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Les pieds dans le plat – coup de gueule naturiste

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(@Pascal)
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Début du sujet  

Ce qui me pousse à écrire ce texte, c’est un constat amer sur l’état du naturisme en Belgique — mais à mon avis, la situation est similaire ailleurs.

Je parle ici à partir de mon vécu. Je suis naturiste depuis de nombreuses années. J’ai eu, par intermittence, ma carte de membre de la Fédération belge de naturisme. Je ne l’ai pas toujours renouvelée, car j’avais toujours cette impression que quelque chose manquait.

Ce "quelque chose", c’est la liberté.

Pour moi, la nature et la liberté sont indissociables. Et attention : je parle aussi de respect — je ne dis pas qu’on devrait pouvoir se balader nu n’importe où. Mais être nu dans un parc, une forêt, un champ, ou à la montagne, c’est renouer profondément avec le vivant. Être nu dans un supermarché, ça n’a aucun sens.

Ce qui me dérange profondément, c’est la mollesse de la fédération naturiste. Elle ne semble ni défendre ni promouvoir le naturisme. J’ai l’impression qu’elle encaisse les cotisations, fait tourner quelques clubs, mais se contente de gérer un héritage qui s’effondre doucement : membres vieillissants, jeunes absents, idées figées.

Voici trois points qui illustrent cette dérive.

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1. Aucune présence dans les médias grand public

Je ne vois aucune publicité sur le naturisme dans les médias traditionnels. Uniquement dans quelques revues naturistes que seuls... des naturistes achètent. Et même sur internet, impossible de trouver une vidéo naturiste simple, sans floutage ni censure, alors que YouTube regorge de contenus bien plus suggestifs.

Les médias "grand public" ne parlent du naturisme qu’en été, à travers des reportages grotesques : Cap d’Agde, boîtes de nuit, télé-réalité, fesses et seins en gros plan. Rien à voir avec mon naturisme, rien à voir avec une philosophie de vie. Juste des clichés qui renforcent la confusion entre nudité et sexualité.

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2. Le mot "naturisme" est détourné – et personne ne réagit

Tapez "balade naturiste" sur Google. Vous tomberez sur des sites pornos, des vidéos de groupes gays, hétéros, échangistes… Résultat : pour beaucoup, le mot "naturiste" est devenu synonyme de déviance.

La fédération aurait dû protéger ce mot. Lancer des campagnes de sensibilisation. Faire pression sur les plateformes. Ou carrément inventer un nouveau mot : une appellation déposée, qui pourrait être défendue légalement contre ces détournements.

Mais non. Silence radio. Laisser-aller total.

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3. Une inaction politique désespérante

En Belgique, la loi ne pénalise pas la nudité en soi, mais se réfère à des notions vagues comme "outrage aux bonnes mœurs" ou "exhibition". Donc tout repose sur l’interprétation d’un policier, ou sur la susceptibilité d’un voisin grincheux.

Et pourtant, rien ne bouge.

Nous avons :
– quelques clubs naturistes, de petite taille ;
– quelques saunas privés ;
– des activités occasionnelles type piscine, musée, bowling ;
– une seule et unique plage naturiste, à Bredene, 300 mètres sur 60 kilomètres de littoral.

Et c’est tout.

Il y a 25 ans, des élus promettaient une deuxième plage. Aujourd’hui ? Toujours rien.

Personnellement, je ne peux même plus aller à la plage : j’ai eu un mélanome, le soleil m’est interdit. Je ne suis pas du genre à chercher le contact. Donc passer ma journée à l’ombre, nu, au bord d’une piscine privée, à siroter une bière… Ce n’est pas mon naturisme. Je peux faire ça chez moi.

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Ce que je fais, c’est marcher nu. Dans la nature.

Mais comme la Belgique est petite et dense, je suis obligé de le faire de nuit, seul, sans lumière, avec une caméra thermique pour observer la faune... ou repérer un garde forestier planqué.

Et je suis un homme. Je n’ai plus 20 ans. Donc je porte aussi, dans les regards, le soupçon de l’homme nu = pervers. Tristement classique.

Je me suis souvent demandé : pourquoi rien n’est fait ?
Prenons l’exemple d’un centre comme Athena Helios. Il est accolé à une magnifique forêt vallonnée de 80 hectares, presque déserte, et à proximité d’une autre de taille équivalente. Pourquoi ne pas organiser des randonnées naturistes régulières ?
Il suffirait de prévenir la commune, d’installer une signalétique temporaire pour avertir les promeneurs textiles, et voilà. Rien de plus. Ça se fait ailleurs en Europe — pourquoi pas ici ?

Athena est connu dans la région. Il existe depuis 1969. C’est une structure crédible. Cela pourrait même attirer un nouveau public. Et pourtant… rien.

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En conclusion

Je suis fatigué de cette hypocrisie ambiante. On se pavane avec des drapeaux arc-en-ciel et des discours sur l’inclusivité, mais une simple fesse ou un sein en liberté reste un traumatisme national.

Je suis aussi fatigué de voir la fébrilité extrême des fédérations naturistes, qui ne défendent rien, ne revendiquent rien, ne promeuvent rien — sinon quelques activités privées et bien fermées, "entre nous", loin des regards.

Moi, je veux marcher nu dans la nature.
Pas faire du bowling avec 400 personnes dans un hangar.

Il est temps d’ouvrir un vrai débat, d’oser politiser la question, de remettre à plat les termes, les règles, les images.
Et surtout : d’arrêter de s’excuser d’exister.


   
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