L’impitoyable répression policière qui a cours en France, et à Paris en particulier, à l’encontre de la simple nudité en milieu urbain, va nous obliger, chaque année, à migrer à l’étranger.

C’est bien triste car, si l’on s’en réfère à la définition du naturisme (nudité et respect de l’environnement), il s’agit bien d’une manifestation naturiste qui nous concerne tous.

Pour diminuer les coûts et l’impact environnemental de ce déplacement, nous avons décidé de louer un camping-car de 7 places. Anne Pastor, journaliste à France Inter, qui devait faire le voyage avec nous pour réaliser un reportage, ne peut plus venir du fait d’un conflit social au sein de l’entreprise publique Radio-France. Nous sommes donc six : Bernard, Gilles, Sylvie, Vincent, Yannick et votre serviteur.

Gilles, arrêté par la police lors de la cyclonue
parisienne, en juin 2008

Un camping car aux couleurs
de l’APNEL…

D’autre français ont préféré le transport aérien : Eric, Magali, Laurent, Sabine et Maryse. Chris et Jérôme sont venus de Belgique en automobile (une cyclonue, autorisée par les autorités belges, est d’ailleurs prévu à Bruxelles le 27 juin prochain). Helmut, notre ami nudien d’outre Rhin, est venu avec une petite délégation allemande. Pardon pour tous ceux que je ne cite pas, car j’ai oublié quelques prénoms !

Nous récupérons donc le camping-car vendredi 12 juin vers 18h.

Après le dîner, nous quittons Saulx-les-Chartreux, où se situe le siège de l’APNEL, pour rouler en direction de Calais. 1h30 du matin : nous entrons dans la navette pour passer sous la Manche. Nous en ressortons même pas mouillés !

Au environ de Folkestone, j’évite quelques voitures en roulant obstinément du mauvais côté de la chaussée. Heureusement, mes amis dorment déjà paisiblement dans la roulotte et ne se rendent compte de rien…

Après une nuit très courte, suivie d’un bon petit-déjeuner, nous décidons de retourner vers la côte pour nous baigner. Le plus courageux, c’est évidement Bernard, notre praticien de la thermorégulation, qui n’hésite jamais à se jeter à l’eau.

Bernard se baigne dans la Manche,
Vincent garde ses affaires

Bernard, Sylvie et Jacques
dans le camping car
Direction London où quelques embouteillages nous attendent. Heureusement, nous trouvons à nous garer dans les beaux quartiers à quelques centaines de mètres d’Hyde Park et de Buckingham Palace.

A peine le temps de déjeuner, on décroche les bicyclettes. Sylvie s’accroche sur le porte-bagage du vélo. Et c’est parti…

Nous arrivons sur le lieu de rassemblement dans Hyde Park.

La fête va bientôt commencer. L’effeuillage commence. Suivi par la peinturlure pour quelques uns.

Arrivée à Hyde Park
Yannick, Jacques et Vincent

Arrivée à Hyde Park
Bernard, Yannick et Vincent

Les paparazzi
Les éberlués sont un peu étouffants et la police intervient même pour les repousser. On comprend ainsi que le vedettariat n’est pas toujours très facile à vivre.

Le départ

Nous sommes sur la ligne de départ aux côtés des organisateurs dont plusieurs parlent français. L’adrénaline et les endorphines commencent à nous procurer leurs effets dynamisants et euphorisants. C’est parti pour 10km de bonheur !

Chacun joue les équilibristes sur sa frêle embarcation. Vincent fait une première chute en chaussures à roulettes, puis une seconde plus conséquente. Tout éraflée, il doit donc déclarer forfait.

Gilles est pris d’un irrésistible mouvement brownien. Il tente désespérément de capter toutes les images de ce kaléidoscope social. De rares regards sévères au passage de ce défilé d’humanité, de liberté et de dénuement. Une grande majorité de visages rieurs et de mains qui applaudissent quelle que soit leur origine, religion ou culture.

Gilles sur son vélo

Sortie d’Hyde Park

Passage devant Westminster et Big Ben

Sous les arches de Wellington
avec une petite japonaise, fière
d’être photographiée avec des nudiens.

Quant à nous, nous pédalons joyeusement nus au milieu de la foule et devant nombre de monuments historiques : Green Park, Piccadilly Circus, Westminster, Waterloo station, Royal court of justice, American Embassy… Pour finir près de Buckingham Palace.

Après une demi-heure, les organisateurs sonnent la fin de la manifestation. Nous nous rhabillons sans enthousiasme avant de repartir.

A notre retour, nous croisons un ancien diplomate, très étonné par notre témérité à vouloir changer 3000 ans d’histoire de culpabilisation et de criminalisation de notre si belle tenue de naissance.

Une belle journée de fraternité, de liberté et de nudité avec l’espoir qu’un jour nous puissions tous vivre plus en harmonie avec notre environnement et donc avec nous-mêmes.

Next stop : Brighton !

Le diplomate anglais

Texte de jacques Freeman / Photos de Jacques Freeman, Bernard Gibert, Eric Steflenu / Vidéo de Gilles

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