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Un sportif se fait agresser parce qu'il était nu sous la douche
Bonjour tt le monde.
Malgré sa longueur (inévitable vu le nombre d"infos fournies), le texte ci-dessus de Jeff est à lire en totalité par tous les internautes qui en auront le temps.
Je suggère d"autre part que les internautes que le sujet intéresse et qui auparavant n"étaient pas en possession de ces infos, les enregistrent dans leurs archives personnelles.
Permettez-moi de souligner un point particulier de l"excellent texte de Jeff : contrairement à ce qui s"écrit souvent (y compris malheureusement, à ce jour, dans le site web FFN), le naturisme tel qu"il s"est développé ensuite n"est pas né chez nos amis allemands, mais en France, sous la plume, dans les conférences, et le mode de vie personnel du géographe Elisée RECLUS.
Ci-dessous la couverture parfaitement explicite du livre rassemblant, en 1905, les écrits et conférences d"Elisée RECLUS diffusés à partir de 1860.
Le grand géographe et philosophe y expose clairement, parmi d"autres propositions, les immenses bienfaits humanistes, sociétaux, moraux qu"il espère d"une banalisation future de la nudité.
(Je laisse l"image en grandeur réelle parce qu"elle n"est pas lourde en Mo).
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Ce message a été écrit par : Christian G..
Merci Jef pour ce texte.Tu nous incites à le partager et à le faire connaître, peux-tu nous dire comment ça se passe pour la proposition de loi en elle-même (j"ai surfé un peu sur le forum, mais n"ai pas trouvé de traces, je n"ai peut-être pas assez fouillé).
Le texte a t"il déjà été présenté à des députés élus ? Ont-il commenté cette proposition ?
Le texte est-il assez abouti pour que chaque membre de l"APNEL et du forum le soumette à un député de son coin ?Merci !
Salut Gabriel,
Normalement, le projet de proposition de loi (PPL pour nous), est rangé quelque part sur le site. Mais si tu ne l"as pas trouvé, c"est qu"il faut faire mieux. Je vais donc voir avec Jacques si l"on peut créer une rubrique spécifique pour ce projet, qui soit bien visible.
Sur les autres questions :
- Le dernier CA de l"APNEL m"a chargé de préparer une adresse aux candidats (présidentielle et législatives). J"y travaille et bien entendu, notre PPL sera à joindre à cette lettre. Je pense que nous la publierons sur le site en "libre service" pour que chacun puisse s"en emparer. Mais il faudrait que ce soit une décision de l"APNEL.
Notre PPL n"est pas un texte abouti. Sa fonction est de poser le sujet en termes facilement compréhensibles par tout un chacun. Nous sommes dans un premier temps qui est celui du débat politique. Il nous faut d"abord exprimer clairement ce que nous voulons (et ça commence déjà par nous mettre d"accord, ce qui a été fait à l"AG de 2015 qui a validé ce PPL) et mobiliser sur cet objectif. Ce texte est d"abord fait pour donner des éléments de réflexion et de culture sur le sujet et les enjeux. C"est ce que l"on appelle un texte martyr. L"objectif est qu"une force politique, voire plusieurs ce qui serait encore mieux, s"en empare(nt) pour l"écrire dans la forme juridique nécessaire (ils ont des collaborateurs faits pour ça) et le déposer au Parlement.
À ce jour, il n"y a aucune force politique qui se soit engagée à déposer une proposition allant dans notre sens. Il y a bien des infos sur l"éventualité d"une démarche par EELV, poussée par notre avocat qui en est proche. Cependant, leur démarche consiste juste à clarifier l"article 222-32 (ce qui serait déjà beaucoup). L"université d"été qu"ils ont eue l"été dernier à Lorient, a créé un groupe de réflexion sur la nudité.
La Fête de l"Huma nous a permis de franchir une étape et des contacts sont maintenant établis avec ce groupe d"EELV et le PCF. Des démarches sont entreprises auprès de la France Insoumise, afin de pouvoir, peut-être,contribuer à l"intégration de notre projet dans un des livrets complémentaires au programme l"Avenir en commun. Nous n"avons pas encore réussi à établir de contact avec les autres partis politiques.
Comme vous vous en doutez, la période électorale actuelle est très compliquée pour faire avancer notre démarche... Cependant, il faut semer partout où l"on peut pour qu"un jour, nous puissions récolter. On ne sait pas quand, on ne sait pas comment, mais cela arrivera..
Ce message a été écrit par : Jef87.
Bonjour tt le monde.Permettez-moi de souligner un point particulier de l"excellent texte de Jeff : contrairement à ce qui s"écrit souvent (y compris malheureusement, à ce jour, dans le site web FFN), le naturisme tel qu"il s"est développé ensuite n"est pas né chez nos amis allemands, mais en France, sous la plume, dans les conférences, et le mode de vie personnel du géographe Elisée RECLUS.
Ci-dessous la couverture parfaitement explicite du livre rassemblant, en 1905, les écrits et conférences d"Elisée RECLUS diffusés à partir de 1860.
Le grand géographe et philosophe y expose clairement, parmi d"autres propositions, les immenses bienfaits humanistes, sociétaux, moraux qu"il espère d"une banalisation future de la nudité.
Tu as parfaitement raison et en voici un extrait qui illustre parfaitement ton propos, et d"une telle actualité que l"on pourrait croire qu"il a été écrit récemment...
La question des vêtements et de la nudité
"La question des vêtements et de la nudité est certainement celle qui a le plus d’importance.
La question des vêtements et de la nudité est certainement celle qui a le plus d’importance à la fois au point de vue de la santé physique, de l’art et de la santé morale : aussi est-il nécessaire de préciser ce que l’on pense à cet égard, car le temps est venu de ne plus reculer devant aucune discussion. C’est là une conquête récente de la liberté humaine : il y a peu d’années on eût repoussé d’avance comme attentatoire à la morale toute proposition où la nécessité des vêtements eût pu être contestée. Sous l’influence de cette idée d’origine immémoriale, consacrée par la religion, indiscutée par la morale, on se laissait aller à croire dans la société actuelle, dite civilisée, que les convenances se trouvent chez les différents peuples en proportion directe avec les vêtements. La dame élégante affecte de ne pas même voir celui qui marche pieds-nus ; les mains, qui sont par excellence les organes de l’action, les metteurs en œuvre de la pensée humaine, sont fréquemment revêtues de gants ; la plupart des femmes chrétiennes non obligées au travail physique vont jusqu’à voiler leur visage, à la façon des mahométanes, sans y être forcées par d’autres tyrans que la mode : ainsi même la tête ne se montre pas librement, un brouillard de tulle ou de crêpe s’interpose entre le regard et la nature ; même les pois noirs ou rouges brodés sur l’étoffe semblent jeter une taie sur les yeux ou parsemer des boutons sur la joue. Les conventions le veulent ainsi, comme aussi en d’autres circonstances les mœurs de la société exigent que la femme apparaisse en pleine lumière les épaules et les seins nus. À l’entrée de Charles Quint dans sa bonne ville d’Anvers, les âmes les plus nobles familles se disputaient l’honneur de paraître nues dans le cortège du maître, de même que sous le Directoire, il fallait se vêtir d’étoffes transparentes pour satisfaire aux exigences du bon ton. Toutefois, il faut le dire, la religion, la morale officielle n’approuvent point ouvertement ces écarts de la coutume et s’accommodent beaucoup mieux des vêtements traditionnels qui, en certains pays comme le Tyrol, la Bretagne, recouvrent absolument le corps et en rendent la forme méconnaissable. Tel était le but de la « Sainte Eglise », qui voyait dans la femme la plus grande incitatrice au péché.
« il s’agit de savoir lequel, du nu ou du vêtement, est le plus hygiénique, le plus sain pour développement harmonique de l’homme au physique et au moral. »
Au fond, il s’agit de savoir lequel, du nu ou du vêtement, est le plus hygiénique, le plus sain pour développement harmonique de l’homme au physique et au moral. Quant au premier cas, il ne peut y avoir aucun doute. Pour les hygiénistes, c’est une question jugée que celle de la nudité. Il n’est pas douteux que la peau reprend de sa vitalité et de son activité naturelles quand elle est librement exposée à l’air, à la lumière, aux phénomènes changeants du dehors. La transpiration n’est plus gênée ; les fonctions de l’organe sont rétablies ; il redevient plus souple et plus ferme à la fois ; il ne pâlit plus comme une plante isolée privée de jour. Les expériences faites sur les animaux ont prouvé aussi que, lorsque la peau est soustraite à l’action de la lumière, les globules rouges diminuent de même que la proportion d’hémoglobine. C’est dire que la vie devient moins active et moins intense. Encore un exemple de ce fait, que les progrès de la civilisation ne sont pas nécessairement des progrès et qu’il importe de les soumettre au contrôle de la science.
Prenons des exemples parmi les peuples : tous les voyageurs s’accordent à dire que les Polynésiens étaient les plus beaux hommes avant que les missionnaires, zélés distributeurs de lainages et de cotonnades, eussent sévi dans les parages océaniques ; on sait également que nulle part les artistes n’eurent plus noble compréhension de la beauté que dans la merveilleuse Hellade, où les jeunes et forts luttaient, couraient, jouaient au grand air, les membres nus, devant le peuple assemblé. On n’ignore pas non plus que les hygiénistes actuels, désireux de restituer la beauté et la santé humaine mises en danger par le manque de méthode dans la nourriture et le vêtement, se mettent à déshabiller leurs patients pour les accoutumer à l’air et à la lumière. Dans toute l’Europe occidentale et jusque dans la septentrionale Écosse, des établissements se sont ouverts, où des invalides riches viennent exposer leur peau nue à l’action vivifiante du vent et du soleil.
Sans doute que les contrées froides, telle la Scandinavie, et même les pays tempérés, comme presque toutes les régions populeuses de l’Europe, ont un climat d’hiver très âpre en comparaison de ceux dont jouissent les Océaniens, mais les abris et les draperies, qui sont tout autre chose que les vêtements, permettent aussi de se garantir du froid. Jusqu’à une époque récente, les Japonais, que les mœurs du cant anglais n’avaient pas encore contaminés, ne se sentaient nullement obligés par les convenances de cacher leur nudité et se baignaient en commun ; c’est à la vue du libre jeu des muscles et des membres que les artistes du Nippon durent certainement leur franchise de mouvement dans l’usage du pinceau. Ce sont des peintres et statuaires qui ont sauvé la civilisation de notre vieille Europe en gardant le culte de la forme humaine malgré les malédictions de l’église contre la chair. Ils ont, du reste, conquis de haute lutte le droit de représenter l’homme sans les voiles auxquels la loi nous astreint.
L’équilibre de la santé, le fonctionnement normal du corps ne peuvent se rétablir complètement, les maladies provenant des alternatives du froid et du chaud continueront de menacer l’individu civilisé aussi longtemps que la statue humaine ne sera pas « délivrée de ses linceuls », tant que l’homme ne sera pas redevenu « entièrement face », comme le disait un indigène de la côte du Chili. Mais, c’est au point de vue de la santé morale surtout que la restitution de la beauté nue serait nécessaire, car l’artifice du costume et de la parure est de ceux qui, par la sotte vanité, le servile esprit d’imitation et surtout par les mille ingéniosité de vice, entraînent le plus souvent à la corruption générale de la société.
« La beauté nue ennoblit et purifie ; le vêtement, insidieux et mensonger, dégrade et pervertit. »
On peut en juger facilement dans les écoles des Beaux-Arts où les jeunes hommes, souvent dépravés, dessinent religieusement d’après le modèle féminin, avec un parfait respect de la forme humaine, et se laissent aller aux pensées libertines que plus tard, au contact des femmes revêtues de leurs atours et colifichets : la mode a donné aux habits la coupe faite spécialement pour exciter les convoitises. La beauté nue ennoblit et purifie ; le vêtement, insidieux et mensonger, dégrade et pervertit.
Or la mode règne encore, de même que règnent toujours le Seigneur Capital et les antiques survivances de l’Église et de l’État. Il n’est donc point à espérer que la mode, qui représente les intérêts d’innombrables fournisseurs et qui répond à un ensemble infini de petites passions personnelles, abdique de gré ou de force devant un régime nouveau d’art et de bon sens. On peut l’espérer d’autant moins que la mode est l’héritage de tout le passé. Elle change de siècle en siècle, de saison en saison, mais cependant beaucoup moins qu’on se l’imagine d’ordinaire : elle saute brusquement d’un extrême à l’autre, mais en prenant toujours des formes précédemment connues. Aucunes des anciennes manière de se parer et de s’embellir n’a complètement disparu, même dans nos sociétés élégantes. Nombre d’hommes se tatouent encore, et, parmi les amiraux actuels, on pourrait en voir dont les gants de cérémonies cachent une ancre marquée en bleu à la racine du pouce. La femme européenne ne se passe pas d’anneau dans la narine, comme l’Hindoue, mais elle le suspend à son oreille ; elle garde le collier de la sauvagesse et porte le bracelet de la captive, reste à la chaîne qui l’attachait au poteau de la tente. Le soldat, qui dans la société actuelle représente le primitif, l’homme de vanité guerrière et de combat, s’orne d’épaulettes, de franges, de galons aux couleurs voyantes, de plaque, de croix en émail ou en métaux étincelants, de plumes multicolores, au risque d’attirer dans la bataille les regards et les balles de l’ennemi.
Mais si, chez les classes riches qui veulent à toute force se distinguer du commun des hommes, l’amour du luxe maintient la séparation des classes ou même cherche à l’augmenter encore à force de dépenses, les foules démocratiques tendent à se ressembler de plus en plus par le costume : c’est déjà un progrès. En nombre de pays, on ne distingue plus guère entre le riche et le pauvre, car l’homme de goût, même opulent, s’habille avec simplicité, et la propreté est de règle chez tous, même pour les peu fortunés. De plus, le vêtement des femmes laborieuses se rapproche de celui des hommes : celles qui veulent conquérir la liberté pleine de leurs mouvements trouvent le moyen de se débarrasser des robes lourdes, des corsets étroits, des chapeaux fleuris.
Un certain progrès s’est positivement accompli dans le sens de la liberté du costume et malgré tout on s’est quelque peu rapproché de l’hygiène. Mais la grande révolution esthétique et morale qui laissera au civilisé moderne le droit qu’avait le Grec autrefois de se promener débarrassé de langes à la lumière du soleil, cette grande révolution est encore, parmi toutes les ambitions de l’homme moderne, celle qui paraît la plus difficile à réaliser."
Elisée Reclus, L’homme et la terre, Librairie universelle, 1905, t.6, chap.XI, p.485-491..
Ce message a été écrit par : Jef87.
Juste une remarque :
Article 4
...dans la perspective de prévenir un risque avéré de trouble à l’ordre public.
Attention de ne pas remplacer " l"exhibition sexuelle" par un autre prétexte fourre tout :(.
Ce message a été écrit par : Didier.
Bonjour
J"avais demandé un renseignement pour un futur voyage pédestre de plusieurs mois qui m"amènera à traverser l"Autriche, l"Italie et la Suisse à travers les Alpes, le plus souvent en montagne avec passage en vallée pour se ravitailler, concernant la politique des ces différents pays au sujet de la randonue.
Dans l"article fort intéressant de Jef87, ci dessus, j"ai trouvé une partie de ma réponse. Il est dit qu"en "Autriche, c"est autorisé en tous lieux s"y prétant, sauf là où elle est explicitement interdite. C"est à dire dans la nature, pour les activités de baignade etc etc...."
Faut-il comprendre que c"est comme en France et qu"il y a un risque à randonner nu?
Ce qui ne m"empêchera pas de continuer à le faire en France et sûrement aussi en grande partie sur ce voyage.
La Suisse et l"Italie doivent être pareil je supposes.
Amicalement
Olivier.
Ce message a été écrit par : olive31.
Juste une remarque :Article 4
...dans la perspective de prévenir un risque avéré de trouble à l’ordre public.Attention de ne pas remplacer " l"exhibition sexuelle" par un autre prétexte fourre tout 🙁
Salut Didier,
La partie de cet article 4 que tu cites n"est rien d"autre que la loi telle qu"elle existe aujourd"hui : "et uniquement dans la perspective de prévenir un risque avéré de trouble à l’ordre public". Ce sont les pouvoirs de police classiques du Maire ou du Préfet. On pourrait par exemple s"abstenir d"écrire cette première partie. Mais à ce stade du projet et des débats, c"est pédagogique de le rappeler.
1- Il faut que le risque soit avéré : ça veut dire qu"il faut effectivement qu"il y ait une probabilité de trouble à l"ordre public, et que cette probabilité soit démontrable (par des éléments objectifs et factuels et non moraux), puisque toute décision de police peut être contestée par tout citoyen ou personne morale ayant intérêt (recours pour excès de pouvoir). Nous donnons ainsi des outils juridiques aux associations naturistes pour combattre les décisions restrictives de liberté. Concrètement, les zones où ce risque de trouble pourrait avoir lieu, sont des lieux "sensibles" comme les écoles ou les lieux de culte. Je pense que l"on peut comprendre que dans ces zones, la nudité puisse être interdite. N"oubliez pas que nous avons démontré l"été dernier à la Fête de l"Huma qu"il n"y a pas forcément de trouble à l"ordre public face à la nudité. Il en est de même avec les randonues.
2- Dans l"hypothèse d"une infraction à cette interdiction, cela ne relèverait plus de l"article 222-32 et donc d"un jugement en correctionnelle (pour les crimes et délits) avec toutes les conséquences que vous savez, mais d"une simple amende forfaitaire. Reste à définir la classe, entre la 1ère et la 3ème probablement. https://fr.wikipedia.org/wiki/Contravention_en_droit_pénal_français
D"autre part, avec l"introduction à cet article 4 , "Les collectivités locales ne peuvent prendre des dispositions limitant la liberté de circuler partiellement ou totalement nu, qu’au regard des espaces sensibles dont ils ont la charge..." : L"objectif est de rendre caduc tous les arrêtés anti torse-nu que l"on a vu fleurir ces dernières années. Et avec l"article 1 qui protège la liberté d"être nu (partiellement ou totalement), ce sont les personnes qui viendraient agresser (physiquement ou verbalement) la jeune fille court vêtue ou le naturiste profitant du soleil et de l"air, qui seraient en faute et devront rendre compte à la justice. Cette inversion complète de la responsabilité de la faute est très importante.
Autre point qui a son importance : c"est le deuxième paragraphe que l"on a calqué sur la philosophie allemande :
"Les arrêtés prévoyant une interdiction doivent être limités géographiquement et dans le temps. En aucun cas, ils ne peuvent concerner l’ensemble du territoire administré par lesdites collectivités.
En matière de baignade publique, les collectivités se doivent d’organiser un égal accès aux naturistes, tant du point de vue de la surface offerte, que des modalités d’accessibilité, de confort et de sécurité ou d’horaires.
Les mesures prises dans ce cadre doivent être pleinement argumentées et justifiées."
Avec cette mesure, on encadre la possibilité de restreindre cette nouvelle liberté publique en y mettant des contraintes qui peuvent aussi être dissuasives. Là encore, nous donnons aux citoyens et associations les moyens juridiques d"attaquer la décision en cas de non respect de ces règles, basées sur le principe d"égalité..
Ce message a été écrit par : Jef87.
Un article de l"Equipe qui évoque le sujet :
Pudeur exacerbée, religion, promiscuité... la douche à poil n"est plus à la mode dans le sport !
Il y a vingt ans, c"était « tous à poil ». Aujourd"hui, les douches collectives se raréfient ou se prennent de moins en moins nu. Un retour en force de la pudeur qui en dit beaucoup sur l"évolution des pratiques sportives chez les pros comme chez les amateurs.
Soirée mousse dans les douches du vestiaire. À Saint-Denis, le Stade Français vient d"être sacré champion de France 2015 de rugby, alors on attrape son « P"tit marseillais », on le secoue façon Veuve Clicquot et on se vautre dans la mousse. Même le Brennus en est couvert. Surtout le Brennus. Cette année-là, c"était « la bande à Burban » mais, tous les ans au mois de juin, c"est le même rituel, le « bout de bois » se fait doucher le cuivre au milieu des joueurs trempés. « Et sans slip ! », sourit Pierre Rabadan, un des champions 2015. Si l"ancien deuxième-ligne international parisien précise, c"est que se doucher nu après le sport ne va plus de soi.
Il y a vingt ans, il n"y avait pas débat, les pros, les amateurs, les petits, les grands, les bons, les méchants, c"était à poil, tout le monde à poil, même devant les caméras, coucou Véronique et Davina (le générique les montrait nues sous la douche), #toutouyoutou. « C"était un moment de détente où l"on se retrouvait, après les entraînements ou après un match, avec la déception d"une défaite ou la joie d"une victoire, où on déconnait, où on parlait de tout, entre joueurs, sans les coaches », se souvient Raymond Domenech, ex-footballeur de Lyon et Strasbourg, notamment dans les années 1970-80.
C"était les douches d"avant, celles dont on voit des photos parce que les journalistes y avaient accès, celles sous lesquelles on lavait les crampons en même temps que le reste, celles où Pierre Rabadan a même vu des coéquipiers fumer. « C"était l"un de mes premiers matches pros, en 1999, dans l"ancien Jean-Bouin. Moi, je culpabilisais parce que je grillais trois clopes par jour et là, on venait de finir le match, les mecs, ils fumaient sous la douche ! » Aujourd"hui, les joueurs ne croisent plus de journalistes dans le vestiaire, ils fument plus discrètement et ont le savonnage pudique : on se douche de plus en plus en sous-vêtements. Partout. Dans le sport de haut niveau - l"ancienne footballeuse internationale Mélissa Plaza en estime la proportion à 50 % chez les filles du foot - comme à la salle de sport du coin. Yannick, client d"une grande enseigne low cost parisienne, qui se lavait en tenue d"Adam, a entendu deux jeunes hommes qui passaient devant lui lâcher : « Oh là, il y a des gens chelous ici, ils se douchent à poil ». Bienvenue chez Ubu. Il y en a même qui se font casser la figure pour ça.
« Au rugby, j"ai la sensation que c"est venu des joueurs étrangers, notamment avec la vague des Îliens, après la Coupe du monde 2007, se souvient Pierre Rabadan, 38 ans. Les Australiens, les Sud-Africains, aussi, ça doit être une question d"hémisphère ! Ils nous disaient qu"ils avaient toujours été habitués comme ça et ils hallucinaient de nous voir sans rien. C"était des gens très pratiquants religieusement. » Il semblerait en effet que la tendance jamais sans mon slip soit partie de la religion. Raymond Domenech date la bascule de l"époque où il coachait l"équipe de France Espoirs (1993 à 2004). « J"ai commencé à l"observer avec quelques jeunes musulmans au début des années 2000, puis c"est devenu plus important. En rigolant, j"avais demandé qu"ils me montrent le verset du Coran qui disait qu"il fallait prendre la douche en slip. Il y avait eu des sourires. Je n"ai pas d"opposition avec les religions. J"ai plus un problème avec les contraintes que certains se mettent et qu"ils peuvent mettre aux autres. »
Le danger, c"est que les « à poil » soient regardés de travers si les autres sont très nombreux, créant ainsi une pression sociale inversée. Ce que l"on voit déjà dans d"autres sports. Un lutteur de haut niveau affirme ainsi qu"à l"INSEP, « les douches, maintenant, c"est habillé ».
Certains mettent un caleçon pour des raisons religieuses, d"autres le font juste par pudeur
Dans son livre-enquête Dieu Football Club, paru en 2014, le journaliste de RMC Nicolas Vilas avait consacré quelques pages au sujet. Notamment vu de l"Olympique de Marseille, où l"ancien directeur sportif, José Anigo, racontait combien les « avec » et les « sans » caleçon avaient toujours cohabité en se respectant. Joey Barton avait d"ailleurs un jour fait rire tout le vestiaire en se pointant en slip sous la douche et en criant : « Moi aussi, je suis musulman ! »
La seule anecdote négative revenue aux oreilles de Nicolas Vilas est celle de l"Algérien Saïd Meghni à Moreirense, au Portugal, en 1999-2000. « Les mecs ne comprenaient pas qu"il se douche ainsi (en sous-vêtement) et avaient fini par l"agacer à coups de remarques répétées pendant des mois. » L"histoire avait fini en bagarre entre le capitaine de l"équipe et Meghni, le second blessant sérieusement le premier à l"entraînement et finissant par quitter le club.
Le sujet est pris au sérieux par ceux qui se penchent sur la radicalisation dans le sport. Même s"il est bien évident que le caleçon ne fait pas l"islamiste. « Ce n"est pas celui qui ne veut pas prendre une douche qui attire notre attention mais celui qui intimide les autres », distinguait ainsi récemment Muriel Domenach, patronne du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR). En 2015, les services de renseignements avaient même relevé des cas de clubs de sport de combat où les dirigeants faisaient pression pour que tous les sportifs portent un maillot pour se doucher. « Je ne suis pas d"accord avec ceux qui y voient du prosélytisme, tempère Nicolas Vilas. J"ai des potes musulmans qui gardent leur sous-vêtement, d"autres pas, pareil pour les non-musulmans. Et chacun doit pouvoir faire ce qu"il veut. Si certains mettent un caleçon pour des raisons religieuses, d"autres le font juste par pudeur. »
Parce que, si l"historien spécialiste de l"hygiène et des représentations corporelles, Georges Vigarello, se souvient des années 1960 et de « la fierté à s"affirmer au-delà des pudeurs anciennes, qui consistaient traditionnellement à se couvrir », la pudeur est en pleine remontada. « L"exemple du sport témoigne d"une remontée générale de ses codes dans notre société, elle-même inscrite dans une remontée générale des valeurs traditionnelles et conservatrices, tournant le dos aux années 1970-80 où l"émancipation individuelle et la liberté corporelle étaient mises au premier plan, analyse le sociologue Jean-Claude Kaufmann. Le corps était devenu comme invisible pour permettre un maximum de liberté. Aujourd"hui, au contraire, tout ce qui dépasse de la norme accroche le regard, réinvente l"impudeur et provoque des interdits. »
Résultat, dans les vestiaires des salles de sport où les douches sont individuelles mais pas équipées pour permettre de s"y rhabiller, on préfère se planquer. On assiste alors à des ballets de gens rivalisant de souplesse pour enfiler australien de Dim ou Aubade leçon 122 (« se montrer ferme ») sans lâcher la serviette, comme à Palavas-les-Flots au mois d"août.
Ces visions rappellent même ceux qui n"ont aucun souci avec la nudité à une pudeur (pudibonderie?) qui ne leur était pas venue à l"esprit. « Pour moi, le corps qui fait du sport n"est pas sexualisé, il est un outil, explique Serena, cliente d"une salle de sport. Quand j"ai commencé, l"année dernière, je me mettais nue pour me changer. J"ai peu à peu réalisé que j"étais la seule, alors j"ai commencé à faire attention, je me suis dit que les autres filles devaient me prendre pour une grosse exhibo ! » Et elle a fini, comme tout le monde, par se démettre huit vertèbres pour passer ses dessous sans que l"on ne voie rien au-dessus.
Les millenials, notamment, ont beau être parfois parfaitement impudiques en 2.0, ils tiennent «IRL» à garder le matos à l"abri des regards. Ou une moitié du matos : Mélissa Plaza explique qu"il y a des filles qui gardent le bas mais pas le haut. « J"ai posé la question parce que je n"ai pas compris le principe ! Je n"ai jamais vraiment obtenu de réponse. Après, elles ont droit à leur pudeur propre. » D"autant qu"un vestiaire de sport n"est pas forcément le royaume du câlin. L"ancienne footballeuse raconte, dans son livre Pas pour les filles ?, ses années cauchemardesques. Page 64 : « Impossible de se planquer. Tout est passé au crible : épilation ou rasage, graisse, cellulite, vergetures, muscles, forme des seins... Pas étonnant qu"aujourd"hui beaucoup de joueuses optent pour la douche en culotte et en sous-vêtements. Si l"on ne peut même pas avoir un peu de répit sous la douche ! »
Au téléphone, elle nous explique qu"à 13 ans, quand elle est arrivée en sport-études, et que, pour la première fois, elle a pu se comparer à d"autres, elle s"est aperçue qu"elle avait « un corps d"enfant ». Pas de seins, pas de poils, pas de règles, la puberté se faisait attendre. « Les moqueries m"ont fait prendre conscience des injonctions à une féminité particulière. Après ça, il n"y a plus eu une fois où je me suis sentie bien dans mes baskets. » D"autant que, même devenue adulte, elle n"a pas le bon corps. Elle qui n"était pas assez est devenue trop. Son corps « d"enfant » est devenu «d"homme». À Montpellier, elle se douche face au mur, en trois minutes. Ce n"est qu"en arrivant à Lyon que ça va mieux. « Parce qu"autour, j"avais des athlètes comme moi, avec des muscles, le V, les tablettes de chocolat. J"avais l"impression d"être dans la normalité. »
Les garçons ne sont pas épargnés. Pierre Rabadan se souvient des commentaires, chez les jeunes. « À cet âge-là, tu as moins de filtres, tu ne penses pas à l"impact de ce que tu dis. Certains ont dû souffrir de ça et développer des petits complexes sous la douche, une gêne qui perdure. » Pas lui. «Moi? Pour les calendriers des Dieux du Stade, j"ai dû me foutre à poil devant un photographe et vingt personnes. En termes de gêne, une fois passé ça, t"es plus emmerdé avec la douche ! »
Il y a quand même l"autre souci des garçons, celui qui, dit-on, fait compenser en achetant une grosse voiture. Parce qu"il y a beau ne pas y avoir que la taille qui compte, le docteur Sylvie Abraham, spécialiste en agrandissement du pénis (la pénoplastie, pour ceux qui veulent faire Questions pour un champion), explique que le « complexe du vestiaire » lui amène beaucoup de clients. « On s"en fout un peu d"être à poil, on est rodés, on ne se mate pas, affirme pourtant le handballeur champion olympique Samuel Honrubia. Tu chambres un peu mais y a pas plus que ça. Mais c"est vrai que s"il y a des joueurs qui ont des problèmes de taille, trop gros ou trop petit, je comprendrais que ça les gêne », concède-t-il avant de lâcher, dans un éclat de rire : « Après, dans le hand, des petits, j"en n"ai pas vu ! »
Pourtant, le docteur Abraham a vu, elle, « beaucoup de grands mecs musclés venir pour un problème de petit kiki. » Mais aussi à cause de « disproportions physiques importantes. Comme un grand costaud du rugby avec un tout petit appareil. » Rapport au fait que selon que l"on mesure 1,60 m ou 1,95 m, la vie est injuste, la même verge ne produit pas le même effet.
Tout est passé au crible : épilation, graisse, cellulite, vergetures, muscles, forme des seins...
Ce qui ne produit pas non plus le même effet, c"est se laver avec ou sans sous-vêtements. Déjà que les douches fixes ne sont pas d"une franche ergonomie pour rincer tous les recoins humains, alors à travers du tissu... « Sans entrer dans les détails, je ne trouve pas ça très hygiénique, confie Pierre Rabadan. D"autant que, souvent, ils se lavent avec le moule-bite utilisé à l"entraînement. »
Pourtant, tout ça n"est pas forcément une histoire de saleté. L"historien Georges Vigarello explique au contraire que l"hygiène classique a même été dépassée, qu"elle a revêtu un caractère psychologique, qu"il n"est plus seulement question d"être propre mais carrément de se sentir mieux, plus affirmé. « En revanche, récemment, la crainte de la promiscuité s"est développée, avec une exigence d"autonomie individuelle, expose-t-il. On le voit dans le métro, où l"on préfère parfois rester debout plutôt que s"asseoir trop près de quelqu"un. Cela aboutit à quelque chose de totalement paradoxal, qui va à l"encontre de la propreté : repartir du sport avec sa transpiration. Mais, davantage qu"un recul de l"hygiène, ces comportements disent l"affirmation de l"individualisation. »
Qui aboutit, hors sport pro, à la raréfaction des douches collectives. Qui sont pourtant l"origine même des douches. Quand, en 1872, le docteur François Merry Delabost, médecin chef de la prison Bonne Nouvelle, à Rouen, invente « la pluie d"eau », c"est pour pouvoir faire laver plus de prisonniers en même temps et avec moins d"eau que dans les bains, d"où les jets collectifs. Aujourd"hui, même dans les « urbans », où l"on fait un sport co, il n"est plus rare de se doucher en solo. Les clients réclament l"intimité d"une cabine individuelle. Et la douche fait désormais partie des choses mises en avant pour les attirer.
Fin de cours de cycling chez Dynamo, à Paris. Une cinquantaine de forçats du watt sortent de la salle du studio Lafayette en mode fontaine à transpi. Dans le vestiaire femmes, la buée se forme sur le miroir en même temps que la file d"attente devant la dizaine de douches. Taux d"utilisation de la douche dans les quatre spots Dynamo : 80 % à 90 %. « Au début, nos clients s"attendaient à un club de base, alors ils rentraient chez eux après le cours. Peu à peu, ils se sont mis à se laver ici. » C"est que tout a été pensé pour. Les douches sont individuelles, fermées jusqu"en bas, histoire d"être dans sa bulle, ce qui est plus compliqué quand des bouts de pieds d"à côté s"invitent dedans. Les serviettes sont fournies, comme tout le reste, du savon au lait pour le corps, de l"après-shampoing au lisseur à cheveux. « On se pose comme un business d"hospitalité avec un service plus proche d"un hôtel de luxe que d"un gymnase, explique l"un des cofondateurs, Jonathan Garret. On a voulu casser tous les freins à la pratique du sport. » Et, ancien rugbyman aux souvenirs d"installations pas vraiment trois étoiles, il sait que la douche peut en être un.
Les enfants, eux, n"ont pas le choix du nombre d"étoiles. Quand il y a douches, ce qui est très loin d"être le cas pour tous, elles sont collectives. Selon les âges, selon les sports, les habitudes ne sont pas les mêmes. Kader, éducateur dans une école de foot de banlieue parisienne, explique: «Depuis dix ans, j"ai un peu renoncé. Beaucoup de parents nous ont demandé de ne pas l"imposer à leur gamin et, avec toutes les histoires qu"il y a eu, on ne se voyait pas trop insister. »
Ce sont ces histoires qui ont inquiété Élodie. Quand elle inscrit son fils Léon au SCS FC, dans les Landes, en U8, elle se rend compte que la douche est obligatoire. « Ça m"a bloquée, explique-t-elle. Je ne comprenais pas, la maison est à dix minutes. Mon fils se lave, merci ! Mais chez moi. Ça a été un grand sujet de dispute avec l"entraîneur. Dans notre famille, on fait beaucoup de sports mais individuels, on n"a pas cette culture d"aller se coller à poil dans le vestiaire ! Je ne vois pas ce que ça apporte, cette nudité imposée.» Elle poursuit : « Mais ce n"est pas ça, le problème. Mon fils fait du surf, il se change sur la plage. Filles et garçons sont nus, personne ne se cache, mais tout le monde est dans son coin. Il y a une bulle privée invisible qu"il n"y a pas dans un vestiaire de foot. Mon problème, c"est la pédophilie. Tu ne sais pas ce qui se passe là-bas. »
Alors, quand l"association «Colosse au pied d"argile», qui lutte contre la pédophilie, passe, Élodie interroge. Et on lui confirme qu"il faut être attentif. Quand on lui en parle, le secrétaire du SCS FC, Jean-Pierre Noël, est clair : « On ne va pas dans les douches ! Même dans le vestiaire, quand les enfants se rhabillent, les éducateurs ne restent pas, c"est l"une des choses primordiales ! On ne VEUT pas que les éducateurs restent dans le vestiaire, et s"ils doivent y être, c"est minimum à deux. On avait imposé la douche pour des questions d"hygiène et d"esprit d"équipe, mais on respecte la volonté des parents. »
« C"est ça qui fait la vie d"une équipe. La douche et ce qu"il y a autour », dit Samuel Honrubia, champion olympique de handball. (A. Mounic/L"Équipe)
On finit par se demander si la douche influe vraiment sur un groupe. Pierre Rabadan : « Je n"irai pas jusqu"à dire que ça abîme la construction d"une équipe, mais c"est vrai que ça met un peu de distance. On commence à s"interroger sur des choses qui ne méritaient pas réflexion avant. Tu finissais l"entraînement, tu te mettais dans ton plus simple appareil, c"était la même chose pour tout le monde, aussi différents soit-on au rugby, de morphologie, d"origines. » Et la douche est le lieu de l"intimité d"une équipe. Quasiment le seul où les joueurs sont isolés. Pas de supporters, pas de dirigeants, presque jamais de coachs.
« Un vestiaire, c"est très bruyant, mais ça peut devenir un lieu presque de méditation, décrit Samuel Honrubia. Je ne suis pas le gars qui va vite se laver pour rentrer le plus vite chez lui. Je suis souvent le dernier. Tu te retrouves seul sous la douche, avec l"eau qui te coule dessus, c"est apaisant. Je suis en fin de carrière, je sais que ces instants sont précieux, maintenant. C"est ça qui fait la vie d"une équipe, la douche et ce qu"il y a autour. Ces moments-là, ils comptent. C"est là que tu construis les relations que tu peux avoir sur le terrain. »
C"est pour cette raison que Raymond Domenech se fout bien du dress code sous les jets. « C"est en se focalisant sur certains points qu"on peut les rendre sensibles. L"essentiel, c"est que le sportif prenne sa douche. S"il veut la prendre tout habillé, qu"il la prenne tout habillé, car c"est important dans la sociabilité et la vie de groupe. Sinon, c"est la vie du mec qui va au bureau : on fait son match et hop on repart. »
« Je me suis retrouvé accroupi dans une mare de sang »
Ancien éducateur sportif, Olivier, 43 ans, s"est fait agresser en février 2017 parce qu"il s"est douché nu dans le vestiaire d"un centre de foot en salle.Olivier (il souhaite rester anonyme) a une fine cicatrice sous l"oeil gauche. Là où, il y a un peu plus de deux ans, on lui avait posé huit points de suture. Et six sur la paupière. Il avait le nez cassé, aussi. Comme tous les jeudis, l"ancien éducateur sportif de 43 ans était allé faire un foot en salle avec ses copains, dans un centre dont il était un habitué, à la Bocca, à Cannes. Comme tous les jeudis, il avait pris une douche. Mais ce jour-là, alors qu"il en sort en se séchant les cheveux avec sa serviette, un autre client lui lance : « Tu es fou, qu"est-ce que tu fous à poil ? » Olivier lui explique qu"il n"a pas de problème avec ça, qu"il ne le regarde pas, que lui n"a qu"à pas le regarder. « Il y a trente ans que je fais du sport, il y a trente ans que je me douche nu après avoir transpiré », hausse-t-il les épaules. Le jeune client appelle des copains qui « se mettent à râler ». Olivier se retourne pour enfiler son caleçon. La première insulte fuse. Il est question de sa mère, de « PD ». « Je ne suis pas une victime, le ton est monté. » D"autres jeunes arrivent - « ils étaient quatre, dont trois actifs » - l"un d"eux assène un coup de poing, par-derrière. « Il m"a arraché la tête. Je me suis retrouvé accroupi dans une mare de sang. Je me demandais ce que j"avais. » Olivier finit dans un camion des pompiers. C"est de là qu"il prévient la police. Finalement arrêté pour un autre délit, le jeune homme a été condamné à un an et demi de prison et 3 000 euros d"amende pour l"agression d"Olivier (Le prévenu a fait appel, un nouveau procès est prévu en octobre.). « Pendant le procès, il a dit qu"il passait par là et qu"il m"a vu sous la douche nu, que ça l"a choqué. Il a dit "il y a des enfants". » Olivier avoue que «psychologiquement, c"est compliqué». « Je ne sais pas pour quelles raisons ils ont fait ça. Certains sont plus pudiques que d"autres. J"ai entraîné longtemps, des mômes préfèrent se doucher en caleçon, par convictions ou par pudeur - il faut une certaine confiance en soi pour être à poil dans des douches collectives -, mais je n"avais jamais eu de soucis. »
Source : https://www.lequipe.fr/Tous-sports/Article/Pudeur-exacerbee-religion-promiscuite-la-douche-a-poil-n-est-plus-a-la-mode-dans-le-sport/1031923
publié le 21 juin 2019 à 12h00
mis à jour le 21 juin 2019 à 14h53.
Ce message a été écrit par : jfreeman.
C"est quand même un comble dans un état laïque de prendre des considérations religieuses pour modifier un règlement.
En droit, la laïcité est le « principe de séparation dans l"État de la société civile et de la société religieuse » et « d"impartialité ou de neutralité de l"État à l"égard des confessions religieuses ».
Je pense qu"il faudrait juste revenir aux fondamentaux de la laïcité et ne jamais prendre en considération
une religion quelle qu"elle soit lorsque l"on établit une loi ou un règlement dans un établissement public.
Moins de laïcité, c"est plus de conflits potentiels entre les autres croyances et les athées.
Autre chose qui m"énerve, c"est cette notion de "respect" employée à toutes les sauces et pas toujours de façon réciproque comme par exemple :"Etre nu, c"est manquer de respect". Ce qui revient à dire qu"être soi même, ne pas se "déguiser" c"est manquer de respect. Le slip est plus respectable que la personne qui le porte même si ça n"est pas son souhait ....
Ce message a été écrit par : BAREFOOTER.
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