moi) quittent le
groupe, donc je ne peux pas vous raconter la suite, je crois
qu’ils sont allés au restau.

Mais ce dimanche dans le Journal du Dimanche, dans les pages
Paris, il y a un encart, avec la photo

Et voilà !

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