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La nudité en public agace certains magistrats pudibonds
La nudité en public agace certains magistrats pudibonds qui mettent en avant leur "morale liberticide".
Comme chaque année, la nudité alimente les faits divers et montre à quel point certains magistrats pudibonds abusent de leur autorité pour condamner des comportements, somme toute, anodins.
Talant : interpellé alors qu’il faisait son jogging... nu
Dimanche, peu avant 17 h, un père et ses deux enfants se promenaient à Talant, lorsqu’ils ont croisé un homme, baskets aux pieds mais nu comme un ver, en train de faire son jogging.
Alertés, les policiers ont interpellé le sportif au niveau du vieux cimetière. Placé en garde à vue, cet habitant de Dijon, âgé de 21 ans, a expliqué avoir enlevé au fur et à mesure ses vêtements, à cause de la sueur. Il les aurait déposés à un endroit, mais ne les a pas retrouvés.
Il devra s’expliquer devant le délégué du procureur de ces faits d’exhibition.
Lourdes : une artiste risque 2000 euros d’amende pour exhibition sexuelle devant la Grotte du sanctuaire
Une amende de 2000 euros été requise contre l’artiste Deborah de Robertis, jugée pour exhibition sexuelle. Elle s’était montrée nue devant la Grotte du sanctuaire de Lourdes en 2018
L’après-midi du 31 août 2018, l’artiste de 36 ans Deborah de Robertis s’était dénudée, les mains jointes et la tête recouverte d’un voile bleu, à l’entrée de la Grotte du sanctuaire où, selon la tradition catholique, la Vierge Marie était apparue à Bernadette Soubirous en 1858. Des personnes étaient intervenues pour cacher sa nudité et avaient appelé la police.
Exhibition sexuelle ou performance artistique?
Le sanctuaire avait alors porté plainte, condamnant "un acte d’exhibitionnisme qui a choqué les fidèles présents", lié à une démarche "prétendument artistique".
A la barre, Mme de Robertis explique que sa "performance" consistait à joindre Marie et Marie-Madeleine dans un même corps. "Il n’y aurait pas d’un côté la mère et de l’autre la prostituée", a-t-elle affirmé, indiquant vouloir faire réfléchir sur "les modèles féminins".
L’avocate de Déborah de Robertis, Me Marie Dosé, a pour sa part insisté sur l’absence de caractérisation de l’infraction d’exhibition sexuelle, s’interrogeant sur la compétence d’un tribunal pour juger une performance artistique.
"Les juridictions pénales ne sont pas là pour décréter qui est artiste ou qui ne l’est pas. La liberté d’expression ne doit pas supporter d’ingérence disproportionnée", a-t-elle notamment déclaré, demandant la relaxe pour sa cliente.
"La loi s’applique à tout le monde"
Lors de ses réquisitions, le procureur a demandé une amende de 2000 euros contre l’artiste, estimant que "la loi s’applique à tout le monde". "Ce n’est pas parce qu’on se pare de la liberté d’expression ou d’un cadre artistique qu’on peut se dédouaner de la rigueur de la loi".
"Choquer pour un artiste peut être quelque chose de militant. Est-ce que pour autant cela le dédouane de respecter la loi? Absolument pas", a insisté le procureur. Le jugement a été mis en délibéré au 6 août.
Déborah de Robertis a déjà été jugée à plusieurs reprises pour exhibition sexuelle, notamment après une performance similaire au musée du Louvre, près de La Joconde. Elle a été à chaque fois relaxée.
Elle a également fait l’objet de rappels à la loi en 2014 et 2016 pour deux actions dénudées au musée d’Orsay, où elle avait imité les tableaux "L’origine du monde" de Gustave Courbet et "Olympia" d’Edouard Manet.
Ce message a été écrit par : jfreeman.
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