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Gypsy Taub et la nudité publique à San Fransisco

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(@apnel)
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Le puritanisme va finir par gagner le monde entier, un jour il n"y auras même plus de plage naturiste et les clubs seront cernés par des barbelés.

Didier Libidier..

Ce message a été écrit par : libidier.


   
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(@apnel)
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Chers militants de la liberté corporelle,

Le mercredi 27 février à 12 heures nous avons un spectacle de danse nue avec Erik Hoffman joueur de violon et éventuellement d"autres musiciens à la Plaza Jane Warner dans le quartier Castro (Castro et 17th St). Si nous sommes arrêtés ou cité à comparaitre, ce sera une autre affaire qui va prouver que l"interdiction de la nudité est inconstitutionnelle, ce qui permettra de renforcer notre dossier contre la Ville.

Si nous ne sommes pas cité, ni arrêté, nous pouvons continuer à avoir des spectacles de danse nue chez Jane Warner Plaza sur une base régulière.

S"il vous plaît venez danser avec nous ! Si vous jouez un instrument de musique s"il vous plaît apportez-le. Sinon, s"il vous plaît venez nous soutenir, nu ou habillé. Apportez vos caméras pour enregistrer la danse et la possible arrestation. Ça va être un plaisir, comme d"habitude !

Si vous faites du body painting, s"il vous plaît, me contacter à l"avance - nous pourrions avoir besoin de votre aide.

Un de nos amis a envie de danser nue avec nous, mais elle a besoin d"une promenade de Santa Cruz.
Quelqu"un peut-il aider ?

J"espère vous voir à la danse !

Beaucoup d"amour,

Gypsy
gypsytaub @ gmail (point) com
http://www.MyNakedTruth.TV

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Ce message a été écrit par : jfreeman.


   
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(@apnel)
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Un remake du gendarme à Saint-Tropez, le cop de Saint-Francisco !

http://www.youtube.com/watch?v=7aIm52lxrkU&feature=player_detailpage

DOUZE POLICIERS MOBILISES POUR ARRETER DEUX DANSEURS NUDIENS

L"activiste nudiste Gypsy Taub a organisé un "spectacle de danse nue" dans Harvey Milk Plaza ce mercredi 27 Février, à midi. L"annonce sur la page Facebook de l"événement, promu en tant qu"expression artistique, a attiré l"attention de la presse.

La police a été prévenue à l"avance de cette «performance obscène», comme l"a nommé un journaliste du tabloïd local. A l"arrivée sur la Plaza, plusieurs personnes ont noté une présence policière importante. La police de Los Angeles a envoyé un total de douze officiers en uniforme, y compris les visages familiers de ceux qui travaillent quotidiennement dans le quartier Castro.


"Qu"est ce que l"on va bien pouvoir faire d"eux ?", s"interroge la police 😉

Il y avait aussi un fourgon garé sur la rue dix-septième, juste après le chariot F-Car arrêté avec deux autres véhicules de police identifiés, et deux flics à vélo. A la lisière de la place juste à l"extérieur d"un vêtement vacant ancien magasin, un violoniste joue douce musique, tandis que la station de télévision locale a interviewé Taub.

Deux policiers en uniforme ont dit au violoniste que pour jouer d"un instrument dans les rues de San Francisco il fallait un permis. Il lui a été ordonné de mettre son violon hors de son visage. Un groupe de policiers en uniforme se pencha sur une balustrade près du drapeau fierté pour observer la place. Le cinéaste M. Pam Gaypornmama a été repéré dans la foule et accueillis chaleureusement après le succès de l"emplacement tirer pour son nouveau film "The Cover Up", qui a eu lieu dans cette même place le week-end précédent.

Les trois autres parties à un litige d"origine dans le procès pour empêcher l"interdiction de la nudité étaient également présents avec Taub. Rusty Mills a l"aide d"une petite caméra pour capturer la vidéo depuis les coulisses, George Davis portait une bande arc en ciel "coq chaussette», comme il salua ses amis et Mitch Hightower, vêtu d"un débardeur rose vif, avait son équipement vidéo dans la main.

Taub et Davis dépouillé ce que les vêtements qu"ils avaient sur peu, et ont été rejoints par Woody Miller , qui ne portait que des lavandes haute-tops avec des chaussettes en damier. Miller est une icône quartier populaire de Castro, urbain et naturiste depuis longtemps employé au dîner Orphan Andy. Le trio a commencé à danser dans un mode artistique et Taub a dévoilé ailes irisées qui faisaient partie de son costume.

Très peu de temps après, le trio danse nue a été approché par deux policiers en uniforme et ont dit qu"ils avaient «cinq minutes» pour couvrir le haut ou vers citation. Le groupe a continué à danser comme le joueur de violon prit son instrument hors de l"affaire, a commencé à jouer à nouveau et a ensuite été rejoint par deux autres musiciens avec une guitare et une batterie.

La police a laissé en petits groupes, tandis que les danseurs ont poursuivi leur performance. Une foule d"environ quatre-vingts s"étaient rassemblés qui comprenait les gens des médias, les supporters nudistes et les curieux avec des caméras. Au bout de cinq minutes, les policiers se sont présentés et a ordonné le trio de danse pour s"habiller. Taub et Davis a refusé de se conformer disant que c"était leur «droit la liberté d"expression" à danser nues sur le trottoir.

Miller a accepté de se conformer à l"ordre de camouflage et un seul agent a escorté à travers la place à l"endroit où se trouvait son vêtement. Miller Une fois couvert ses parties génitales avec un string maille , il a reçu une citation écrite. Taub, qui était resté nu et a continué à la danse, a dû être escorté par des agents de l"écart multiples. Davis a été mis en menottes en métal et également escorté loin de plusieurs officiers de l"paddy wagon en attente à proximité. Miller a dévoilé sa citation à des journalistes à la place que le panier à salade chassé et le personnel de police restants décaissés. Les deux, Taub et Davis, ont été emmenés vers une destination inconnue, supposée être le poste de police de la Mission.

Source : http://nude-in.blogspot.fr/2013/02/twelve-cops-required-to-arrest-two.html.

Ce message a été écrit par : jfreeman.


   
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(@apnel)
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Gipsy Taub est donc une célèbre nudienne, d"origine russe, qui se bat pour le droit à la nudité depuis quelques années à San Francisco. Ce combat mérite d"être connu et reconnu (au même titre que celui de Stephen Gough en Grande Bretagne).

Jeremy Lybarger lui a rédigé une biographie :
http://m.sfweekly.com/sanfrancisco/news-san-francisco-gypsy-taub-nudity-nudism-nude-scott-wiener-castro-jane-warner-plaza-george-davis-sfpd-law-police-naturism-clo/Content?oid=4313585&showFullText=true
Il serait utile dans avoir la traduction pour mieux comprendre son parcours.

Qui aurait un bon niveau d"anglais et voudrait bien s"y atteler ?.

Ce message a été écrit par : jfreeman.


   
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(@apnel)
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La femme naturiste la plus célèbre de San Francisco a rendez-vous avec l’histoire
Par Jeremy Lybarger, 2 Décembre 2015, traduit par notre ami Marc Israel

Gypsy Taub est arrivée dans le quartier chaud de Boston, appelé à l"époque "Zone de Combat", à 18 ans, à l’automne 1988. Ce quartier du centre-ville, officiellement abandonné aux clubs de stripteases, aux théâtres pornos, aux bars homosexuels et aux péripatéticiennes, était bien nommée tout en étant sur son déclin. La "Zone de Combat" apparaissait comme une forêt de néons dans laquelle des marginaux faisaient tout pour survivre.

Le foyer de Taub était à sept mille kilomètres, à Moscou, capitale de ce qui était encore l’Union Soviétique. Elle était venue à Boston avec l’espoir d’étudier au MIT, mais contact, sans CV et sans compétences au-delà de son habilité à parler couramment hongrois et anglais, ayant appris cette dernière langue toute seule. Elle appela tous les restaurants figurant dans les pages jaunes pour décrocher un emploi de serveuse, mais sans permis de travail, elle ne pouvait qu’accepter d’être payée au noir. Cependant, en Zone de Combat, une femme cherchant du travail au noir en trouvait à foison si elle savait danser et n’était pas regardante sur la clientèle.

D’après ce que dit une danseuse du Picc-a-dilly Lounge au Boston Globe en 1979, le club Naked I, sur Washington Street, avait une renommée sulfureuse parmi les connaisseurs pour ses « filles scandaleusement jeunes ». La signalétique du club était un œil ouvert couvrant un entrejambe féminin animée. A l’intérieur, aucune censure de ce type. Intégralement nues, les filles dansaient au son de Genesis, de Kim Carnes et de Cat Stevens sur deux scènes bondées, autour desquelles les hommes s’agglutinaient. Un journaliste du Philiadelphia City Paper décrivit plus tard l’endroit comme « bruyant de soulards, marginaux et prostituées, remplis de videurs moches, gros et de toutes sortes de fientes humaines édentés à l’haleine fétide ».

Et ce fut là que Taub se mit nue pour la première fois en public !

« J’ai regardé les autres filles faire toute sorte de choses sur la scène sans que personne n’ai de crise cardiaque », dit-elle maintenant. « Personne n’est mort. Les clients n’étaient pas dégoutés. Tout le monde avait l’air content et personne ne souffrait. »

Bien que la vie au club fut bonne – les propriétaires n’abusaient pas sexuellement des danseuses et les videurs était sympas – Taub n’était pas faire pour être stripteaseuse. Les filles recevaient un pourboire de vingt dollar si elles incitaient les clients à se payer une bouteille de champagne à cent dollars. Comme Taub n’aimaient pas forcer les hommes à puisse une telle somme de leur feuille de paye, elle ne toucha que quarante dollars de ces pourboires champagne pendant son temps au club.

Elle vivait chichement, gagnant suffisamment pour se payer un appartement. Quand ses parents, son frère et sa sœur immigrèrent à Boston en 1989, ce qui fut elle qui fit bouillir la marmite. Du côté capitaliste du rideau de fer, Taub reçu un cours accéléré sur l’économie de l’industrie du sexe en Amérique du Nord. Tous les jours entre quinze heures et minuit, la Zone de Combat lui offrait une leçon sur l’appétit et l’hypocrisie humaine.

« J’ai grandi avec toutes sortes d’inhibitions et de jugements. Danser m’a permis de réaliser que ces choses étaient fondées sur un grand n’importe quoi. Etre nu ne vous rend pas mauvais, dit Taub. Ce fut une libération que de l’apprendre. » Elle apprit une autre leçon, une qu’elle ne devait plus jamais oublier : « Les gens remarquent quand vous êtes nu ! »

Près d’un quart de siècle plus tard, de l’autre côté du pays, les gens remarquaient Gypsy Taub. En 2012, en réponse à des plaintes déposés contre un groupe de nudistes fréquentant une place du quartier de Castro, le superviseur de San Francisco, Scott Wiener a proposé un nouveau règlement municipal interdisant la nudité publique, à l’exception d’évènements comme la Gay Pride.

Avec cette loi, les San Franciscains de plus de cinq ans risque une amende de cent dollars s’ils se promènent nu dans les rues ou sur les trottoirs de la ville. Trois amendes successives constituent un délit passible d’une amende de cinq cents dollars et d’un an de prison.

La proposition de loi de Wiener fit les unes nationales et inspira des épitaphes au libéralisme légendaire de San Francisco. Pour défendre sa loi, Wiener indiqua que la nudité publique est une menace pour les touristes, les résidents et les commerçants, tout en comprenant qu’il s’agissait d’une législation « perdant-perdant ». Il dit à Bloomberg, que l’interdiction n’était pas un référendum contre le coté bohémien de la ville, mais un problème de qualité de vie. Il ajouta : « Écoutez, quand j’ai posé ma candidature, est-ce que j’ai rêvé de faire voter une loi contenant les mots "région anale" ? non ! »

Le tollé des nudistes locaux vint de deux fronts. Le premier était composé des nudistes « récréatifs » - des hommes avec des anneaux péniens et des sexes à moitié en érection – qui protestèrent contre Wiener en occupant la Jane Warner Plaza dans le quartier du Castro.

Rob Cox, un résident du quartier depuis plus de vingt ans, dit que la place, piétonne quand le croisement a été fermé à la circulation, a été « imposée » au quartier par Bevan Dufty, le prédécesseur de Wiener. Pire, d’après Cox, était l’attitude de laissez-faire de la ville au regard des attitudes sexuelles des nudistes qui occupèrent la place. Il se souvient avoir dû faire face à une « forêt de pénis », une équipe de deux douzaines de personnes plus intéressées par l’exhibitionnisme que par le naturisme. « Le théâtre de Castro a un jour produit La petite sirène. Il y avait plein d’enfants avec leurs mères, se rappelle Cox, encore scandalisé. Le quartier était scandalisé. »

Plusieurs des hommes que confronta Cox venaient de Sacramento, Redwood City et d’autres villes de l’est, dit-il. Ils se déshabillait à San Francisco et plus précisément dans le quartier du Castro, parce que c’était là que tout pouvait se passer – et parce que la nudité publique était interdite dans leurs villes.

L’autre front était celui des nudistes plus libertariens qui n’était pas content de pouvoir bronzer nu au soleil alors que la mairie marchait sur les droits protégés par le premier amendement de la constitution. Ils se firent appeler les « activistes de la liberté du corps » et lancèrent des actions médiatiques dans San Francisco comme lorsque les Merry Prankster de Ken Kesey, firent tourner un minibus avec un énorme autocollant sur le parechoc contre les OGMs et un autre affichant VOUS ÊTES BEAUX sur le pare-brise. Ils occupèrent la Jane Warner Plaza avec des pancartes sur lesquelles étaient écrites SAINT FRANÇOIS ÉTAIT UN NUDISTE, LA NUDITÉ EST NATURELLE et SCOTT WIENER DÉMISSION. Ils faisaient des discours passionnés équipés de haut-parleurs sous les yeux amusés des touristes et estomaqués des moralisateurs locaux.
A la tête de ce groupe se trouvait Gypsy Taub.

Elle avait alors quarante-trois ans et vivait à Berkeley avec ses trois enfants. Elle était une partisante de la théorie du complot du 11 septembre, un aficionado de psychotropes et sexuellement libre, au point de créer en 2008 une émission sur le câble appelée Ma vérité nue, qui passe toujours les dimanches soirs sur Channel 29 à San Francisco.

L’ambition de cette émission était de « libérer les gens, de mettre à nu les problèmes politiques et d’exposer factuellement pourquoi notre société est oppressive et pleine de mensonges ». La plupart des épisodes la mettait en scène avec un invité pour digresser sur le sexe, la masturbation ou les drogues (tout en étant nu).

Pas moins ambitieux, mais plus profitable, fut le site porno amateur qu’elle a fait tourner depuis sa maison de Berkeley. Taub recrutait des couples volontaires depuis Craiglist (jusqu’à ce que le site ferme ses petites annonces pour adultes en 2010). À deux cents dollars la prise de vue, les acteurs ne venaient pas pour l’argent, dit-elle, mais pour l’expérience. Taub était devant et derrière la caméra, sous le nom de scène Carmen. Filmer des couples lui rappelait que la tendresse et l’intimité existent encore quelque part – un sentiment qu’elle a ressenti pour la dernière fois dit-elle, en tournant des vidéos pornographiques pour des sites spécialisés dans les femmes poilues http://www.lustfulgoddess.com/public/main.php

Fin 2012, cependant, Taub occupe le centre de la scène pendant les manifestations anti-nudités de San Francisco. Le fait qu’elle se saisisse du rôle est un mystère. D’une certaine façon, la nudité publique de Taub est un prétexte pour débattre de la liberté de parole, des droits des femmes, des droits sexuels et d’autres libertés assiégées. Il s’agit aussi peut-être d’un moyen d’exprimer la répression et les traumas de son enfance en Union Soviétique. Comme Taub le dit : « les gens rejouent leur enfance toute leur vie. »

Il y avait une demi-douzaine de nudistes purs et durs à San Francisco, dont George Davis, qui échoua à s’emparer du siège de maire ou d’un siège au conseil à partir d’une plateforme politique pro nudité. Cependant, ni Davis, ni les autres nudistes comme Rusty Mills, Lloyd Fishback et Mitch Hightower n’avaient l’énergie et le sens du théâtre de Taub. « Du côté positif, elle est intelligente, créative et énergique, dit d’elle Davis. Du côté négatif, elle parle beaucoup et fait feu de tout bois. » Davis cite son engagement autour de la théorie du complot du 11 septembre ou des protestations anti-vaccination qui l’éloigne [NdT de la question de la nudité publique].

Mills, nudiste de longue date et Taub peuvent être toujours aperçus en ville nus. Il abonde sur son tempérament : « Si Gypsy a une idée arrêtée sur quelque chose et que vous cherchez à la persuader du contraire, elle devient véhémente, dit-il. Ceci dit, elle fait du bien au mouvement. » Ce mouvement est profondément ancré dans la Bay Area. Au début des années quatre-vingt-dix, Andrew Martinez, alors étudiant à l’université de Berkeley, devint une figure locale en étant nu sur le campus. La police de l’université arrêta le « gars nu », mais le procureur du comté déclara la nudité légale, à moins qu’elle ne soit accompagnée de gestes obscènes.

Cependant, l’école interdit la nudité publique en décembre 1992, puis un an plus tard, ce fut le tour de la ville de Berkeley. Martinez fut condamné à deux ans de prison avec sursis après s’être présenté nu à une réunion du conseil municipal, devenant de fait la première victime de la nouvelle loi. Après avoir sombré dans la schizophrénie et être devenu un SDF, il se suicida dans la prison du Comté de Santa Clara à San José, où il était incarcéré pour coups et blessures. La nudité publique est illégale à San José et sa mère reçue une compensation d’un million de dollars du comté.

San Francisco était le dernier rempart de la nudité de la région. Bien que la ville soit synonyme de libération sexuelle, elle a été le témoin de batailles entre indulgence et résistance, comme Josh Sides le fait remarquer dans son livre Erotic City: Sexual Revolutions and the Making of Modern San Francisco. La ville a toujours été en conflit avec son étiquette de capitale du monde de la luxure, pour paraphraser la précédent maire Diane Feinstein.

Les politiciens et les leaders religieux collaborèrent pour détruire les manifestations publiques de sexualité, poursuivant une « politique agressive de confinement géographique », selon Sides. Le quartier de Tenderloin, rempli de théâtres pornos, de clubs de striptease et de bars homos, était un produit dérivé de cette quarantaine. Une contrepartie ouest de la Zone de Combat de Boston. Le quartier de Castro était une autre enclave, bien que sa transformation de zone irlandaise en zone homosexuelle dans les années 70 avait plus à voir avec une émigration choisie. Alors que les résidents de Eureka Valley et Haight-Ashbury poursuivaient le rêve américain dans les banlieues, le prix de l’immobilier chuta et les homosexuels en profitèrent.

Le retour de bâton ne se fit pas attendre. Fred Methner, le porte-parole du club d’amélioration de la rue Castro dans les années 60 et 70, menait un lobby actif auprès du conseil des superviseurs et du département de l’urbanisation afin de purger « l’abominable » pornographie de certaines vitrines. Il trouva une oreille attentive chez le superviseur Feinstein. Avec sa coupe de cheveux de première communiante et ses blazers croisés, Feinstein fut la papesse auto-proclamée de la moralité de la ville, menant une croisade contre les librairies pour adultes et les théâtres pornos.

Comme le rappelle Sides, Feinstein tenta de repousser tout commerce adulte a plus de cent cinquante mètres des zones résidentielles. Dans une ville de 49 miles carrés comme San Francisco, cela revenait à les obliger à se mettre dans des zones industrielles, comme Bayview-Hunters Point. Déjà affaibli par les pertes d’emplois induites par la fermeture du chantier naval de Hunters Points en 1974, la communauté Afro-américaine qui y habitait ne voulait pas devenir une « zone porno ». Feinstein accepta un compromis en proposant aux commerces adultes d’être éloignés les uns des autres d’au moins trois cent mètres. La loi fut votée en 1978.
30 ans plus tard, une autre croisade morale (avec Feinstein en exemple de pudibonderie, Rusty Mills dit que « Scott Wiener aspire à être la prochaine Dianne Feinstein), toute aussi acharnée s’empara du conseil municipal. Le 5 novembre 2012, pendant une audition publique concernant l’interdiction de la nudité, Taub mit en scène le premier de ses spectacles qui firent la une des journaux.

Après que plusieurs résidents et commerçants témoignent en faveur de la législation proposée par Wiener, citant pléthore de raisons allant de l’hygiène aux intérêts commerciaux, le fils de sept ans de Taub, Daniel, témoigna à son tour. « Les personnes nues ne me gênent pas. Elles ont plutôt l’air sympathique, dit-il alors que sa mère lui tenait le micro. » Ensuite, Nebo, le fils aîné de Taub, dit : « une personne nue est comme une personne habillé. Il n’y a aucune différence. » Enfin, Inti, la fille de Taub, livra le coup de grâce : « si Dieu avait voulu que nous portions des vêtements, alors il nous aurait fait naître habillé. »

Vingt minutes plus tard, Taub, vêtue de sandales et d’une robe légère, prit la parole.
« La nudité ne porte pas tort aux enfants, commença-t-elle. Avez-vous déjà vu un enfant pleurer parce qu’il voit une personne nue ? Que fait un enfant quand il voit une personne nue ? Il rigole. Cela les rend joyeux, cela ne les traumatise pas. » Elle continua en disant que « nos corps sont sacrés et que toute attaque contre la nudité est une attaque contre ce sacré, la beauté, l’amour, la liberté, l’art et toute forme d’expression créative ». Elle cita la déclaration d’indépendance garantissant les « droits inaliénables [sic] » et affirmant quand la liberté corporelle était un de ces droits.

Puis, elle fit glisser sa robe par-dessus sa tête et se retrouva nue sous les néons de la salle du conseil municipal. Elle fit un petit signe à l’audience et continua, alors qu’un membre du conseil indiqua que la nudité était interdite dans l’enceinte de la mairie et qu’un officier de police se rapprochait :
« Les attaques contre la liberté corporelle sont anticonstitutionnelles et non américaines. A bas Scott Wiener et sa loi fasciste ! Nous refusons de retourner au moyen-âge de la honte des corps et de la répression sexuelle ! » Elle continua à crier alors qu’elle était expulsée par l’officier de police !

Cet événement fut le point d’orgue de la carrière de Taub en tant que figure publique. Alors que l’interdiction de la nudité était votée par six voix contre cinq le mois suivant (déclenchant les foudres de Taub et de ses disciples), elle avait fait la preuve qu’une ex strip-teaseuse pouvait mener une opération commando pendant un conseil municipal et faire sensation, sans « avoir à trémousser son popotin devant le nez de quelqu’un. »

Elle avait aussi présenté à San Francisco ses trois enfants, qui, avec leur mère, parcourrait la ville comme une copie de la famille Von Trapp (NdT la famille de La Comédie du Bonheur, film de 1966 avec Julia Andrews).
http://www.dailymotion.com/video/x2l8zl_la-melodie-du-bonheur-trailer-1_shortfilms
Mais qui est cette femme menue et intense dont le corps nu allait devenir un crime ?
Et pourquoi fait-elle tout cela ?

Son enfance en Union Soviétique

Elle est née Oxane Taub d’un père physicien, inventeur amateur et d’une mère couturière. Quand elle parle de l’Union Soviétique de Brejnev, le pays a le charme d’un calendrier des postes. Elle passait l’été dans une maison de location entourée de forêts et de lacs, cueillant des fruits des bois et ramassant des champignons. Les vieilles du village préparaient soupes et salades, conserves et pâtisseries, de bons repas slaves accompagnés de thé fort. Les voisins venaient discuter jusque fort tard et tous avaient une bonne blague à raconter.

Taub parle de ces étés comme les plus heureux de sa vie et les plus riches. Elle était une fille sérieuse qui écrivait des poèmes et rêvassait à l’amour et à la vie – une idéaliste, sur les ruines de la Guerre Froide.
« J’ai toujours été intéressé par la conscience, dit-elle. Enfant, je passais des heures à penser à l’éternité, l’infini et la vie après la mort. Je ne voulais pas croire que ce monde est tout ce que nous avons. »

Les heures joyeuses prirent fin alors qu’elle était adolescente. La « Période de Stagnation » de l’Union Soviétique, une époque d’inertie et de déclin économique, tirait à sa fin. Le manque de viande balaya le pays. Quand un tracteur tombait en panne, il n’était pas réparé. Les hommes buvaient dans la rue. Un frisson parcouru les rues de Moscou alors que l’état faisait de nouveau route vers une répression stalinienne.
« Alors que j’avais douze ou treize and, mes parents me dirent qu’on nous mentait sur tout, dit Taub. Nous ne sommes pas le pays le plus libre et le meilleur du monde. Nous sommes opprimés. »

La vie personnelle de Taub était à l’image de la détérioration du pays. Son père devint irritable et violent. Sa mère était en permanence « au bord de la crise de nerf ». Taub se réfugia dans ses devoirs d’école. « Je ne peux pas dire que le gouvernement a fait de ma vie un enfer, dit Taub. Ma famille prétendait être heureuse alors qu’elle ne l’était pas. Tous mes problèmes leur sont dus. »

Des années plus tard, Taub découvrit les raisons des névroses de sa mère : elle était prostituée et violée par son père – le grand-père de Taub – depuis qu’elle était enfant. Taub dit qu’elle aussi avait été violée par son grand-père, bien que ses souvenirs n’aient refait surface que pendant qu’elle était sous l’emprise du LSD. Elle revit son grand-père la fouraillant de ses mains, puis trois hommes la violant avant qu’elle s’évanouisse. Après avoir utilisé d"ibogaïne, une substance hallucinogène, Taub dit qu’elle avait communiqué avec sa mère décédée et lui avoir pardonné pour ne pas l’avoir protégée enfant.
Il est tentant de balayer du revers de la main ses souvenirs provoqués par la drogue. Mais pour Taub, ils sont bien réels et sont une sorte de Pierre de Rosette qui explique sa vie. Elle admet que « sans les drogues, je ne serais plus en vie. » Quand elle en aura marre de l’Amérique, ce qui ne devrait pas tarder puisqu’elle dit « qu’il n’y a pas de liberté de ce pays », elle a le projet d’ouvrir une clinique d’ibogaïne au Portugal (ou les drogues sont décriminalisées) pour traiter les dépendants à l’héroïne et les victimes d’abus sexuels.

A 19 ans, elle arrive aux États-Unis

Taub échappa à la misère familiale en émigrant à 19 ans aux États-Unis, ignorant les avertissements de ses parents sur le fait que les émigrés « étaient assassinés à leur descente de l’avion. »

Bien que ce ne soit pas drogues qui ait fait venir Taub aux États-Unis, elles ont été une pierre angulaire de sa vie, plus que la nudité. Un jour à Boston, un de ses amis, alors sous acide, lui dit combien les drogues ouvraient l’esprit. Il n’y a aucune dépendance, dit-il, tu ne perds pas ton esprit, tu le trouves ! Un slogan séduisant pour une fille un peu dégoutée de la vie à peine sortie de l’adolescence.

Taub était intriguée. Peu de temps après, son petit ami et elle mangèrent des champignons tout en regardant la télévision. Ils n’arrêtèrent pas de rire, se souvient-elle. Ce fut une innocente introduction à ce qui est devenue une des obsessions de sa vie : l’expansion de la conscience.

Après Boston, elle se retrouve à San Francisco

Elle découvrir le LSD « J’avais entendu que tout le monde prenait de l’acide en Californie, je me suis donc dit que si ça ne les rendait pas idiot, cela ne me rendrait pas idiote non plus, dit-elle. »
Elle resta éveillée toute la nuit pendant son premier trip sous acide et se promit qu’elle irait à la bibliothèque le lendemain pour apprendre à faire on LSD. Comme une véritable communiste, elle croyait en la possession de l’outil de production (elle n’arriva jamais à maitriser la recette).

A 23 ans, elle s’inscrivit à la faculté de médecine du City Collège de San Francisco. Son intérêt pour les états mentaux modifiés l’encourageait à devenir psychiatre. Pour payer ses études, elle s’inscrivit auprès d’une agence de mannequins qui lui trouva des contrats dans l’industrie pour adultes. Un producteur de films pornos amateur qui vendaient des cassettes VHS sur catalogue la prit pour faire des films solos, puis avec des filles.
Bien qu’elle gagnait de l’argent et enchainait les bonnes notes, Taub confesse que c’était une période difficile. Elle n’avait pas d’amis et l’Amérique « ne représentait pas ce que je recherchais en terme de liberté. » Elle abandonna ses études un an et demi plus tard.

« Je me sentais cassée à l’intérieur. J’en avais assez de projeter cette image de succès alors que je trompais tout le monde, dit-elle. Je passais mon temps à étudier. Je n’avais pas de vie sociale. C’était une perte de temps. »

Son voyage initiatique au Mexique en 1995

En 1995, elle expérimenta le « plus grand réveil de sa vie ». Elle était allée au Nouveau Mexique à la recherche un shaman indien dont elle espérait apprendre les anciens arts de guérison. A la place, elle fut invitée à une réunion peyotl (NdT le peyotl est un petit cactus contenant de la mescaline, un hallucinogène) à Steamboat, en Arizona, dans une réserve dans le désert, en plein territoire indien Navajo, Apache et Zuni.
Les réunions peyotl sont privées et confessionnelles. Deux douzaines de membres de la tribu se retrouvent dans un tepee et ingère du peyotl. Un tambour résonne. L’un après l’autre, chaque personne se décharge de ses soucis pendant que les autres crient, chantent ou sortent de la tente pour aller vomir.
« Je voulais vivre ici dès que j’en ai eu l’expérience, dit Taub. Je viens de Russie, je ne peux pas être plus éloignée de la culture indienne, mais ce fut comme une guérison. Je me sentis renaitre. »

Mariage avec Serguey

Peu de temps après, elle retourna en Russie post soviétique et tomba amoureuse d’un homme de la campagne aux longs cheveux, Serguey, qu’elle épousa. Serguey portait une histoire lourde : à 16 ans, son frère et son meilleur ami se suicidèrent. Un autre de ses frères fut assassiné la même année.

« Il avait de nombreux problèmes émotionnels, dit Taub. » Cependant, les trois années suivantes, le couple connu une période de bonheur domestique. Ils allaient à des concerts des Grateful Dead et à des réunions peyotl. Ils firent un film porno ensemble avant de décider que leurs ébats sexuels étaient trop sacrés pour être partagés.

Puis, en 1998, Serguey se donna la mort.

« Ce fut incroyablement douloureux, dit Taub. Je voulais qu’il revienne. »

Elle croyait que l’esprit de Serguey se trouvait dans un univers parallèle et qu’elle pouvait l’attendre en usant de drogues. Elle abandonna l’acide et prit de l’ecstasy pendant des concerts, à la recherche de l’âme de son mari. Chaque jour, elle faisait des rituels de manifestation qu’elle apprenait en ligne. Elle participa à une cérémonie ayahuasca au Pérou (NdT l’ayahuasca est une boisson généralement consommée par les chamanes d’Amazonie), espérant se rapprocher de Serguey, mais la plante utilisée ne provoqua que des cauchemars.

Pendant une réunion peyotl à Shiprock au Nouveau Mexique, un guérisseur lui dit : « tu dois affronter tes peurs sinon elles te précipiteront du haut d’une falaise. » Taub dit qu’elle ressentit alors le paradis et l’enfer en elle, et compris que ce qui « séparait Dieu du diable était la peur. » Elle devait affronter sa peur, même si cela devait signifier pour elle accepter que l’esprit de Serguey ne revienne jamais. Jusqu’à ce qu’il revienne.
En 2013, au Rainbow Gathering au Montana – une réunion annuelle de hippies, artistes, drogués, et toute sorte d’utopistes – Taub rencontra Jamyz Smith, un voyageur de vingt ans venant de Jackson, dans le Missouri. https://www.youtube.com/watch?v=kf_G2x1LENg

Les cheveux blonds et sales de Smith lui couvraient le visage, mais quand il prit Taub dans ses bras pour la faire danser, elle sut que Serguey était revenu. « Ses yeux sont les mêmes, la façon qu’il a de se coiffer est identique, son rire, son sourire, ses colères, ses cris, ses vêtements, tous les détails sont les mêmes, dit-elle. »

Militante nudienne à San Francisco

Ils retournèrent à Berkeley et se fiancèrent. L’interdiction de la nudité à San Francisco était en place depuis presque six mois. Taub était engagée [ NdT dans ce combat pour la nudité publique]. Smith avait « beaucoup de complexes » à être nu en publique, selon Taub. Cependant, après leurs fiançailles, il rejoignit la cause de sa fiancée, à tel point que le 19 décembre 2013, le couple mit en scène son mariage nu sur les marches de la mairie.

Ce fut un autre spectacle de Taub. George Davis présida la cérémonie, lisant un gros livre intitulé ART EROTIQUE. Les photographes locaux donnèrent à la cérémonie un air d’événement paparazzi. Taub et Smith se déshabillèrent pour prononcer leurs vœux. Après le baiser et le lancer de bouquet, une troupe de mariachi lança la musique et les jeunes mariés dansèrent.

Le mariage fut tout sauf un conte de fée. « Il était trop jeune pour elle, confia le naturiste et ami Lloyd Fishback à propos du mari de Taub, ajoutant qu’il le promenait comme une poupée, bien qu’il soit le type de personne qui appréciait d’être mené par le bout du nez. » Taub et Smith se sont séparé récemment et Smith est retourné dans le Missouri.

« Il passe par un moment difficile, dit Taub. Il a été élevé au milieu malades de la Bible. Tout le monde fait son propre Meth et viole ses enfants, allant jusqu’à les prostituer. Il est retourné au Missouri pour remettre de l’ordre sans ses affaires. » (Smith n’a pas pu être joint pour témoigner de la véracité des faits). Taub avoue qu’elle pourra un jour se réconcilier, si Smith arrête d’être « un trou du cul ».

Pour le moment, une nouvelle passion l’occupe. « Ce n’est pas à propos de Gypsy ou de la nudité. Il s’agit de protéger de droit que tout un chacun a de s’engager dans un "discours symbolique" » (NdT le discours symbolique est un terme juridique de la loi américaine protégé par le Premier Amendement, utilisé pour décrire des actions ayant un sens particulier pour ceux qui y assiste).

C’est ainsi que s’exprime Gill Sperlein, l’avocat de Taub, en décrivant le procès faisant son chemin vers la Cour d’appel pour le neuvième circuit (NdT La cour d"appel des États-Unis pour le neuvième circuit est une Cour d"appel fédérale américaine, devant laquelle sont interjetés les appels en provenance de 15 cours de districts, dont celle de Californie). Décider qu’une chose est un discours symbolique est délicat. Il y a cependant une maigre chance que le cas de Taub puisse aller en cour suprême.

Sperlein est le second avocat à s’occuper de Taub. Le premier, Christina DiEdoardo, l’a laissé tomber pour des problèmes de paiement (DiEdoardo n’a pas répondu à notre demande de commentaire. Taub dit que les cinq plaignants, y compris George Davis, ne se sont jamais entendus sur le partage des frais de justice).

La plainte initiale était simple : DiEdoardo soumit un recours collectif contre la ville de San Francisco, sous le principe d’inconstitutionnalité de l’interdiction de nudité. La cour rejeta la plainte car elle fut déposée trois mois avant que l’interdiction démarre. En jargon juridique, la plainte n’était pas recevable.

Une nouvelle plainte fut déposée en mars 2013, juste après que DiEdoardo laissa tomber ses clients, vraisemblablement pour non-paiement de ses frais. Taub et Davis partirent à la recherche d’un nouvel avocat.
Sperlein refusa en première instance. Il était ami de Scott Wiener et faisait partie de son comité de campagne. Wiener avait aussi supporté la candidature de Sperlein à la commission de la culture. Représenter un client qui s’opposait publiquement à Wiener serait une trahison, pensait Sperlein.
Le département de la police de San Francisco le fit changer d’avis.

En 2014, la police arrêta Taub pour nudité pendant la course annuelle Bay to Breakers (elle portait en fait juste un chapeau avec le slogan « Wiener Démission »). Sperlein fit valoir que l’événement est connu pour être une exception à l’interdiction de nudité et que Taub n’aurait jamais dû être arrêtée. De plus, dans une réponse produite en 2014, il avança que la police appliquait l’interdiction de nudité de façon discriminatoire.
Il cita comme preuve les événements comme le World Naked Bike Ride (NdT Cyclo-nue) et Critical Mass pendant lesquels de nombreux participants nus n’étaient pas arrêtés. Selon lui, l’arrestation [de Taub] était politique.

« Si vous vivez à San Francisco, vous connaissez l’influence d’un groupe comme la Bike Coallition, il n’est donc pas surprenant que la police ne s’en prenne pas à eux, dit Sperlein. » A contrario, la police continue d’harasser des poids légers politiques comme Taub.

Un autre exemple de discrimination : Taub a fait la demande d’un permis de parade nue dix fois les deux dernières années, mais, selon Sperlein, chaque demande a été ignorée ou refusée. Une fois, la ville a informé Taub que sa demande n’était pas recevable avec les 50 ou 100 participants attendus ne constituait pas une parade. Cependant, nulle part dans le code de la police municipal ne figure un minimum de participants pour déclarer une parade. En juin, la ville régla la plainte pour discrimination de Taub par un chèque de vingt mille dollars, afin d’économiser l’argent des citoyens dans une procédure inutile et de résoudre une « plainte remplie de preuves recevables légalement », selon Matt Dorsey, porte-parole de l’avocat de la ville.

En septembre, Sperlein réussi à obtenir une suspension de l’interdiction de l’événement nu et la parade tenue par Taub à la Jane Warner Plaza ce mois-ci. Mais l’éléphant dans le magasin de porcelaine est toujours là. La nudité de Taub est-elle une protection de la liberté de parole ?

Sperlein, un vétéran de la défense du Premier Amendement de la constitution, qui représente souvent les travailleurs du sexe et l’industrie de la pornographie, indique que « les discours les plus provocateurs sont souvent les plus contrariants. Ils sont aussi souvent les plus efficaces. » Il compare Taub aux activistes pro-life qui se mettent devant les cliniques pratiquant des avortements brandissant des photos de fœtus morts. Alors que les passants ne souhaitent pas voir des personnes nues (ou des fœtus morts), le Premier Amendement protège les droits des activistes nus ou pro-life de protester comme bon leur semble.

Taub revendique la nudité comme essence de son message. Hollywood et Madison Avenue font du corps un fantasme inatteignable, dit-elle, et sa nudité est une manière de montrer à tous ce qu’est réellement un corps. C’est un message d’acceptation de soi présenter de façon délibérée et véhémente. Prenez, par exemple, les enfants de Taub. Ils sont souvent nus au côté de leur mère pendant les manifestations publiques. Un trio d’enfants nus, dont deux ados, est suffisamment tabou pour faire poser des questions sur l’éthique parentale de Taub.

« Je ne veux pas payer la facture des psys de ces enfants quand ils deviendront adultes, dit Cox, le résident de Castro qui se trouvait dans la salle du conseil municipal quand les enfants de Taub (habillés) ont témoigné en faveur de la nudité. » Il pense que cette dynamique familiale est malsaine. Andrea Aiello, le directeur du district communautaire de Castro/Upper Market, se trouve « interpelée » par la nudité des enfants. Sperlein ne veut pas se prononcer, même officiellement, sur les enfants de Taub, indiquant qu’il n’est qu’un défenseur ardent du Premier Amendement, qui ne se permet pas de conseiller Taub sur ses agissements familiaux.
Taub n’accorde aucune importance à ce que d’aucun pense de ses compétences familiales. « C’est normal d’être nu à cinq ans, pourquoi pas à dix ? Je ne vois pas pourquoi cela serait mal. Les agressions sur mineurs n’ont pas lieu en public au centre de San Francisco. »

Les lois de l’état sont en faveur de Taub. D’après Sylvia Deporto des services de protection des enfants, aucune agence de protection des enfants ne prend position sur le fait d’élever ses enfants en tant que naturistes. Elle ajoute que ses services n’ont jamais établi que la nudité d’un enfant le mette en danger.
« Si c’est approuvé par la ville, comme avec une autorisation, je ne vous pas comment je pourrais intervenir, ajoute-t-elle.

Pour certains voisins de Castro, le fait que Taub manifeste à San Francisco est abrutissant. Cox et Aiello disent que Taub, une résidente de Berkeley, devrait circonscrire son cirque nu à East Bay.
A ceci, Taub réplique qu’elle « une citoyenne du monde » avec autant de droit de manifester à San Francisco que… Scott Wiener. Les frontières géographiques sont « de la merde » ajoute-t-elle.
Même si les critiques de Taub veulent bien oublier ses enfants nus et son impact sur leur quartier, ils ne sont pas prêt à accepter qu’elle fasse passer son message en totalité. Après tout, les femmes peuvent se promener seins nus, même avec l’interdiction de nudité (après que la loi soit promulguée, Taub manifestait à la Jane Warner Plaza avec un ceinturon pourpre, couvrant ses parties génitales et sa manifestation légale).
Cet argument rend Sperlein furieux.

« A chaque fois que ce problème apparait sur Facebook, les gens disent "la nudité publique ne serait pas si grave si c’était des gens beaux qui étaient nus". C’est justement là le problème, ce dernier point est en fait tout. »

Ce dernier point était aussi la goutte d’eau qui fait déborder le vase pour beaucoup dans le district de Scott Wiener. Depuis le passage de la loi en 2012, la nudité publique à San Francisco est sporadique et gentillette, s’appuyant généralement sur des événements comme la Folsom Street Fair. Lloyd Fishback fait généralement le tour du pâté de maisons de Castro nu, à l’exception d’un string en lamé doré qui cache son sexe. Ce que le quartier a perdu en couleur local, il l’a gagné en paix civil.

« Pour moi, le problème est réglé et je n’y pense plus, indique Cox. »
Aiello est d’accord : « je ne reçois plus de plaintes, ni d’emails. C’est devenu un non-problème. »
Expulser Taub et sa bande de nudistes du Castro a engendré un autre type de guerre cependant. Comme le fait remarquer George Davis, la Jane Warner Plaza est sporadiquement occupée par des punks et des sans-abris, un phénomène inconnu avant l’interdiction de la nudité.
« Au moins, les nudistes étaient sympathiques et marrants, dit-il. »

Sans doute à cause de ceci, Taub regagne quelques points de sympathie. Par le passé, elle était prise pour une emmerdeuse sans réel danger, un peu le pendant vivant d’un troll internet – abrasive, sans excuse et intransigeante. Récemment, cependant, elle a été perçue, timidement, comme le plus fragile des actifs de la ville : une célébrité locale. Elle appartient au San Francisco d’avant les fortunes exagérées et les business flamboyants, à une ville qui apprécie toujours les individus qui ont la force de revendiquer leurs convictions, même si elles sont à contre-courant. « Parfois, nous discutons du fait qu’elle pense représenter une majorité de San Franciscains, je n’en suis pas toujours certain, dit Sperlein. »

Le mois dernier, SFGate inclus Taub dans sa liste de personnalités qui porte la torche du bizarre à San Francisco. La quête de Taub, aussi Don Quichotesque et limitée soit-elle, est typiquement San Franciscaine. Vous pouvez mettre en avant qu’elle ne fait que suivre d’illustres prédécesseurs comme Carol Doda, la strip-teaseuse légendaire qui se débarrassa de ses cache-seins sur la scène du Condor en 1964, ou Mother Boats, le leader de l’Église de la Vénus Psychédélique, qui en 1973, quitta l’Amérique à la voie sur un schooner dont tous les membres d’équipages étaient nus.

Mother Boats nous a quitté, comme Carol Doda. Taub regarde le Portugal, où elle pourra vivre une « vie normale et ennuyeuse » en pays – une femme qui n’a rien à cacher..

Ce message a été écrit par : jfreeman.


   
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Correctif, rédigé par Gypsy, de son interview

Hello, c’est Gypsy Taub. SF Weekly a publié un long article sur ma vie et mon activisme. Je l’ai lu hier soir et je dois dire qu’il donne l’impression d’avoir été écrit par un schizophrène avec de multiples problèmes de personnalité. Une moitié de l’histoire reflète ce que j’ai dit au reporter et semble avoir été écrit par une personne sensé faisant de son mieux pour rapporter la vérité, alors qu’une autre moitié a été écrite par une personne qui ne m’a pas rencontré et me hait profondément.

Jeremy, le reporter qui m’a interviewée, semblait être une personne gentille et cool. Je suppose que ce qu’il a écrit a été inclus dans l’histoire ou a été grossièrement modifié. Je suppose aussi que de nombreuses imbécilités ont été ajoutées à l’histoire écrite par Jérémy. En Amérique, la censure n’est pas censée exister, mais en fait, elle est bien réelle, elle s’appelle « correction ». MDR

Pour commencer, je veux dire que certaines parties de l’histoire sont des mensonges, en totale opposition avec ce que j’ai dit pendant l’interview. La presse américaine et parfois les Américains eux-mêmes adorent décrire la Russie comme un enfer et peuvent s’énerver du fait que cela ait pu être en endroit merveilleux, à l’inverse de ce qu’on leur a appris. Tout ce qui a été écrit sur la Russie dans cet article est faux et démontre une ignorance totale de l’histoire telle qu’elle est enseignée partout dans le monde sauf aux USA. L’époque stalinienne s’est terminée en 1954 à la mort de Staline, et rien ne fut plus aussi mauvais. Toute personne qui écrit que cette époque est revenue alors que je vivais en Russie déforme ce que j’ai dit et déforme l’histoire.

Je vais commenter chaque partie de l’histoire en italique. Si vous souhaitez connaitre la vérité, lisez mes réponses.

Gypsy Taub est arrivée en Zone de Combat à 18 ans, à l’automne 1988. Le quartier chaud de Boston, cette portion du centre-ville qui avait officiellement été laissée aux clubs de stripteases, aux théâtres pornos, aux bars homosexuels et aux péripatéticiennes, était bien nommée tout en étant en déclin. La Zone de Combat étant une forêt de néons dans laquelle les marginaux faisaient tout pour survivre.

Quel sensationnalisme ! Je ne suis pas arrivé dans la « Zone de combat », il n’y avait pas de quartier chaud. Naked I était le seul bar de striptease de Boston. Les autres étaient beaucoup plus loin et non accessibles en transport en commun. Je n’ai pas eu vent de théâtres pornos ou de bars homos. S’il y en avait, ils ne devaient pas être nombreux. « Les marginaux faisaient tout pour survivre » - ils savent comme faire un portrait dégradant des gens. Je n’avais pas cette vision.

Le foyer de Taub était à sept mille kilomètres, à Moscou, capitale de ce qui était encore l’Union Soviétique. Elle était venue à Boston avec l’espoir d’étudier au MIT, mais contact, sans CV et sans compétences au-delà de son habilité à parler couramment hongrois et anglais, ayant appris cette dernière langue toute seule. Elle appela tous les restaurants figurant dans les pages jaunes pour décrocher un emploi de serveuse, mais sans permis de travail, elle ne pouvait qu’accepter d’être payée au noir. Cependant, en Zone de Combat, une femme cherchant du travail au noir en trouvait à foison si elle savait danser et n’était pas regardante sur la clientèle.

Ce paragraphe est à peu près vrai. Il n’y avait cependant pas de nombreuses opportunités pour danser, le Naked I étant le seul club de striptease de Boston.

D’après ce que dit une danseuse du Picc-a-dilly Lounge au Boston Globe en 1979, le club Naked I, sur Washington Street, avait une renommée sulfureuse parmi les connaisseurs pour les « filles scandaleusement jeunes ». La signalétique du club était un œil ouvert couvrant un entrejambe féminin animée. A l’intérieur, aucune censure de ce type. Intégralement nues, les filles dansaient au son de Genesis, de Kim Carnes et de Cat Stevens sur deux scènes bondées, autour desquelles les hommes s’agglutinaient.

Cela me fait hurler. « Filles scandaleusement jeunes » ? Il n’y avait pas de filles scandaleusement jeune. C’est de la pure calomnie. Toutes les filles avaient au moins dix-huit ans et les tenanciers étaient stricts sur la présentation des cartes d’identité. Personne ne semblait enfantin à part une asiatique qui était petite avec une poitrine menue, tout en ayant plus de vingt ans.

« Scènes bondées » ? Nous avions une immense scène qui parcourait tout le club et pouvait accueillir plusieurs danseuses, et un bar avec plusieurs barmen et barwomen tout autour. Bondée ? La scène était sans doute trop grande en fait.

Un journaliste du Philadelphia City Paper décrivit plus tard l’endroit comme « bruyant de soulards, marginaux et prostituées, remplis de videurs moches et gros, et de toutes sortes de fientes humaines sans dents et à l’haleine fétide ».

Voilà une autre exagération. J’avais indiqué que le Naked I était un super endroit pour travailler, que les danseuses étaient cool et non conformistes (en fait beaucoup plus cool que toute serveuse moyenne dans un restaurant normal). Les videurs étaient adorables et le couple qui tenait le bar était très respectueux envers tous ceux qui y travaillaient. Les serveurs et barmen étaient aussi super. En fait, les clients du Naked I étaient pour la plupart des avocats et des hommes d’affaire. Ils déjeunaient souvent en discutant business. Tous faisaient preuve de respect. Seul pendant quelques enterrements de vie de garçon, il arrivait qu’un des clients devienne lourd et il se faisait généralement vider. Aucun manque de respect envers les danseuses n’était toléré par les videurs qui nous traitaient comme des sœurs de sang.

Ce fut là que Taub se mit nue pour la première fois en public.
« J’ai regardé les autres filles faire toute sorte de choses sur la scène sans que personne n’ai de crise cardiaque », dit-elle maintenant. « Personne n’est mort. Les clients n’étaient pas dégoutés. Tout le monde avait l’air content et personne ne souffrait. »

Bien que la vie au club fut bonne – les propriétaires n’abusaient pas sexuellement des danseuses et les videurs était sympas – Taub n’était pas faire pour être stripteaseuse. Les filles recevaient un pourboire de vingt dollar si elles incitaient les clients à se payer une bouteille de champagne à cent dollars. Comme Taub n’aimaient pas forcer les hommes à puisse une telle somme de leur feuille de paye, elle ne toucha que quarante dollars de ces pourboires champagne pendant son temps au club.

C’est la vérité.

Elle vivait chichement, gagnant suffisamment pour se payer un appartement. Quand ses parents, son frère et sa sœur immigrèrent à Boston en 1989, ce qui fut elle qui fit bouillir la marmite.

C’est la vérité.

Du côté capitaliste du rideau de fer, Taub reçu un cours accéléré sur l’économie de l’industrie du sexe en Amérique du Nord. Tous les jours entre quinze heures et minuit, la Zone de Combat lui offrait une leçon sur l’appétit et l’hypocrisie humaine.

C’est une façon dégradante de raconter ce qui s’est passé, sans compter que cela est faux. Je n’ai pas de « cours accéléré » sur l’économie du sexe. Il m’a fallu plusieurs années pour apprendre, petit à petit, ce que sont les vies des travailleurs du sexe. Quand j’ai vécu à Boston, je ne connaissais quasiment rien à cette industrie.

« J’ai grandi avec toutes sortes d’inhibitions et de jugements. Danser m’a permis de réaliser que ces choses étaient fondées sur un grand n’importe quoi. Etre nu ne vous rend pas mauvais, dit Taub. Ce fut une libération que de l’apprendre. »

« Etre nu ne vous rend pas mauvais » - Je n’ai pas dit cela de cette façon. Cette histoire a été aseptisée, ma citation a été aseptisée à l’eau de Javel. Les mots que j’ai employés ont été remplacés par des versions « convenables ». J’ai dit en substance qu’être nu ne faisait pas de vous un criminel. Je pense que c’est trop réel et vrai pour SF Weekly. Ils ne peuvent supporter un tel message politique. Ils veulent me dépeindre comme stupide et superficielle.

Elle apprit une autre leçon, une qu’elle ne devait plus jamais oublier : « Les gens remarquent quand vous êtes nu ! »
Près d’un quart de siècle plus tard, de l’autre côté du pays, les gens remarquaient Gypsy Taub. En 2012, en réponse à des plaintes déposés contre un groupe de nudistes fréquentant une place du quartier de Castro, le superviseur de San Francisco, Scott Wiener a proposé un nouveau règlement municipal interdisant la nudité publique, à l’exception d’évènements comme la Gay Pride.

« En réponse à des plaintes déposés contre un groupe de nudistes fréquentant une place du quartier de Castro, le superviseur de San Francisco, Scott Wiener a proposé un nouveau règlement municipal interdisant la nudité publique » - Scott Wiener ne répondait pas à des plaintes quand il a créé l’interdiction de la nudité. Scott Wiener est un des plus beaux salauds, immoral, dangereux et destructifs qui mène la ville à sa perte. L’interdiction de la nudité (ainsi que les autres lois qu’il a fait écrire ou a supportées pour supprimer les sans-abris et les habitants disposant de faibles revenus) est un outil pour l’embourgeoisement de la ville et n’a rien à voir avec ce que réclament les citoyens.

La plupart des habitants de Castro aime, admire et supporte avec passion la liberté du corps et notre activisme. Moins de 1% des habitants ont une réaction négative face à notre nudité à Castro. J’ai clairement expliqué pendant l’interview que l’interdiction de la nudité n’a rien à voir avec les plaintes reçues par Scott Wiener. Ce dernier a même avoué que cette interdiction avait « mis sa carrière en sommeil » - il est tellement hais pour cette règlementation qu’il a dû faire des pieds et des mains pour être réélu à son poste et je suis intimement convaincue qu’il a volé sa réélection car toutes les organisations citoyennes le détestent.

Avec cette loi, les San Franciscains de plus de cinq ans risque une amende de cent dollars s’ils se promènent nu dans les rues ou sur les trottoirs de la ville. Trois amendes successives constituent un délit passible d’une amende de cinq cents dollars et d’un an de prison.

La proposition de loi de Wiener fit les unes nationales et inspira des épitaphes au libéralisme légendaire de San Francisco. Pour défendre sa loi, Wiener indiqua que la nudité publique est une menace pour les touristes, les résidents et les commerçants, tout en comprenant qu’il s’agissait d’une législation « perdant-perdant ». Il dit à Bloomberg, que l’interdiction n’était pas un référendum contre le coté bohémien de la ville, mais un problème de qualité de vie. Il ajouta : « Écoutez, quand j’ai posé ma candidature, est-ce que j’ai rêvé de faire voter une loi contenant les mots "région anale" ? non ! »

Le tollé des nudistes locaux vint de deux fronts. Le premier était composé des nudistes « récréatifs » - des hommes avec des anneaux péniens et des sexes à moitié en érection – qui protestèrent contre Wiener en occupant la Jane Warner Plaza dans le quartier du Castro.

La seule raison pour laquelle les nudistes se regroupe sur la Jane Warner Plaza est qu’ils n’ont aucun autre endroit où aller. Tous les parcs de la ville sont contrôlés par le service des loisirs et des parcs, qui interdit la nudité et même les seins nus, en contradiction avec les règlements municipaux. La Jane Warner Plaza était le seul endroit où il était légalement autorisé à être nu avant l’interdiction.

Rob Cox, un résident du quartier depuis plus de vingt ans, dit que la place, piétonne quand le croisement a été fermé à la circulation, a été « imposée » au quartier par Bevan Dufty, le prédécesseur de Wiener. Pire, d’après Cox, était l’attitude de laissez-faire de la ville au regard des attitudes sexuelles des nudistes qui occupèrent la place.

« Imposée » ? J’adore ce mot ! Qu’est-ce que cela signifie ? Cox ne peut pas supporter une petite place sur laquelle les gens peuvent s’assoir sans avoir à payer, prendre pour une tasse de café ou juste se reposer ? En Amérique, vous ne pouvez vous assoir nulle part. Tous ces endroits ont été supprimés pour vous forcer à payer pour respirer. Vous ne pouvez pas vous assoir sans payer pour une boisson ou un sandwich.

Pourquoi SF Weekly a choisi de faire témoigner un stupide et grossier républicain qui ne fait que cracher sa haine ? Qui est donc Cox ? N’y a-t-il personne d’autre à interviewer et à citer à San Francisco ? Qui possède SF Weekly et quel est son agenda ? J’ai entendu dire que la plupart de la presse à SF est possédée par les républicains de l’aile droite.

Il se souvient avoir dû faire face à une « forêt de pénis », une équipe de deux douzaines de personnes plus intéressées par l’exhibitionnisme que par le naturisme.

Une fois encore, qui est ce minable trou du cul et pourquoi doit-on supporter ses déclarations fascistes et ignorantes ? En quoi est-il une autorité culturelle en matière de liberté d’expressions ? Quel est l’objectif de cet article et de cette publication ?

« Le théâtre de Castro a un jour produit La petite sirène. Il y avait plein d’enfants avec leurs mères, se rappelle Cox, encore scandalisé. Le quartier était scandalisé. »

Ce sont des conneries Cox. Nous avons nu plein d’enfants pendant notre manifestation. Ils souriaient et les plus âgés chantaient « Scott Wiener démission ! » Tout le monde prenait des photos et riait.

Plusieurs des hommes que confronta Cox venaient de Sacramento, Redwood City et d’autres villes de l’est, dit-il. Ils se déshabillait à San Francisco et plus précisément dans le quartier du Castro, parce que c’était là que tout pouvait se passer – et parce que la nudité publique était interdite dans leurs villes.

Que Cox aille au diable ! Qui est ce trou du cul et qui porte attention à ce troll haineux ?

L’autre front était celui des nudistes plus libertariens qui n’était pas content de pouvoir bronzer nu au soleil alors que la mairie marchait sur les droits protégés par le premier amendement de la constitution. Ils se firent appeler les « activistes de la liberté du corps » et lancèrent des actions médiatiques dans San Francisco comme lorsque les Merry Prankster de Ken Kesey, firent tourner un minibus avec un énorme autocollant sur le parechoc contre les OGMs et un autre affichant VOUS ÊTES BEAUX sur le pare-brise. Ils occupèrent la Jane Warner Plaza avec des pancartes sur lesquelles étaient écrites SAINT FRANÇOIS ÉTAIT UN NUDISTE, LA NUDITÉ EST NATURELLE et SCOTT WIENER DÉMISSION. Ils faisaient des discours passionnés équipés de haut-parleurs sous les yeux amusés des touristes et estomaqués des moralisateurs locaux.

Ceci est globalement la vérité à l’exception de « sous les yeux amusés des touristes et estomaqués des moralisateurs locaux ». C’est une version déformée de la réalité. Comme je l’ai dit, 99% des locaux et des touristes nous supportaient.

A la tête de ce groupe se trouvait Gypsy Taub.

Elle avait alors quarante-trois ans et vivait à Berkeley avec ses trois enfants. Elle était une partisante de la théorie du complot du 11 septembre, un aficionado de psychotropes et sexuellement libre, au point de créer en 2008 une émission sur le câble appelée Ma vérité nue, qui passe toujours les dimanches soirs sur Channel 29 à San Francisco.

L’ambition de cette émission était de « libérer les gens, de mettre à nu les problèmes politiques et d’exposer factuellement pourquoi notre société est oppressive et pleine de mensonges ». La plupart des épisodes la mettait en scène avec un invité pour digresser sur le sexe, la masturbation ou les drogues (tout en étant nu).
Pas moins ambitieux, mais plus profitable, fut le site porno amateur qu’elle a fait tourner depuis sa maison de Berkeley. Taub recrutait des couples volontaires depuis Craiglist (jusqu’à ce que le site ferme ses petites annonces pour adultes en 2010). À deux cents dollars la prise de vue, les acteurs ne venaient pas pour l’argent, dit-elle, mais pour l’expérience. Taub était devant et derrière la caméra, sous le nom de scène Carmen.

C’est globalement vrai. Voici le site de La déesse lubrique : http://www.lustfulgoddess.com/

Filmer des couples lui rappelait que la tendresse et l’intimité existent encore quelque part – un sentiment qu’elle a ressenti pour la dernière fois dit-elle, en tournant des vidéos pornographiques pour des sites spécialisés dans les femmes poilues.

Pas tout à fait. Filmer de vrais couples faisant l’amour me rappelait la tendresse et l’intimité que j’avais partagés avec mon amour russe Serguey avant qu’il ne se suicide en 1998.
Il n’y aucun tendresse et intimité à filmer une fille seule (à quelques rares exceptions).

Fin 2012, cependant, Taub occupe le centre de la scène pendant les manifestations anti-nudités de San Francisco. Le fait qu’elle se saisisse du rôle est un mystère. D’une certaine façon, la nudité publique de Taub est un prétexte pour débattre de la liberté de parole, des droits des femmes, des droits sexuels et d’autres libertés assiégées. Il s’agit aussi peut-être d’un moyen d’exprimer la répression et les traumas de son enfance en Union Soviétique. Comme Taub le dit : « les gens rejouent leur enfance toute leur vie. »

Il y avait une demi-douzaine de nudistes purs et durs à San Francisco, dont George Davis, qui échoua à s’emparer du siège de maire ou d’un siège au conseil à partir d’une plateforme politique pro nudité. Cependant, ni Davis, ni les autres nudistes comme Rusty Mills, Lloyd Fishback et Mitch Hightower n’avaient l’énergie et le sens du théâtre de Taub.

« Du côté positif, elle est intelligente, créative et énergique, dit d’elle Davis. Du côté négatif, elle parle beaucoup et fait feu de tout bois. » Davis cite son engagement autour de la théorie du complot du 11 septembre ou des protestations anti-vaccination qui l’éloigne [NdT de la question de la nudité publique].

Il est étonnant que George dise que ma position contre la vaccination forcée n’est pas une question de liberté du corps. Quel le plus grand viol de votre corps, avoir à porter des vêtements ou vous faire injecter un vaccin potentiellement mortel contre votre volonté ? Il est étonnant que constater combien « d’activistes pour la liberté du corps » refuse de voir l’éléphant dans la pièce simplement par ignorance du sujet traité.

En fait, Rusty Mills refuse de regarder le documentaire « l’épidémie silencieuse, l’histoire cachée des vaccins ». J’ai toujours été polie à ce propos. Je lui ai donné et lui ai demandé par mail de regarder au moins le début pour pouvoir envisager d’autres informations. Il a refusé, bien qu’il soit d’accord sur le fait que plusieurs centaines d’enfants meurent chaque année des conséquences de vaccins, et croit toujours que les enfants doivent être vaccinés de force. Il me traite de « belligérante » et d’étroitesse d’esprit. Je ne peux pas imaginer plus grande hypocrisie que celle d’un activiste de la liberté du corps qui demande la vaccination forcée. De plus, de quel droit peut-il mettre en danger la vie de mon enfant pour protéger la sienne ?

Mills, nudiste de longue date, et Taub peuvent être toujours aperçus en ville nus. Il abonde sur son tempérament : « Si Gypsy a une idée arrêtée sur quelque chose et que vous cherchez à la persuader du contraire, elle devient véhémente, dit-il. Ceci dit, elle fait du bien au mouvement. »

Il est étonnant que Rusty me fasse passer pour une nazi intolérante et belligérante. Je suis une des rares organisatrices à accepter que tout un chacun parle dans le porte-voix pendant toutes mes manifs, que cette personne soit d’accord ou non avec moi. J’ai passé le micro à Mike Pertelis pendant une de nos de plus importantes manifestation à la mairie après qu’il m’ait détruit moi et mon activisme sur les groupes de nudistes de Yahoo. Je n’ai jamais rencontré d’autres organisateurs tolérés ceci. J’ai toujours permis à mes opposants de parler aussi longtemps qu’ils le souhaitaient aux soirées de projection de films politiques que j’organisais à Oakland il y a quelques années.

Ce mouvement est profondément ancré dans la Bay Area. Au début des années quatre-vingt-dix, Andrew Martinez, alors étudiant à l’université de Berkeley, devint une figure locale en étant nu sur le campus. La police de l’université arrêta le « gars nu », mais le procureur du comté déclara la nudité légale, à moins qu’elle ne soit accompagnée de gestes obscènes.

Cependant, l’école interdit la nudité publique en décembre 1992, puis un an plus tard, ce fut le tour de la ville de Berkeley. Martinez fut condamné à deux ans de prison avec sursis après s’être présenté nu à une réunion du conseil municipal, devenant de fait la première victime de la nouvelle loi. Après avoir sombré dans la schizophrénie et être devenu un SDF, il se suicida dans la prison du Comté de Santa Clara à San José, où il était incarcéré pour coups et blessures. La nudité publique est illégale à San José et sa mère reçue une compensation d’un million de dollars du comté.

Au fait, il est globalement accepté que le suicide d’Andrew Martinez a été arrangé et que les charges portées contre lui étaient fausse.

San Francisco était le dernier rempart de la nudité de la région. Bien que la ville soit synonyme de libération sexuelle, elle a été le témoin de batailles entre indulgence et résistance, comme Josh Sides le fait remarquer dans son livre Erotic City: Sexual Revolutions and the Making of Modern San Francisco. La ville a toujours été en conflit avec son étiquette de capitale du monde de la luxure, pour paraphraser la précédent maire Diane Feinstein.

J’adore le fait que SF Weekly cite Diane Feinstein. Qui est cette pute fasciste et qui porte une quelconque attention à ses opinions haineuses et ignorantes ? Qui est-elle pour chier sur notre ville et ses habitants ? Elle se sent une merde car elle ne s’est jamais préoccupée des sévices de son enfance qui ont dû être sérieux. Elle devrait aller voir un psy plutôt que de nous imposer sa honte. SF Weekly devrait être découper en petit morceau afin de servir de papier cul – c’est ce que nous faisions en Russie quand nous étions à court de papier toilette. SF Weekly ne vaut pas mieux que les journaux de propagande communiste et ferait un papier toilette, sauf qu’il risque de vous abimer la peau de votre anus à cause de tout le poison imprimé sur ses pages.

Les politiciens et les leaders religieux collaborèrent pour détruire les manifestations publiques de sexualité, poursuivant une « politique agressive de confinement géographique », selon Sides. Le quartier de Tenderloin, rempli de théâtres pornos, de clubs de striptease et de bars homos, était un produit dérivé de cette quarantaine. Une contrepartie ouest de la Zone de Combat de Boston. Le quartier de Castro était une autre enclave, bien que sa transformation de zone irlandaise en zone homosexuelle dans les années 70 avait plus à voir avec une émigration choisie. Alors que les résidents de Eureka Valley et Haight-Ashbury poursuivaient le rêve américain dans les banlieues, le prix de l’immobilier chuta et les homosexuels en profitèrent.

Le retour de bâton ne se fit pas attendre. Fred Methner, le porte-parole du club d’amélioration de la rue Castro dans les années 60 et 70, menait un lobby actif auprès du conseil des superviseurs et du département de l’urbanisation afin de purger « l’abominable » pornographie de certaines vitrines. Il trouva une oreille attentive chez le superviseur Feinstein. Avec sa coupe de cheveux de première communiante et ses blazers croisés, Feinstein fut la papesse auto-proclamée de la moralité de la ville, menant une croisade contre les librairies pour adultes et les théâtres pornos.

Comme le rappelle Sides, Feinstein tenta de repousser tout commerce adulte a plus de cent cinquante mètres des zones résidentielles. Dans une ville de 49 miles carrés comme San Francisco, cela revenait à les obliger à se mettre dans des zones industrielles, comme Bayview-Hunters Point. Déjà affaibli par les pertes d’emplois induites par la fermeture du chantier naval de Hunters Points en 1974, la communauté Afro-américaine qui y habitait ne voulait pas devenir une « zone porno ». Feinstein accepta un compromis en proposant aux commerces adultes d’être éloignés les uns des autres d’au moins trois cent mètres. La loi fut votée en 1978.
30 ans plus tard, une autre croisade morale (avec Feinstein en exemple de pudibonderie, Rusty Mills dit que « Scott Wiener aspire à être la prochaine Diane Feinstein), toute aussi acharnée s’empara du conseil municipal. Le 5 novembre 2012, pendant une audition publique concernant l’interdiction de la nudité, Taub mit en scène le premier de ses spectacles qui firent la une des journaux.

Après que plusieurs résidents et commerçants témoignent en faveur de la législation proposée par Wiener, citant pléthore de raisons allant de l’hygiène aux intérêts commerciaux, le fils de sept ans de Taub, Daniel, témoigna à son tour.

« Après que plusieurs résidents et commerçants témoignent en faveur de la législation proposée par Wiener, citant pléthore de raisons allant de l’hygiène aux intérêts commerciaux » - celui qui a écrit cela n’était pas dans la salle d’audience. Une vaste majorité de témoins parla contre l’interdiction de la nudité. J’ai posté l’intégralité des témoignages sur YouTube et Vimeo.

« Les personnes nues ne me gênent pas. Elles ont plutôt l’air sympathique, dit-il alors que sa mère lui tenait le micro. »
Ensuite, le fils ainé de Taub, Nebo, dit : « une personne nue est comme une personne habillé. Il n’y a aucune différence. »
Enfin, la fille de Taub, Inti, livra le coup de grâce : « si Dieu avait voulu que nous portions des vêtements, alors il nous aurait fait naitre habillé. »

Vingt minutes plus tard, Taub, vêtue de sandales et d’une robe légère, prit la parole.
« La nudité ne porte pas tort aux enfants, commença-t-elle. Avez-vous déjà vu un enfant pleurer parce qu’il voit une personne nue ? Que fait un enfant quand il voit une personne nue ? Il rigole. Cela les rend joyeux, cela ne les traumatise pas. »

Elle continua en disant que « nos corps sont sacrés et que toute attaque contre la nudité est une attaque contre ce sacré, la beauté, l’amour, la liberté, l’art et toute forme d’expression créative ». Elle cita la déclaration d’indépendance garantissant les « droits inaliénables [sic] » et affirmant quand la liberté corporelle était un de ces droits.

Puis, elle fit glisser sa robe par-dessus sa tête et se retrouva nue sous les néons de la salle du conseil municipal. Elle fit un petit signe à l’audience et continua, alors qu’un membre du conseil indiqua que la nudité était interdite dans l’enceinte de la mairie et qu’un officier de police se rapprochait :
« Les attaques contre la liberté corporelle sont anticonstitutionnelles et non américaines. A bas Scott Wiener et sa loi fasciste ! Nous refusons de retourner au moyen-âge de la honte des corps et de la répression sexuelle ! »
Elle continua à crier alors qu’elle était expulsée par l’officier de police.

Cet événement fut le point d’orgue de la carrière de Taub en tant que figure publique. Alors que l’interdiction de la nudité était votée par six voix contre cinq le mois suivant (déclenchant les foudres de Taub et de ses disciples), elle avait fait la preuve qu’une ex strip-teaseuse pouvait mener une opération commando pendant un conseil municipal et faire sensation, sans « avoir à trémousser son popotin devant le nez de quelqu’un. »

Elle avait aussi présenté à San Francisco ses trois enfants, qui, avec leur mère, parcourrait la ville comme une copie de la famille Von Trapp (NdT la famille de La Comédie du Bonheur, film de 1966 avec Julia Andrews). Mais qui est cette femme menue et intense dont le corps nu allait devenir un crime ? Et pourquoi fait-elle tout cela ?
Elle est née Oxane Taub d’un père physicien et inventeur amateur, et d’une mère couturière. Quand elle parle de l’Union Soviétique de Brejnev, le pays a le charme d’un calendrier des postes.

Mon père était physicien, mais absolument pas inventeur amateur. Pourquoi SF Weekly a-t-il décider de mentir à ce propos ? Pourquoi diminuer le niveau d’éducation de mes parents ? Mon père était un des meilleurs scientifiques de Moscou et des plus professionnels en tant qu’inventeur. Ma mère n’était pas couturière, mais professeur de français et avait un commerce en plus. Elle était modéliste et concevait tous les vêtements qu’elles vendaient. C’est ce que j’ai dit au reporter de SF Weekly. Pourquoi déformer ces informations ?

Elle passait l’été dans une maison de location entourée de forêts et de lacs, cueillant des fruits des bois et ramassant des champignons. Les vieilles du village préparaient soupes et salades, conserves et pâtisseries, de bons repas slaves accompagnés de thé fort industriel. Les voisins venaient discuter jusque fort tard et tous avaient une bonne blague à raconter.

« Repas slaves accompagnés de thé fort industriel » ? – Cela me rend folle. D’où sortent-ils toutes ces idées ? Dans des films sur le Guerre Froide ? Nous n’avions pas de thé fort industriel. Qu’est-ce donc ? Je ne savais pas que le thé était un produit industriel. La nourriture américaine est industrielle, les produits de Monsanto, Gillette et les autres industries chimiques et biochimiques le sont. Nous mangions de la vraie nourriture en Russie, pas des déchets industriels (la nourriture que les américains moyens mangent).

Taub parle de ces étés comme les plus heureux de sa vie et les plus riches. Elle était une fille sérieuse qui écrivait des poèmes et rêvassait à l’amour et à la vie – une idéaliste, sur les ruines de la Guerre Froide.
« J’ai toujours été intéressé par la conscience, dit-elle. Enfant, je passais des heures à penser à l’éternité, l’infini et la vie après la mort. Je ne voulais pas croire que ce monde est tout ce que nous avons. »

J’aime cette partie. Elle est juste bien que je n’ai pas été une fille sérieuse. J’étais joueuse, avais beaucoup d’amis et adorait faire des tours pendant toute mon enfance.

Les heures joyeuses prirent fin alors qu’elle était adolescente. La « Période de Stagnation » de l’Union Soviétique, une époque d’inertie et de déclin économique, tirait à sa fin. Le manque de viande balaya le pays. Quand un tracteur tombait en panne, il n’était pas réparé. Les hommes buvaient dans la rue. Un frisson parcouru les pâtés de maison brutalistes de Moscou alors que l’état faisait de nouveau route vers une répression stalinienne.

Quel fatras de mensonges ! Il n’y eu pas de pénurie de viande à Moscou, même pas quand le capitalisme s’installa au début des années 90, après que je sois partie. Il n’y avait pas toujours de la viande dans les magasins, mais nous en mangions tous les jours. Nos réfrigérateurs étaient toujours tellement pleins qu’il fallait que nous stockions de la nourriture sur nos balcons et les rebords des fenêtres l’hiver. Les voisins s’arrangeaient entre eux pour stocker de la nourriture dans leurs réfrigérateurs et congélateurs. Notre nourriture était meilleure et plus gouteuse que celle dont peuvent rêver même les plus riches américains.
Les hommes ne buvaient pas dans la rue. Nous avions des poivrots, mais rien de comparable à ce qui existe en Amérique.

La phrase « Un frisson parcouru les pâtés de maison brutalistes de Moscou alors que l’état faisait de nouveau route vers une répression stalinienne » est du sensationnalisme pur. L’époque stalinienne disparu en 1954 pour ne jamais ressurgir, quinze ans avant ma naissance. Les pâtés de maison brutalistes de Moscou n’étaient pas plus hideux que la plupart des immeubles américains. Moscou est une des villes les plus spectaculaires en terme d’architecture, d’abondance d’arbres et de parcs. Moscou bat l’Amérique à plate couture quant à la beauté de son architecture. La vielle ville est magnifique et les complexes d’appartement les plus anciens, malgré leur vieillissement, sont toujours beaux car entourés de parcs avec des bancs sur lesquels on peut s’assoir librement et des aires de jeux pour les enfants.

« Alors que j’avais douze ou treize ans, mes parents me dirent qu’on nous mentait sur tout, dit Taub. Nous ne sommes pas le pays le plus libre et le meilleur du monde. Nous sommes opprimés. »

Vrai.

La vie personnelle de Taub était à l’image de la détérioration du pays.

Ma vie n’était pas à l’image de la détérioration du pays. La presse américaine se saisit de toute opportunité (même inexistante) pour dire que quelque chose se détériore en Russie. Cela sert la propagande des entreprises commerciales qui possède les journaux et les médias américains.

J’ai dit au reporter que le gouvernement russe n’avait eu aucun impact sur moi en tant qu’enfant. Je lui ai dit que je me sentais mal en raison de ma famille dysfonctionnelle. C’est elle qui a détruit ma vie. Je suis devenue consciente des problèmes de liberté d’expression en tant qu’adolescente. Jusque-là la Russie était un pays infiniment beau rempli de la présence divine de Dieu dans chaque feuille et chaque nuage. C’est comme ça que je voyais la Russie enfant.

Son père devint irritable et violent.

Mon père ne devint pas irritable et violent. Il a été violent toute sa vie. En tout cas à partir du moment où je suis né. Il m’a violemment attaqué alors que j’étais un bambin, voire même un bébé. Il m’a frappé pour la dernière fois à l’âge de quinze ans.

Sa mère était en permanence « au bord de la crise de nerf ». Taub se réfugia dans ses devoirs d’école.
« Je ne peux pas dire que le gouvernement a fait de ma vie un enfer, dit Taub. Ma famille prétendait être heureuse alors qu’elle ne l’était pas. Tous mes problèmes leur sont dus. »

C’est globalement vrai mais déformé. Ce n’est pas le prétendu bonheur de ma famille qui m’a rendu misérable, mais les abus dont j’ai été victime. Je fus violée, torturée et prostituée par mon grand-père depuis ma plus tendre enfance, frappée par mon père et abusée émotionnellement pas mère qui n’était pas violent mais abusive à sa manière.

Des années plus tard, Taub découvrit les raisons des névroses de sa mère : elle était prostituée et violée par son père – le grand-père de Taub – depuis qu’elle était enfant.

Vrai. Elle a été torturée et violée par son père depuis toute petite.

Taub dit qu’elle aussi avait été violée par son grand-père, bien que ses souvenirs n’aient refait surface que pendant qu’elle était sous l’emprise du LSD. Elle revit son grand-père la fouraillant de ses mains, puis trois hommes la violant avant qu’elle s’évanouisse. Après avoir utilisé de l’ibogaïne, une substance hallucinogène, Taub dit qu’elle avait communiqué avec sa mère décédée et lui avoir pardonné pour ne pas l’avoir protégée enfant.

Il est tentant de balayer du revers de la main ses souvenirs provoqués par la drogue. Mais pour Taub, ils sont bien réels et sont une sorte de Pierre de Rosette qui explique sa vie. Elle admet que « sans les drogues, je ne serais plus en vie. » Quand elle en aura marre de l’Amérique, ce qui ne devrait pas tarder puisqu’elle dit « qu’il n’y a pas de liberté de ce pays », elle a le projet d’ouvrir une clinique d’ibogaïne au Portugal (ou les drogues sont décriminalisées) pour traiter les dépendants à l’héroïne et les victimes d’abus sexuels.

J’ai découvert mes souvenirs de viols et tortures en tant que bébé, puis de viols collectifs en tant que bambin grâce à des années de méditations et des sessions psychédéliques. Les remèdes les plus utiles pour retrouver mes souvenirs furent en premier l’ayahuasca, connue comme une thérapie alternative pour retrouver ses souvenirs d’abus en tant que bébé. Des années après mes sessions ayahuasca au Pérou, j’ai parlé avec un thérapeute ayahuasca, le Dr Gabor Mate, un des thérapeutes psychédéliques les plus respectés dans le monde aujourd’hui. Le Dr Gabor Mate m’a dit que les cauchemars que j’avais eus pendant les expériences sous ayahuasca étaient des souvenirs d’enfance. Cela m’a permis de débloquer mes autres souvenirs. Je suis allé à un concert des Grateful Dead (le meilleur environnement pour guérir) et me suis mis sous LSD et MDMA.

La MDMA est particulièrement connue pour retrouver et guérir des souvenirs enfouis en raison d’un traumatisme extrême. J’ai pu revoir les événements traumatiques et en ressentir les émotions. Je littéralement revécu l’incident pendant lequel mon grand-père m’avait violée avec ses doigts. Les souvenirs ont commencé à ressurgir dans le mois qui a suivi et j’ai passé en an de voyages psychédéliques cauchemardesques qui m’ont permis de me souvenir et de guérir de mes traumatismes. Mes relations avec mes enfants se sont grandement améliorée et j’ai pu être plus en paix que je ne l’aurais imaginé auparavant.

Taub échappa à la misère familiale en émigrant à 19 ans aux États-Unis, ignorant les avertissements de ses parents sur le fait que les émigrés « étaient assassinés à leur descente de l’avion. »

Mes parents voulaient que je parte aux USA. Ils ne m’ont pas découragée. Ce furent les autres personnes. Bien évidemment on nous avait lavé le cerveau en nous faisant croire qu’aux États-Unis, marcher dans la rue n’était pas sûr. C’était à moitié vrai car les rues américaines sont identiques aux russes, les crimes existent mais sont évitables.

Bien que ce ne soit pas drogues qui ait fait venir Taub aux États-Unis, elles ont été une pierre angulaire de sa vie, plus que la nudité.

Je déteste quand les gens parlent de drogues psychédéliques. Substances psychédélique et drogues sont opposés. Les substances psychédéliques ne créent pas de dépendance et n’abiment pas votre corps. A l’inverse des « drogues » conventionnelles, elles ne vous éloignent pas de vos problèmes, mais permettent de vous y confronter, de faire face à vos peurs, vos colères, vos tristesses et votre négativité. C’est la raison pour laquelle les gens n’utilisent pas de substances psychédéliques, ils ne veulent pas voir la vérité et ne veulent pas changer.

Un jour à Boston, un de ses amis, alors sous acide, lui dit combien les drogues ouvraient l’esprit. Il n’y a aucune dépendance, dit-il, tu ne perds pas ton esprit, tu le trouves ! Un slogan séduisant pour une fille un peu dégoûtée de la vie à peine sortie de l’adolescence.

Taub était intriguée. Peu de temps après, son petit ami et elle mangèrent des champignons tout en regardant la télévision. Ils n’arrêtèrent pas de rire, se souvient-elle. Ce fut une innocente introduction à ce qui est devenue une des obsessions de sa vie : l’expansion de la conscience.

Après Boston, elle se retrouva à San Francisco, où elle découvrir le LSD.
« J’avais entendu que tout le monde prenait de l’acide en Californie, je me suis donc dit que si ça ne les rendait pas idiot, cela ne me rendrait pas idiote non plus, dit-elle. »

C’est partiellement vrai. J’ai dit que les gens à CalTech (pas ceux de Californie) prenaient de l’acide tout le temps. J’ai visité CalTech avec mon petit ami David Taub, un de mes deux amis qui m’ont inspirée pour prendre des substances psychédéliques. CalTech est connu pour accueillir les étudiants les plus intelligents du pays. Ils m’ont dit que le LSD était sans danger et sachant qu’ils étaient les étudiants en science les plus intelligents et les mieux formés du pays, j’en ai déduit que je pouvais leur faire confiance. Ils étaient très intelligents et érudits. Je les ai cru et en ai été inspiré.

Elle resta éveillée toute la nuit pendant son premier trip sous acide et se promit qu’elle irait à la bibliothèque le lendemain pour apprendre à faire on LSD. Comme une véritable communiste, elle croyait en la possession de l’outil de production (elle n’arriva jamais à maîtriser la recette).

« Comme une véritable communiste » - Je n’aime pas ce genre de comparaison. C’est comme appeler quelqu’un un véritable fasciste car il vient d’Allemagne. Je n’ai jamais été communiste. J’ai été renvoyée de l’école car j’étais anti communiste. Je le suis depuis l’âge de 12 ans.

J’ai abandonné l’apprentissage de la fabrication du LSD car elle implique l’utilisation de produits chimiques létaux et de réactions chimiques dangereuses. J’ai donc décidé de laisser ça aux professionnels. CalTech fournissait toute la Côte Ouest en LSD. Je leur faisais confiance et ils faisaient un bon boulot… MDR…

A 23 ans, elle s’inscrivit à la faculté de médecine du City Collège de San Francisco. Son intérêt pour les états mentaux modifiés l’encourageait à devenir psychiatre. Pour payer ses études, elle s’inscrivit auprès d’une agence de mannequins qui lui trouva des contrats dans l’industrie pour adultes. Un producteur de films pornos amateur qui vendaient des cassettes VHS sur catalogue la prit pour faire des films solos, puis avec des filles.

C’est vrai, mais le producteur de porno amateur n’était pas un amateur. Il avait du matériel professionnel et une éthique professionnelle. Il était respecté et très gentil. Il avait été manager chez IBM et travaillait toujours dans l’informatique. C’était aussi un ami qui me donnait du travail quand j’avais besoin d’argent, comme l’aider avec ses commandes de vidéos. C’était une personne super et je suis reconnaissante de l’avoir rencontré.

Bien qu’elle gagnait de l’argent et enchaînait les bonnes notes, Taub confesse que c’était une période difficile. Elle n’avait pas d’amis et l’Amérique « ne représentait pas ce que je recherchais en terme de liberté. » Elle abandonna ses études un an et demi plus tard.

Je ne peux pas dire que ça a été une période difficile. C’était une période intéressante de ma vie et très heureuse de pleins de façon différente. J’ai cependant décidé que l’université était trop limitée. J’avais l’impression d’être au jardin d’enfants. Je suppose que ce genre de position ne colle pas avec le conformiste SF Weekly, alors ils ont tordu le bras à la vérité. J’avais de nombreux amis, qui le sont encore aujourd’hui. J’ai quitté l’université parce que je voulais apprendre de la vraie vie et pas de livres poussiéreux remplis de propagande politique et de bêtises conformistes.

« Je me sentais cassée à l’intérieur. J’en avais assez de projeter cette image de succès alors que je trompais tout le monde, dit-elle. Je passais mon temps à étudier. Je n’avais pas de vie sociale. C’était une perte de temps. »

L’université était, en un sens, une perte de temps. La meilleure leçon que j’y ai apprise était que l’université n’était pas un endroit adéquate pour un esprit libre et ouvert. Dans de nombreux cas, l’université est un jardin d’enfants, un outil d’oppression et de conformité.

En 1995, elle expérimenta le « plus grand réveil de sa vie ». Elle était allée au Nouveau Mexique à la recherche un shaman indien dont elle espérait apprendre les anciens arts de guérison. A la place, elle fut invitée à une réunion peyotl (NdT le peyotl est un petit cactus contenant de la mescaline, un hallucinogène) à Steamboat, en Arizona, dans une réserve dans le désert, en plein territoire indien Navajo, Apache et Zuni.

Les réunions peyotl sont privées et confessionnelles. Deux douzaines de membres de la tribu se retrouvent dans un tepee et ingère du peyotl. Un tambour résonne. L’un après l’autre, chaque personne se décharge de ses soucis pendant que les autres crient, chantent ou sortent de la tente pour aller vomir.

C’est à peu près exact, à ceci près que les Indiens ne vomissent pas en prenant du peyotl. Je n’ai pas non plus vomi. Dès que j’arrêtais de penser que j’allais vomir, mes nausées s’arrêtaient. J’ai participé à quatre réunions peyotl tout au long de ma vie et n’est pas vomi une seule fois. Je n’ai pas non plus vu d’autres personnes vomir, à l’exception d’une fois où un homme a un peu recraché et à couvert ses crachats avec de la terre.
Personne ne quitte le tepee pendant les douze heures de la cérémonie, à l’exception peut-être d’un bref moment.

« Je voulais vivre ici dès que j’en ai eu l’expérience, dit Taub. Je viens de Russie, je ne peux pas être plus éloignée de la culture indienne, mais ce fut comme une guérison. Je me sentis renaitre. »

Je me suis sentie entourée par une famille pour la première fois de ma vie, bien que c’était tous des étrangers d’une culture aussi éloignée de la mienne que possible. Sans doute parce que les Indiens étaient si réels, tellement terre-à-terre et si gentils avec mois.

Peu de temps après, elle retourna en Russie post soviétique et tomba amoureuse d’un homme de la campagne aux longs cheveux, Serguey, qu’elle épousa.

Serguey avait les cheveux courts quand je l’ai connu. Il est devenu hippie après m’avoir rencontrée, avoir voyagé et avoir été introduit aux Grateful Dead, à Phish, Widespread Panic et String Cheese Incident. Il s’est laissé pousser les cheveux pour moi parce que j’adore les cheveux longs.

Serguey portait une histoire lourde : à 16 ans, son frère et son meilleur ami se suicidèrent. Un autre de ses frères fut assassiné la même année.

« Il avait de nombreux problèmes émotionnels, dit Taub. » Cependant, les trois années suivantes, le couple connu une période de bonheur domestique. Ils allaient à des concerts des Grateful Dead et à des réunions peyotl. Ils firent un film porno ensemble avant de décider que leurs ébats sexuels étaient trop sacrés pour être partagés.
Puis, en 1998, Serguey se donna la mort.

Tout ceci est vrai.

« Ce fut incroyablement douloureux, dit Taub. Je voulais qu’il revienne. »
Elle croyait que l’esprit de Serguey se trouvait dans un univers parallèle et qu’elle pouvait l’attendre en usant de drogues. Elle abandonna l’acide et prit de l’ecstasy pendant des concerts, à la recherche de l’âme de son mari. Chaque jour, elle faisait des rituels de manifestation qu’elle apprenait en ligne.

Je n’ai pas appris ces rituels de manifestation en ligne. Mon ami astrologue Nancy Gilmore m’a donné une cassette après avoir demandé à l’Univers de me trouver un guide spirituel. C’est comme ceci que j’ai découvert Lazaris dont les enseignements m’ont permis de faire revenir Serguey dans un autre corps. C’est difficile à croire, mais c’est aussi vrai que possible.

Elle participa à une cérémonie ayahuasca au Pérou (NdT l’ayahuasca est une boisson généralement consommée par les chamanes d’Amazonie), espérant se rapprocher de Serguey, mais la plante utilisée ne provoqua que des cauchemars.

Pendant une réunion peyotl à Shiprock au Nouveau Mexique, un guérisseur lui dit : « tu dois affronter tes peurs sinon elles te précipiteront du haut d’une falaise. » Taub dit qu’elle ressentit alors le paradis et l’enfer en elle, et compris que ce qui « séparait Dieu du diable était la peur. » Elle devait affronter sa peur, même si cela devait signifier pour elle accepter que l’esprit de Serguey ne revienne jamais.

C’est à peu près vrai, sauf que ma peur n’était pas que Serguey ne revienne pas. Mes peurs étaient beaucoup plus profondes.

Jusqu’à ce qu’il revienne.

En 2013, au Rainbow Gathering au Montana – une réunion annuelle de hippies, artistes, drogués, et toute sorte d’utopistes – Taub rencontra Jamyz Smith, un voyageur de vingt ans venant de Jackson, dans le Missouri. Les cheveux blonds et sales de Smith lui couvraient le visage, mais quand il prit Taub dans ses bras pour la faire danser, elle sut que Serguey était revenu.

« Ses yeux sont les mêmes, la façon qu’il a de se coiffer est identique, son rire, son sourire, ses colères, ses cris, ses vêtements, tous les détails sont les mêmes, dit-elle. »

Ils retournèrent à Berkeley et se fiancèrent. L’interdiction de la nudité à San Francisco était en place depuis presque six mois. Taub était engagée [ NdT dans ce combat pour la nudité publique]. Smith avait « beaucoup de complexes » à être nu en publique, selon Taub. Cependant, après leurs fiançailles, il rejoignit la cause de sa fiancée, à tel point que le 19 décembre 2013, le couple mit en scène son mariage nu sur les marches de la mairie.

Ce fut un autre spectacle de Taub. George Davis présida la cérémonie, lisant un gros livre intitulé ART EROTIQUE. Les photographes locaux donnèrent à la cérémonie un air d’événement paparazzi. Taub et Smith se déshabillèrent pour prononcer leurs vœux. Après le baiser et le lancer de bouquet, une troupe de mariachi lança la musique et les jeunes mariés dansèrent.

Le mariage fut tout sauf un conte de fée.

« Il était trop jeune pour elle, confia le naturiste et ami Lloyd Fishback à propos du mari de Taub, ajoutant qu’il le promenait comme une poupée, bien qu’il soit le type de personne qui appréciait d’être mené par le bout du nez. »

Merci Lloyd ! Je suis heureuse de savoir que tu peux juger mon mariage. Je connais Lloyd depuis longtemps et ne l’ai jamais vu avec quelqu’un de quelque sexe que ce soit ou entendu dire qu’il flirtait avec quelqu’un.

Je ne pense pas que Lloyd comprenne suffisamment l’intimité. Je suppose qu’il n’a aucune idée de ce qu’il dit. Cette déclaration semble être de la pure jalousie. Il m’a toujours apprécié mais a toujours été terrifié par les connections humaines réels. Alors que j’ai toujours voulu être son amie, ce qui semble compromis après avoir lu ce qu’il dit dans mon dos, mais l’amitié est impossible à établir, au moins pour moi.

En ce qui concerne le fait que Jimmy aimait être mené par le bout du nez, c’est une phrase débile. Lloyd n’a jamais passé un moment en notre compagnie à l’exception de nos manifs. Pendant celles-ci, Jimmy m’aidait à accrocher et décrocher les banderoles. Il m’aidait autant qu’il pouvait. Demander de l’aide à Lloyd était inutile. Il était toujours là debout à ne rien faire ou à jouer la comédie comme si tout était trop difficile pour lui. Lloyd était la personne la moins utile pendant les préparatifs des manifs. Il était aussi le premier à me reprocher de prendre trop de temps pour décrocher les banderoles, car il voulait que j’aille eu Centre pour le Sexe et la Culture pour passer un bon moment en ma compagnie.

La déclaration de Lloyd sur l’âge de Jimmy me semble comme une combinaison de jalousie et de conformité. Il n’a jamais réellement parlé à Jimmy. Comme pouvait-il savoir si Jimmy était mature ou non ? Mes problèmes avec Jimmy n’avaient rien à voir avec son âge. Ils étaient en rapport avec le fait qu’il refusant de reconnaître sa responsabilité dans les dommages émotionnels qu’il me causait et continue à me causer.

Vieillir n’a jamais garanti de prendre ses responsabilités. La plupart des gens qui ne prennent pas leurs responsabilités à 20 ans, ne le font pas plus à 40. C’est un choix que l’on peut faire n’importe quand pendant sa vie, à condition de le vouloir.

Il y a eu de longs moments pendant lesquels Jimmy a pris ses responsabilités concernant son impact sur moi et notre relation. C’est une personne aimante, sage et responsable quand il est lui-même.

Jimmy a vécu de nombreux traumatismes enfant. Sa mère, accroc au meth, le battait fréquemment, le prostituait et le faisait violer en groupe alors qu’il était jeune, vraisemblablement pour de la drogue. Il était prostitué alors que son père (Richard Smith) le violait et l’étouffait. Sa mère, Carmen Baker, abusait aussi de lui sexuellement. Elle me déteste car je l’ai aidé à retrouver ses souvenirs et à annihiler le contrôle mental qu’elle exerçait sur lui.

En raison de la profondeur et la violence des abus qu’il avait subis, Jimmy avec de graves troubles émotionnels. Grâce à trois traitements à l’ibogaïne et à d’autres sessions avec des substances psychédéliques, ainsi qu’à Phil and Friends, Phish, Widespread Panic et String Cheese Incident, et aux longues séances de thérapie que je lui ai donnée, il est en meilleur état qu’il était avant qu’il ne me rencontre. Il ne pense plus au suicide, est plus stable émotionnellement et auto-suffisant qu’il ne l’était avant que nous nous rencontrions.

Taub et Smith se sont séparé récemment et Smith est retourné dans le Missouri.

« Il passe par un moment difficile, dit Taub. Il a été élevé au milieu malades de la Bible. Tout le monde fait son propre Meth et viole ses enfants, allant jusqu’à les prostituer. Il est retourné au Missouri pour remettre de l’ordre sans ses affaires. »

Jimmy est retourné dans le Missouri pour s’occuper de ses frères jumeaux de sept ans, afin de les sauver des abus dont il avait été victime.

(Smith n’a pas pu être joint pour témoigner de la véracité des faits)

Aux dernières nouvelles, Jimmy est chez un ami à Jackson, dans le Missouri et son téléphone cellulaire a été déconnecté depuis plusieurs mois.

Taub avoue qu’elle pourra un jour se réconcilier, si Smith arrête d’être « un trou du cul ». Pour le moment, une nouvelle passion l’occupe.

« Ce n’est pas à propos de Gypsy ou de la nudité. Il s’agit de protéger de droit que tout un chacun a de s’engager dans un "discours symbolique" » (NdT le discours symbolique est un terme juridique de la loi américaine protégé par le Premier Amendement, utilisé pour décrire des actions ayant un sens particulier pour ceux qui y assiste). C’est ainsi que s’exprime Gill Sperlein, l’avocat de Taub, en décrivant le procès faisant son chemin vers la Cour d’appel pour le neuvième circuit (NdT La cour d"appel des États-Unis pour le neuvième circuit est une Cour d"appel fédérale américaine, devant laquelle sont interjetés les appels en provenance de 15 cours de districts, dont celle de Californie). Décider qu’une chose est un discours symbolique est délicat. Il y a cependant une maigre chance que le cas de Taub puisse aller en cour suprême.

Sperlein est le second avocat à s’occuper de Taub. Le premier, Christina DiEdoardo, l’a laissé tomber pour des problèmes de paiement (DiEdoardo n’a pas répondu à notre demande de commentaire. Taub dit que les cinq plaignants, y compris George Davis, ne se sont jamais entendus sur le partage des frais de justice).

Tout ceci est de la merde et cela m’énerve de voir comment les médias et Christina ne présentent pas correctement les raisons qu’elle a eu d’abandonner notre cas.

J’ai dit au journaliste que j’appréciait sincèrement comment Christina s’était occupée de notre cas. Je pense qu’elle a été un magnifique porte-parole et activiste. Elle a abandonné notre cas sans nous donner le temps de trouver un autre avocat ce que j’ai trouvé mesquin, mais je lui pardonne et l’aime car c’est une belle personne.

Christina a abandonné notre cas quand George Davis a refusé de payer sa partie de la facture (alors que les donations avaient diminuées). Au début, Rusty, Mitch et moi nous nous étions arrangés avec Christina pour couvrir la part de George. Puis nous avons commencé à nous bagarrer. Au début Mitch était en colère contre George, puis il se calma. Ce fut mon tour d’être en colère et j’envoyais des mails à tout le monde pour dénoncer l’avarice de George, puis Mitch a dit qu’il laissait tomber. Bien que nous continuions à payer, que j’avais fait un paiement supplémentaire en avance et que Rusty avait aussi envoyer sa part, Christina a pris peur et a abandonné le cas.

Franchement, si George n’avait pas été aussi avare (il ne voulait pas payer non parce qu’il ne pouvait pas, mais parce qu’il ne voulait pas et n’avait que faire du contrat signé avec Christina), aucun conflit ne serait survenu. George se paye régulièrement des vacances de luxe et de la pub au sein du mouvement du corps libre. Pourtant, il a refusé de payer sa part et s’attendait que moi, mère de trois enfants qui se démenait pour le moment, le fasse à sa place. Peut-on m’en vouloir d’être en colère contre George ? C’est étonnant qu’il se donne le droit de me juger de lui avoir tenu tête.

La plainte initiale était simple : DiEdoardo soumit un recours collectif contre la ville de San Francisco, sous le principe d’inconstitutionnalité de l’interdiction de nudité. La cour rejeta la plainte car elle fut déposée trois mois avant que l’interdiction démarre. En jargon juridique, la plainte n’était pas recevable.
Une nouvelle plainte fut déposée en mars 2013, juste après que DiEdoardo laissa tomber ses clients, vraisemblablement pour non-paiement de ses frais. Taub et Davis partirent à la recherche d’un nouvel avocat.

George ne m’a jamais aidé à trouver un nouvel avocat. J’ai fait le travail pendant des heures à 99%. J’ai refusé de prendre un ténor du barreau et j’ai eu raison. J’ai trouvé Gill Sperlein grâce à mes connections dans l’industrie pour adulte et mon activisme anti guerre. En gros, j’ai trouvé Gill grâce à mon ancien activisme pour la liberté d’expression. J’aime Gill et suis vraiment reconnaissante de connaitre cet incroyable être humain. Je ne pouvais pas rêver de meilleur avocat pour notre cas. J’admire aussi Larry Walters, l’avocat partenaire de Gill, qui m’a aidé aussi à trouver Gill et nous a rejoint gracieusement.

Sperlein refusa en première instance. Il était ami de Scott Wiener et faisait partie de son comité de campagne. Wiener avait aussi supporté la candidature de Sperlein à la commission de la culture. Représenter un client qui s’opposait publiquement à Wiener serait une trahison, pensait Sperlein.
Le département de la police de San Francisco le fit changer d’avis.

En 2014, la police arrêta Taub pour nudité pendant la course annuelle Bay to Breakers (elle portait en fait juste un chapeau avec le slogan « Wiener Démission »). Sperlein fit valoir que l’événement est connu pour être une exception à l’interdiction de nudité et que Taub n’aurait jamais dû être arrêtée. De plus, dans une réponse produite en 2014, il avança que la police appliquait l’interdiction de nudité de façon discriminatoire.
Il cita comme preuve les événements comme le World Naked Bike Ride (NdT Cyclo-nue) et Critical Mass pendant lesquels de nombreux participants nus n’étaient pas arrêtés. Selon lui, l’arrestation [de Taub] était politique.

« Si vous vivez à San Francisco, vous connaissez l’influence d’un groupe comme la Bike Coallition, il n’est donc pas surprenant que la police ne s’en prenne pas à eux, dit Sperlein. » A contrario, la police continue d’harasser des poids légers politiques comme Taub.

Un autre exemple de discrimination : Taub a fait la demande d’un permis de parade nue dix fois les deux dernières années, mais, selon Sperlein, chaque demande a été ignorée ou refusée. Une fois, la ville a informé Taub que sa demande n’était pas recevable avec les 50 ou 100 participants attendus ne constituait pas une parade. Cependant, nulle part dans le code de la police municipal ne figure un minimum de participants pour déclarer une parade.

En juin, la ville régla la plainte pour discrimination de Taub par un chèque de vingt mille dollars, afin d’économiser l’argent des citoyens dans une procédure inutile et de résoudre une « plainte remplie de preuves recevables légalement », selon Matt Dorsey, porte-parole de l’avocat de la ville.
En septembre, Sperlein réussi à obtenir une suspension de l’interdiction de l’événement nu et la parade tenue par Taub à la Jane Warner Plaza ce mois-ci.
Mais l’éléphant dans le magasin de porcelaine est toujours là. La nudité de Taub est-elle une protection de la liberté de parole ?

Sperlein, un vétéran de la défense du Premier Amendement de la constitution, qui représente souvent les travailleurs du sexe et l’industrie de la pornographie, indique que « les discours les plus provocateurs sont souvent les plus contrariants. Ils sont aussi souvent les plus efficaces. » Il compare Taub aux activistes pro-life qui se mettent devant les cliniques pratiquant des avortements brandissant des photos de fœtus morts. Alors que les passants ne souhaitent pas voir des personnes nues (ou des fœtus morts), le Premier Amendement protège les droits des activistes nus ou pro-life de protester comme bon leur semble.

Taub revendique la nudité comme essence de son message. Hollywood et Madison Avenue font du corps un fantasme inatteignable, dit-elle, et sa nudité est une manière de montrer à tous ce qu’est réellement un corps. C’est un message d’acceptation de soi présenter de façon délibérée et véhémente.

Prenez, par exemple, les enfants de Taub. Ils sont souvent nus au côté de leur mère pendant les manifestations publiques. Un trio d’enfants nus, dont deux ados, est suffisamment tabou pour faire poser des questions sur l’éthique parentale de Taub.
« Je ne veux pas payer la facture des psys de ces enfants quand ils deviendront adultes, dit Cox, le résident de Castro qui se trouvait dans la salle du conseil municipal quand les enfants de Taub (habillés) ont témoigné en faveur de la nudité. » Il pense que cette dynamique familiale est malsaine.

Une fois encore, qui est cet haineux Cox et pourquoi devons-nous être le sujet de son ignorance et de sa haine aveugle ? Pourquoi SF Weekly a choisi de publier le témoignage de cet inconnu Républicain ? Quel est l’agenda ? Je voudrais bien savoir ce que sont devenus les enfants de Cox, quelle drogue ils prennent et combien sont détruites leurs vies et leurs familles. Je ne peux pas l’imaginer autrement qu’avec une relation terrible avec ses enfants. Sans parler du fait que souvent les hommes qui sont anti liberté du corps et expression libre sont des violeurs d’enfants. Nous savons tous combien il est classique pour les Républicains et les autres prudes d’utiliser leur pudibonderie comme écran de fumée pour cacher leur propre viol en tant qu’enfants.

Andrea Aiello, le directeur du district communautaire de Castro/Upper Market, se trouve « interpelée » par la nudité des enfants.

Mais qui est cette personne ? Comment se fait-il que SF Weekly n’ait pas interviewé de personnes progressives ou pour le moins pas de prudes totalement vendus [à la pudibonderie] ? Pourquoi devons-nous lire les opinions de ces personnes ridicules qui ne sont qu’une minorité d’arrière-garde ?

Sperlein ne veut pas se prononcer, même officiellement, sur les enfants de Taub, indiquant qu’il n’est qu’un défenseur ardent du Premier Amendement, qui ne se permet pas de conseiller Taub sur ses agissements familiaux.

Taub n’accorde aucune importance à ce que d’aucun pense de ses compétences familiales. « C’est normal d’être nu à cinq ans, pourquoi pas à dix ? Je ne vois pas pourquoi cela serait mal. Les agressions sur mineurs n’ont pas lieu en public au centre de San Francisco. »

Les lois de l’état sont en faveur de Taub. D’après Sylvia Deporto des services de protection de l’enfance aucune agence de protection des enfants ne prend position sur le fait d’élever ses enfants en tant que naturistes. Elle ajoute que ses services n’ont jamais établi que la nudité d’un enfant le mette en danger.
« Si c’est approuvé par la ville, comme avec une autorisation, je ne vois pas comment je pourrais intervenir, ajoute-t-elle. »

C’est incroyable que SF Weekly ait été jusqu’à appeler les services de protection de l’enfance. Je suis sûre qu’ils n’ont rien d’autre à faire que de terroriser une mère responsable et aimante parce qu’elle se rebelle contre le fascisme. Les services de protection de l’enfance sont connus pour enlever les enfants à des familles parfaitement saines et les mettre chez des familles abusives. Plusieurs personnes qui y travaillaient ont démissionné car elles n’en pouvaient plus de faire partie de ces crimes contre l’humanité. Les services de protection de l’enfance ont dû changer de nom tant leur réputation était sulfureuse. Ils sont reconnus pour avoir rendus des enfants violés et abusés à leurs tortionnaires. Ils achèteraient et vendraient vos enfants au plus offrant n’importe quand.

Pour certains voisins de Castro, le fait que Taub manifeste à San Francisco est abrutissant. Cox et Aiello disent que Taub, une résidente de Berkeley, devrait circonscrire son cirque nu à East Bay.
A ceci, Taub réplique qu’elle « une citoyenne du monde » avec autant de droit de manifester à San Francisco que… Scott Wiener. Les frontières géographiques sont « de la merde » ajoute-t-elle.

J’aime cette partie. C’est mot pour mot ce que j’ai dit.

Même si les critiques de Taub veulent bien oublier ses enfants nus et son impact sur leur quartier, ils ne sont pas prêt à accepter qu’elle fasse passer son message en totalité. Après tout, les femmes peuvent se promener seins nus, même avec l’interdiction de nudité (après que la loi soit promulguée, Taub manifestait à la Jane Warner Plaza avec un ceinturon pourpre, couvrant ses parties génitales et sa manifestation légale).
Cet argument rend Sperlein furieux.

« A chaque fois que ce problème apparait sur Facebook, les gens disent "la nudité publique ne serait pas si grave si c’était des gens beaux qui étaient nus". C’est justement là le problème, ce dernier point est en fait tout. »
Ce dernier point était aussi la goutte d’eau qui fait déborder le vase pour beaucoup dans le district de Scott Wiener. Depuis le passage de la loi en 2012, la nudité publique à San Francisco est sporadique et gentillette, s’appuyant généralement sur des événements comme la Folsom Street Fair. Lloyd Fishback fait généralement le tour du pâté de maisons de Castro nu, à l’exception d’un string en lamé doré qui cache son sexe. Ce que le quartier a perdu en couleur local, il l’a gagné en paix civil.

Cette dernière phrase est vraiment nulle ! Les nudistes de Castro sont pacifiques et gentils. Je n’en ai jamais vu provoquer quelque problème que ce soit, pas même de disputes verbales. Les problèmes viennent des psychos prudes qui attaquent et menacent les nudistes, tout comme les groupes haineux attaquent et menacent tous ceux qui sont différents d’eux, comme les homos, les noirs ou les transgenres le furent. Il n’y a pas de différence. Nous ne dérangeons personne. Les prudes oui, alors la police vient et se montre parfois violente contre une manif pacifique supposée protégée constitutionnellement.

« Pour moi, le problème est réglé et je n’y pense plus, indique Cox. »

Cox, tu as raison, n’y pense plus. Ne pense plus à rien, c’est mauvais pour toi. Contente-toi de vivre ces non-pensées de droite et cette vie pathétique.

Aiello est d’accord : « je ne reçois plus de plaintes, ni d’emails. C’est devenu un non-problème. »
Expulser Taub et sa bande de nudistes du Castro a engendré un autre type de guerre cependant. Comme le fait remarquer George Davis, la Jane Warner Plaza est sporadiquement occupée par des punks et des sans-abris, un phénomène inconnu avant l’interdiction de la nudité.

« Au moins, les nudistes étaient sympathiques et marrants, dit-il. »

Je déteste la façon qu’on George Davis et SF Weekly de décrire les sans-abris et les jeunes. C’est du fascisme ! Scott Wiener et les autres putes de la ville ont fait voté des règlements qui ont expulsés les gens, puis ont rendu illégal (prison et amende de 500 dollars) de dormir dans le parc du Golden Gate. Maintenant, ils s’énervent du fait que ces gens qui n’ont plus aucun endroit où aller, viennent à la Jane Warner Plaza. Les flics sont toujours en train de les harceler comme s’ils n’avaient rien de plus important à faire dans cette ville remplie de crime violent.

Et George Davis qui demande de la dignité et de la liberté pour lui n’a aucun problème à déverser sa haine et à faire des commentaires dégradants sur les minorités oppressées de la ville.

Sans doute à cause de ceci, Taub regagne quelques points de sympathie. Par le passé, elle était prise pour une emmerdeuse sans réel danger, un peu le pendant vivant d’un troll internet – abrasive, sans excuse et intransigeante.

« Une emmerdeuse sans réel danger, un peu le pendant vivant d’un troll internet – abrasive, sans excuse et intransigeante » Qu’est-ce donc que ces insultes et de qui sont-elles les opinions ? De quelqu’un qui ne connait pas, sans aucun doute. Je reçois des tas d’emails de gens de San Francisco et du monde entier. Pendant mes huit années d’activisme pour la liberté du corps, j’ai reçu des centaines, voire des milliers de mail d’encouragement et une toute petite poignée de mails négatifs. Dans la plupart des cas, les commentaires négatifs émanaient d’hommes qui essayaient de me toucher d’une façon irrespectueuse et furent bannis.

Vérifiez les commentaires des lecteurs : http://www.mynakedtruth.tv/2015/12/feedback-from-viewers-of-my-naked-truth-tv-and-other-body-freedom-supporters/

Récemment, cependant, elle a été perçue, timidement, comme le plus fragile des actifs de la ville : une célébrité locale. Elle appartient au San Francisco d’avant les fortunes exagérées et les business flamboyants, à une ville qui apprécie toujours les individus qui ont la force de revendiquer leurs convictions, même si elles sont à contre-courant.

« Parfois, nous discutons du fait qu’elle pense représenter une majorité de San Franciscains, je n’en suis pas toujours certain, dit Sperlein. »

Le mois dernier, SFGate inclus Taub dans sa liste de personnalités qui porte la torche du bizarre à San Francisco. La quête de Taub, aussi Don Quichotesque et limitée soit-elle, est typiquement San Franciscaine. Vous pouvez mettre en avant qu’elle ne fait que suivre d’illustres prédécesseurs comme Carol Doda, la strip-teaseuse légendaire qui se débarrassa de ses cache-seins sur la scène du Condor en 1964, ou Mother Boats, le leader de l’Église de la Vénus Psychédélique, qui en 1973, quitta l’Amérique à la voie sur un schooner dont tous les membres d’équipages étaient nus.

Mother Boats nous a quitté, comme Carol Doda. Taub regarde le Portugal, où elle pourra vivre une « vie normale et ennuyeuse » en pays – une femme qui n’a rien à cacher.

Je ne suis pas certaine de ce qu’ils veulent dire par « vie normale et ennuyeuse ». Comment peut être ennuyeux le fait de posséder votre propre clinique d’ibogaïne dans un des pays les plus drôles et progressistes de la planète ? Ma vie n’a jamais été ennuyeuse. Je n’ai jamais eu besoin de télé par ma vie a toujours été plus passionnante que n’importe laquelle des émissions de télé.

Je voudrais ajouter qu’on nous a demander de ne pas sourire sur les photos. Nous devions artificiellement supprimer nos sourires. Je ne suis pas certaine de l’objectif recherché. Au début je pensais que c’était pour rendre les photos moins posées, mais après voir combien Rusty, Lloyd et moi avons l’air misérable, je pense que tout ceci était délibéré et avait pour but de nous faire passer une bande de losers. Cet article est en effet beaucoup plus dégradant qu’il est utile.

Quand en Angleterre, le Guardian m’a demandé d’écrire un article sur San Francisco et le Castro, ils ont publié mon histoire mot pour mor, sans aucune modification. Le Guardian est une des publications les plus respectées du monde. A l’inverse, SF Weekly doit être utilisé comme papier toilette. Je suis vraiment déçue par l’histoire. Il n’y a rien de personnel envers Jeremy qui l’a écrit, mais envers l’éditeur qui en fait ce qu’elle est..

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Interview réalisé en 2016 par le photographe David Davis.

https://vimeo.com/182126683.

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Gypsy Taub est en France, une nuit en prison, probablement à l"invitation du préfet de police de Paris 🙁

https://www.youtube.com/watch?v=ccSa9u4TWnk

https://vimeo.com/232428510

https://vimeo.com/232429685

Autres sources :
http://www.mynakedtruth.tv/2017/08/jailed-for-dancing-nude-on-the-streets-of-paris/
https://www.indybay.org/newsitems/2017/08/21/18801990.php

Pour la police parisienne, il s"agit de l"arrestation d"une dangereuse terroriste qui venait juste de commettre un odieux attentat... A la pudeur ! La France, pays des libertés et des Droits de l"Homme ?

C"est l"histoire de ma récente arrestation et d"une nuit passée en prison à Paris. J"ai été chargé d"une "exposition indécente" pour danser sur la rue nue.

Je m"appelle Gypsy Taub (mon nom légal est Oxane Taub). Je suis une activiste de la liberté du corps domicilié à San Francisco. Je suis originaire de Russie.

Je suis allé à la station nudiste de Cap D"Adge, en France, avec ma fille Inti Gonzalez (16 ans) et mes fils Nebo Gonzalez (14) et Daniel Gonzalez (12).

Un partisan de l"activisme de la liberté du corps nous a invité au Cap d"Adge. Sur le chemin du retour, nous étions à Paris pour un jour.

Mes enfants et moi-même avons visité la Cathédrale Notre-Dame et nous marchions ensuite en bord de Seine quand nous avons entendu un vieux musicien de rue jouer une chanson russe "Ochi Chorniye" à l"accordéon. Je me devais d"arrêter et d"écouter. Puis, d"autres chansons amusantes ont suivi et j"ai commencé à danser, habillé d"abord. Après quelques chansons, j"ai décidé qu"il était temps d"y aller pour une activisme de la liberté du corps et aussi pour m"amuser. J"adore danser et surtout nue !

https://youtu.be/4ZIFhJ6fyzk

Je me suis mis nue et j"ai dansé pendant 20 minutes, peut-être plus longtemps. Des bateaux passaient, beaucoup de gens ont souri, ont agité leurs bras, ont filmé avec leurs caméras et leurs téléphones. J"ai remarqué un sourire musulman jeune femme. Elle m"a collé pour me regarder danser.

Mes enfants Inti et Daniel étaient à la recherche des flics tout le temps alors que Nebo m"a filmé danser.

Tout à coup, ma fille Inti a crié : "Des policiers, des flics, ils sont sur un bateau !" J"ai rapidement saisi mon enveloppe de soie jaune près de ma jupe, m"enveloppais et je remontais les escaliers vers la rue. Mes fils m"ont dit, plus tard, que près de 4 flics avec des gilets par-balles et des fusils d"assaut Famas ont couru après moi. Comme ils passaient près du musicien de rue, celui ci criait en condamnant leur action.

J"ai trouvé un endroit idéal pour me cacher - derrière un vieux mobilier urbain que j"ai trouvée en face d"un bâtiment. J"aurai pu être mieux cachée, mais je ne pensais pas que le flic me "chasserait" si loin et je ne me dissimulait pas très bien. Quand les flics sont finalement arrivés, ils se sont passés près de moi et, comme mon bras était visible, ils m"ont trouvé.

Ils m"ont demandé si j"étais celle qui avait danser nu et pourquoi. Je leur ai dit que c"était moi et que je le faisais pour le plaisir. Les deux flics ont continué à me poser des questions sur mon identité pendant 20 à 30 minutes. Ensuite, une grande fourgonnette de police est arrivée avec 3 ou 4 autres flics. L"une d"elles était une brune blanche d"une quarantaine d"années. Elle était vraiment énervée à propos de moi et de ma danse nue. J"avais donné aux policiers des versions mal orthographiées de mon nom avant, mais une fois que la camionnette est arrivée, j"ai réalisé que je n"allais pas partir si facilement et leur disais que mes enfants avaient mon passeport. Ils m"ont mis dans leur fourgonnette (pas de menottes, juste la ceinture de sécurité). Aux États-Unis, les flics se déplacent séparément des personnes arrêtées, mais dans cette camionnette, je conduisais dans le même secteur avec tous les flics (à l"exception du conducteur qui nous était séparé par un mur de verre). Ils m"ont emmené le plus près qu"ils pouvaient de l"endroit où j"étais en train de danser. Puis ils sont allés à pied à la recherche de mes enfants. En attendant, ils m"ont dit de rester dans la fourgonnette et de ne pas me retirer la ceinture de sécurité. C"était drôle comment ils craignaient que je fuis et utilisais une ceinture de sécurité au lieu des menottes. Je ne suis pas sûr d"ailleurs qu"il avaient des menottes.

Ils ont trouvé mes enfants et les ont ramenés et les ont tous chargés dans la même fourgonnette et certains flics ont dû s"asseoir à même le sol près de nous.

Mon fils Nebo a discrètement mis son téléphone en marche et a commencé à filmer. La femme officier s"est énervée quand elle l"a remarqué. Elle a éteint son téléphone.

Nous sommes tous arrivés au poste de police. Nous sommes restés là pendant des heures. Les enfants étaient vraiment fatigués. Nous avons demandé aux policiers s"ils pouvaient ouvrir la cellule de prison qui était adjacente à leur bureau et laisser les enfants se coucher là-bas. Ils étaient d"accord. Je pensais que c"était drôle qu"ils laisse mes enfants dormir dans la prison.

Quand je parlais avec les officiers qui arrivés après, ils ont parus très favorables à mon activisme. Je leur ai dit que j"étais activiste et ils m"ont demandé pourquoi. J"ai dit que j"étais un militant de la liberté du corps. Un des plus jeunes policiers a déclaré: "la liberté du corps, pourquoi pas ?" Tous les officiers masculins (il y en avait environ 4 ou 5) semblaient être de mon côté. Il y avait aussi deux autres femmes policières qui étaient très gentil, mais le premier flic femme qui m"avait amener essayait de causer le plus d"ennuis possible.

Elle était dans un contexte de toute puissance, essayant de me mettre en difficulté pour exhibition indécente devant les mineurs. Elle était vraiment énervée de la vidéo que nous avons prise dans la camionnette de la police parce que je refusais de lui donner le mot de passe de mon téléphone. J"ai dit que je voulais supprimer la vidéo devant elle. Elle a accepté, mais dès que je suis entré dans le mot de passe, elle m"a attiré le téléphone et est parti avec lui. Environ une heure plus tard, on m"a demandé le numéro de téléphone de contact de mon ami qui pouvait venir chercher les enfants. J"ai dit aux policiers que son numéro de contact était dans mon téléphone (même s"il était sur un morceau de papier et pas dans mon téléphone). Ils devaient me redonner mon téléphone qui c"était exactement mon plan. Je n"étais pas content que les flics fussent fouillés à travers mes photos et vidéos personnelles. Quand ils m"ont remis mon téléphone, je l"ai mis hors tension. Je leur ai dit : "Oh oui, J"ai effectivement le numéro de mon ami sur un morceau de papier dans mon portefeuille. "Ensuite, ils m"ont demandé de nouveau mon mot de passe et j"ai dit non. Un coup de tonnerre pour la femme encore plus énervée.

Nous avons également eu une petite confrontation avec une autre femme qui était là pour une courte période. C"était une jeune fille noire obèse qui parlait assez bien l"anglais.

Les enfants et moi étions en discussion animée. Elle est revenue chez nous et a ordonné : "taisez vous ! Je vous dis que vous devez vous taire ! Fermez là, OK ? "

Je ne le prends pas à la légère quand les gens insultent mes enfants. Je lui ai dit : "Ne parlez pas à mes enfants comme ça ! Vous pouvez nous dire de rester silencieux, mais vous n"avez pas le droit d"être désagréable. "Étonnamment, elle n"a rien fait en réponse, je suppose que son pouvoir était limité à ouvrir courir sa sale bouche. En tout cas, elle m"a effectivement écouté. Elle s"est éloignée de l"autre côté de la pièce et a dit : "Sois tranquille !" Elle sera là le reste de la nuit.

De nombreuses heures ont passé. La policière "coup de tonnerre" continuait à faire de son mieux pour me faire emprisonner, même si nous avions notre avion à prendre le lendemain matin. Je leur ai repété aux policiers au sujet de notre vol que nous ne pouvions pas nous permettre d"acheter de nouveaux billets, mais la femme policier n"avait aucune pitié. Les autres flics se sentait mal, c"était évident. Les deux autres femmes étaient elles super amicales et essayaient d"être utiles autant qu"elles le pouvaient. Les hommes étaient presque exagérément polis en nous donnant de l"eau et en nous escortent dans la salle de bain. Vraiment, sauf cette femme, tout le monde espérait que nous serions libérés.

À un moment donné, j"ai été informé que les accusations avaient été déposées et que je devais rester là jusqu"à au moins 10 heures, ce qui signifiait que je manquerais mon vol vers New York.

J"ai été interrogé par un enquêteur. Le lendemain, le procès verbal devait être transmise au juge et de cette façon, je n"aurais pas besoin de voir le juge (à moins qu"il ne choisisse de passer à un niveau plus élevé). J"ai été informé par un policier, par l"interprète, par le défenseur public et par mon ami nudiste qui habite à Paris (je lui ai parlé au téléphone) que les accusations seraient abandonnées et que je serais sorti le matin même si, selon les textes, je pourrais être condamné jusqu"à 5 ans de prison pour exposition indécente. En France, toute nudité publique est considérée comme une exposition indécente. Il n"y a pas de différenciation entre la nudité sexuelle et non sexuelle. Cependant, ils semblent appliquer cette loi de manière très indulgente. Dans la plupart des cas, tout ce que vous obtenez, c"est une nuit en prison jusqu"à ce que les accusations soient abandonnées le matin.

Mon défenseur public a mentionné un cas à partir de 2014. Un artiste nommé Stephen Cohen a été arrêté pour avoir exposé son pénis en public. Il a dansé devant les touristes et les religieuses avec un coq attaché à son pénis. Sa défense était que c"était une performance artistique, la même défense que j"avais utilisée. Il a été reconnu coupable mais aucune peine n"a été prononcée.

Leur façon de gérer les entretiens était très intéressant. Un enquêteur a été chargé de m"entretenir. Il était un policier d"apparence normale dans la cinquantaine. J"ai bénéficié d"un interprète et d"un défenseur public. L"entretien a duré plus d"une heure. On m"a posé tant de questions sur ma vie, sur ma situation économique (on m"a dit que le procureur prend sa décision de donner une amende en fonction de la situation économique). Ils m"ont posé des questions sur mon mariage et tel. Il était intéressant qu"ils aient longtemps essayé de comprendre et de se documenter sur mon activisme. Au moins la moitié de l"entrevue portait sur mon militantisme, ma protestation, mes sites Web, mes blogs, etc.

Je leur ai donné mon nom de militant (Gypsy Taub) et leur ai dit qu"ils pouvaient interroger Google. Ils ont rapidement trouvé mes photos à l"hôtel de ville avec des flics, puis ils ont "googlé" mes photos de mariage. Ils étaient très intéressés par mon activisme et semblaient très amusés. Le défenseur public s"est assuré de bien retranscrire l"URL de mes photos de mariage. C"était un homme progressiste, plus jeune et m"était très utile. Il devait rester silencieux pendant toute l"entrevue. Mais il a continué à intervenir et l"enquêteur lui a posé des questions de temps en temps. L"interprète était aussi jeune, probablement à la fin de sa vingtaine. Il était clairement de mon côté et était très favorable tout le temps. Je continuais à faire des blagues et tout le monde se mit à rire et ajoutait leurs propres commentaires humoristiques. Il s"agissait d"un petit parti informel plutôt que d"un interrogatoire de police.

Nous avons passé un certain temps à discuter de l"influence de la France sur le reste du monde. Je leur ai dit que le monde entier avait autrefois été libéré par les Français. Les Français ont apporté tant dans la libération sexuelle, tant dans d"art, la musique, la liberté corporelle à ce monde. L"enquêteur (un policier assez ordinaire dans les années 50) a déclaré : "ça, c"était il y a longtemps". Je lui ai dit : "J"essayais de relancer l"esprit de Paris". Il a répondu: "C"est mort". J"ai dit : "Ouais, c"est ce que je viens de découvrir". Tout le monde se mit à rire.

On m"a dit que le procureur pourrait choisir de supprimer les vidéos de moi dansant nus parce qu"elles étaient considérées comme criminelles. Maintenant que j"ai révélé que j"ai l"intention de publier les vidéos sur Youtube, elles s"inquiétaient de leur publication. Ils m"ont toujours demandé le mot de passe de mon téléphone et disaient que si le procureur choisissait de les supprimer, ils risquaient de hacker mon téléphone de toute façon.

Je leur ai dit : «En m"emprisonnant et en me menaçant de supprimer mes vidéos, vous manquerez de respect à votre propre histoire culturelle». L"enquêteur a pris mon message au sérieux et a commencé à se défendre. Il a dit : "J"espère que vous vous rendez compte que je n"est rien de personnel contre vous, nous ne faisons que notre travail". La question du mot de passe sur mon téléphone n"a jamais été soulevée à nouveau.

Après l"interview, j"ai été de nouveau escorté dans ma cellule. Il y avait un toilette là-bas qui était si mal que j"ai presque vomi et j"ai eu des nausées pendant les 2 premières heures jusqu"à ce que je m"y ai habitué. Il y avait un robinet d"eau, mais pas de serviettes et pas de papier toilette. Je devais dormir sur un banc rembourré qui n"avait pas été nettoyé depuis des mois et a reçu une couverture qui ressentait et sentait qu"il n"avait pas été lavé pendant des mois, sinon des années.

Dans la matinée, j"ai été libéré. Les flics étaient très heureux de me voir enfin libéré. Par contre, le flic femme avait disparu à ce moment-là.

C"est curieux de savoir comment tout s"est bien passé. La femme policière a fait de son mieux pour me baiser et elle était si heureuse quand elle pensait réussir avec ses tentatives pour déposer des accusations contre moi. Elle se lançait avec joie quand elle s"avançait. Mais la partie drôle, c"est qu"elle m"a vraiment aidé. Parce que je n"avais qu"un jour à Paris et je voulais vraiment rester plus longtemps. Merci de m"avoir permis de rester en prison et de m"avoir fait manqué mon vol, j"ai pu passer une journée supplémentaire à Paris avec mes enfants. Mon ami a réussi à changer nos vols jusqu"au lendemain matin sans trop de sacrifice. Mes enfants et moi avons passé le lendemain à découvrir Paris. Nous avons vu de très beaux bâtiments, avons pris beaucoup de superbes photos, avons entendu et dansé dans une musique de rue extraordinaire et plus tard, nous avons fait une tournée de Paris dans l"un de ces chariots motorisés qui ressemblaient à un chariot de golf modifié.

Donc, en fin de compte, la femme féminine a fini par m"aider et mes enfants aiment Paris pendant une journée de plus malgré ses intentions. Ou pourrait-il s"agir d"une intervention divine ?

Je suis réellement heureux d"avoir été arrêté et détenu, heureux d"avoir appris plus sur cette planète, et plus précisément Paris et la lutte que ses gens ont avec les nouvelles influences conservatrices / yuppie sur leur culture autrefois libérale et libératrice.

Source : http://www.mynakedtruth.tv/.

Ce message a été écrit par : jfreeman.


   
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(@apnel)
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Début du sujet  

Chapeau bas à Gypsy Taub ! (je ne la connaissais pas)
Une belle personne qui fait du bien à l"esprit ainsi qu"au développement de la cause naturiste à autrui. Dommage de ne pas comprendre la langue de shakespeare dans son interview vidéo. :(.

Ce message a été écrit par : _Hub_.


   
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