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Samedi 19 mars 2016…ou ma dernière randonue avant le printemps

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(@apnel)
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Déjà 6 km de marche sportive et textile ce matin, mais la météo est trop encourageante pour ne pas en profiter. De plus, j’ai eu une demande pour aller randonuer avec moi et j’ai absolument besoin de faire une reconnaissance du parcours avant d’emmener quelqu’un. Pourtant ces chemins je les connais bien. « Sont ils restés praticables depuis que je n’y suis pas allé ? ».

La route me parait interminable avant d’arriver à mon point de départ, près d’une maison forestière. Quelle n’est pas ma surprise de voir déjà une dizaine de voitures stationnées ici. Pourtant la chasse est fermée ! Tant pis, j’y vais. Dès la sortie du chemin carrossable, je prends la direction de l’océan par la forêt. L’absence de traces au sol me laisse deviner que personne n’est passé ici depuis les dernières pluies. En quelques minutes, je suis nu… pour 6 heures, au cœur de la forêt. Le vent plus tard me dissuadera d’en sortir…pas d’océan, pas de baignade, mais que de bonheur tout de même !

Les senteurs, les bruits du silence, les chants des oiseaux, les ombres et la lumière, les caresses du soleil à travers les pins, tout me redevient familier. Je reconnais chaque endroit. C’est un des avantages de marcher seul, celui de n’avoir pas besoin de parler. C’est La Nature qui parle, j’écoute, sens et regarde. Assez rapidement j’arrive au premier embranchement qui impose le bon choix d’un chemin, dans un carrefour plutôt brouillon. Les forestiers sont passés avec leurs engins, c’est difficile de se reconnaitre. « Ca y est, mon chemin c’est celui là ». Comme je le pressentais, il est envahi par la végétation dès les dix premiers mètres. Il faut se rendre à l’évidence, il est impraticable ; trop de branches, trop de genêts, trop d’herbes folles ! Jamais je ne me laisse caresser les jambes par l’exubérante végétation …les tiques, bien sûr ! A éviter absolument et elles sont très actives dès le printemps ! Après plusieurs tentatives, par celui de droite puis par celui de gauche, je me décide pour le chemin le plus hasardeux, comme à pile ou face…mais au moins il est dégagé. Je pressens que la vraie aventure commence. J’ai confiance en mes ressources. L’avantage d’être seul aussi, c’est qu’il n’y a pas à gérer la soif, la faim, la fatigue, le moral, l’épuisement ou le découragement de quelqu’un !

Le temps s’écoule, sans repères connus. Et je dois me rendre à l’évidence, je ne marche pas vraiment dans la bonne direction pour récupérer mon itinéraire Je le sais, le soleil est au sud et va vers l’ouest …je devrais le suivre, mais les chemins n’y vont pas ! Je cherche et cherche encore. Je fais un peu de « hors pistes » en terrain pourtant assez dégagé, sans fatigue. Le décor reste tellement charmeur. Et puis, après tout, c’est l’occasion de découvrir des tracés inconnus.

De temps à autre je pose mon sac à dos pour partir en repérage. J’espère toujours arriver à un carrefour ou un chemin de traverse que je connais. Je ne suis pas inquiet, je porte tout ce qui est nécessaire à ma survie, au moins pour une nuit. Quelques pauses pour boire et quelques détours plus tard, je fais l’option d’un tourne à gauche…et je passe à quelques mètres de l’embranchement qui m’aurait permis de retomber sur mon itinéraire initial. C’est au retour que je m’en apercevrais. C’est la première vraie journée quasi estivale. Le bien être de marcher ainsi, nu, libre et somme toute vulnérable l’emporte sur tout. Je continue sur ce chemin inconnu, cependant bien orienté vers le « où j’ai prévu d’aller » ! C’est en arrivant à un pare feu, inondé de soleil et sous une vraie chaleur que je me suis reconnu. Enfin, je vais pouvoir rejoindre ma boucle habituelle. C’est l’heure du pique nique maintenant. En lisière de bois, le vent a un peu forci. J’en ai tout de même un peu plein les baskettes alors, je décide de rester là, près de ce point d’eau. Tant pis pour l’océan ! Et ici, c’est si tranquille ! Je reste ! Manger et faire la sieste…voilà l’occupation de cette prochaine heure.

Une heure ou plus, je ne sais pas combien de temps j’ai dormi. C’est dans une douce torpeur que je me suis éveillé. Ouvrir les yeux ainsi, nu sous le soleil, bercé par le chant du vent dans les pins, en pleine forêt, sans tout de suite comprendre où on est, a été un des moments les plus savoureux de cette journée, aussi plaisant qu’inattendu, grisant comme une ivresse. ! Petit à petit je suis revenu à la vie pour profiter encore et encore de cette liberté. Pieds nus…ah, marcher pieds nus ajoute encore au bien être et à ce sentiment si enivrant de la liberté d’une nudité tellement naturelle! Est-ce à croire comme le pensent certains, que la connection avec le sol permet une meilleure circulation des énérgies corporelles entre ciel et terre ? Je ne sais pas. Toujours est il qu’ainsi armé de mes seules lunettes de soleil et allégé du poids de mon sac, je suis parti à la redécouverte de cet endroit, et des nouveaux tracés de chemins. Celui ci est sablonneux, doux aux pieds et la température est idéale. Quel bonheur à cet instant. Ce n’est que plus tard, lors de ma pause café près de mon point de repos que j’ai entendu un bruit incongru, un bruit qui n’appartient pas à la nature et qui m’a absorbé ; un bruit de moteur, là bas, dans le lointain. Je ne m’étonne plus que les animaux sauvages nous « sentent » toujours bien avant que nous puissions les voir. D’une oreille presqu’animal, j’ai entendu les intrus. Le bruit enfle et j’entrevois le toit blanc d’un 4x4 puis d’un deuxième qui passent devant moi. Le bruit s’estompe, …ça y est, la vraie vie reprend !

Le temps file sans que je le vois passer. Il faut penser au retour, d’autant que je ne connais qu’une partie de mon itinéraire. Pas question de détours comme à l’aller si je veux coucher dans mon lit ce soir. Je n’ai pas pris ma carte IGN alors je vais au plus sûr. Et compte tenu de l’heure, je peux oser les chemins « à risque » parce qu’il y a peu de chance, sauf à être fou comme moi, qu’il y ait encore quelqu’un dans le secteur ! Pari gagné, j’arrive à proximité du parking, toujours nu…100% du temps était mon objectif. Mais il faudra que je revienne pour identifier le début du parcours, à cause de ce chemin impraticable. En arrivant à la voiture, près de la maison forestière, je retrouve les deux 4x4 blancs dont je n’avais vu que les toits caractéristiques. Je m’habille et je prends la route du retour, épuisé mais heureux.

Epilogue.
J’ai été à deux doigts d’en finir sur la route du retour à cause de voitures qui roulent trop vite, de voitures qui se collent sans respecter les distances de sécurité et qui causent bouchons, de chauffeurs qui accélèrent pour ne pas être doublés, de voitures qui doublent sans apprécier les distances…La convergence de toutes ces imprudences collectives et simultanées nous ont fait rouler sur trois voies sur une route qui n’en a que deux. Un petit coup de frein, un petit écart… et hop, tout le monde partait dans les décors ! Tout le monde aurait eu des torts. C’est le sang froid de l’instant et de chacun qui nous a permis à tous de sortir de là…J’avoue que j’y repense souvent. C’est la deuxième fois dans ma vie que je sens de si près le souffle de la faucheuse. Quel contraste entre ces deux mondes, dans une même journée ! Mais que la vie est belle !!

Et puis le lendemain de cette magnifique journée, je me suis surpris plusieurs fois à me gratter la cuisse. Et bien oui, mes quelques instants « hors pistes » ont été mis à profit par une tique pour faire le voyage avec moi. Elle est passée incognito lors de l’inspection sous la douche. Je l’ai retiré avec le tire tique,c’est très efficace puis brûlé dans un cendrier. J’ai désinfecté et traité avec une crème contre les démangeaisons et piqures. Et je surveille sans inquiétude puisqu’il n’y a déjà quasiment plus de traces, exceptée une petite démangeaison.

Mais je repartirais…sur cette balade..

Ce message a été écrit par : Jo Adam.


   
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(@apnel)
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Quel beau recit, ici dans la région de Poitiers il fait encore trop froid pout pouvoir rester dehors sans vetement.

Amicalement.
Didier Libidier..

Ce message a été écrit par : libidier.


   
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(@apnel)
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Merci Jo de nous faire partager cette rando, pour les photos (je suis aussi incompétent)
mais si tu les envoies à Jacques il pourra te les mettre quand il aura un peu de temps.
Vers chez moi je pratique très rarement les chemins trop étroits avec des herbes pour éviter les tiques, car je dois le dire elles m"aime
Amitiés.

Ce message a été écrit par : Gibert.


   
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(@apnel)
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L"été se termine et avec lui les beaux jours s"en vont. Il reste en Gironde heureusement le soleil et les plages et cette forêt immense à s"y perdre. Alors bien sûr, j"appréhende moins les saisons d"automne et d"hiver qui arrivent. D"autant qu"à nouveau la forêt va nous appartenir. J"entends par la que les mouches plates nous laissent le champ libre et je suis le premier à m"en réjouir!
Alors après les interminables promenades nu sur les plages commence pour moi la vraie saison des randonues, celles qui offrent le plus grand sentiment de bien être par l"immersion durant des après-midis entières en forêt, loin des foules et pour une vraie communion avec les nature.
Peut être à bientôt...pour un nouveau récit..

Ce message a été écrit par : Jo Adam.


   
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(@apnel)
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...mardi 08 novembre. Il y a une semaine je faisais une randonue sous le soleil dans les Pyrénées, et j"ai même goutté à la trempette dans un torrent. J"ai vécu ces instants magiques, reçus comme un cadeau, juste avant l"arrivée du froid.

Depuis, chez moi, j"attends! J"attends une éclaircie, un rayon de soleil, une température plus clémente. J"attends cette première sortie d"automne, nu, immergé dans la forêt qui est en train de mettre ses vêtements de couleurs.

Au delà du caractère (aussi) sportif de ces sorties, je me demande si je ne suis pas atteint d"une forme d"addiction à la randonue? En effet, c"est un tel bien être de marcher nu dans la nature, même à l"occasion sur la plage en toute saison. A n"avoir à craindre que les rencontres avec les animaux sauvages si on choisit bien son parcours, loin des ramasseurs de champignons et des chasseurs !!

Alors, je regarde la météo et j"attends !.

Ce message a été écrit par : Jo Adam.


   
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(@apnel)
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Bonjour,

...il y a bien longtemps que je ne suis pas venu écrire quelques mots ici. Je n"attends plus depuis longtemps et j"ai fais, heureusement, de nombreuses randonues depuis ce premier message, plage, forêt, montagne. Le raconter prend parfois un peu de temps..!

Par exemple ce week-end, même si la météo n"a pas totalement tenu ses promesses ici, sur le littoral Girondin, j"ai fais une belle sortie en forêt et plage. Tout d"abord la température au bord de l"océan était plus proche du 18/19 ° que des 26 annoncés. Et puis dans le milieu de l"après midi la brune océanique a plongé toute la plage dans une épais brouillard ..qui donnait un air de mois de novembre à cette journée. Heureusement elle s"est levée en débit de soirée...

C"est donc par la forêt, nu dès la sortie du parking, que je me suis promené avec ce sentiment de liberté et de bien être que nous connaissons tous et toutes bien. J"ai pique niqué près de ce point d"eau que je vous ai montré dans mon premier récit. Puis un premier passage sur la plage m"a permis de me baigner, pas un bain d"été, mais une trempette bien agréable après une petite suée sous les pins. Après une nouvelle boucle en forêt le temps que la brume se dissipe et je suis revenu sur la plage, à marée basse. C"est très grisant ce sentiment d"être seul au monde, nu face au éléments. Ça donne aussi un sentiment de vulnérabilité mais que la joie de vivre ainsi a vite fait de balayer. A nouveau je me suis trempé pour rafraîchir ma peau ensoleillée dans cette immensité que le vent maintenant a déserté.

L"aller et le retour ...sur la route. Une grande galère! Tout Bordeaux était sur les routes des plages et pour Arcachon, ça bouchonnait dès la rocade. Par des détours et des routes de traverses, j"ai fini par rentrer chez moi à 21h30 après presque deux heures qui n"en finissaient pas...sans compter les fous du volant qui croient passer plus vite que tout le monde!

Mais je garde tout de même le souvenir d"une belle journée nature, un peu comme un sauvage mais si bien dans ma tenue préférée, pendant de longues heures sans crainte d"incidents. Je n"ai pas mis de photo cette fois, mais je vous ferais bientôt partagé une autre aventure.
La semaine s"annonce encore belle. Alors, c"est inévitable, je vais repartir vers cette nature qui m"appelle et dont j"ai besoin..

Ce message a été écrit par : Jo Adam.


   
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